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Article dans Le Parisien du 08/10/2010 : Profs non remplacés : les parents se révoltent

Harcèlement de l’inspection académique, journée école déserte…Aujourd’hui à Stains, les parents d’élèves se mobilisent pour dénoncer le non-remplacement des profs absents.

Les parents d’élèves passent à l’attaque. Las de décompter les jours sans classe pour leurs enfants, faute de professeurs remplaçants, ils n’hésitent pas à monter diverses opérations dans les écoles pour se faire entendre.

Aujourd’hui, à l’appel de la Fédération de conseils de parents d’élèves (FCPE), une journée déserte est organisée dans les écoles de Stains.

« On demande aux parents de garder leurs enfants, mais les écoles ne sont pas fermées pour autant, rassure Pina Berrocoso, déléguée FCPE. Nous avons décidé de prendre une mesure aussi radicale car nous voulons vraiment tirer la sonnette d’alarme. A l’école Jean-Jaurès, par exemple, une classe de maternelle n’a pas eu de prof pendant une semaine. » Idem à l’école Guy-Môquet, toujours à Stains. « Depuis vendredi, on occupe le bureau du directeur à tour de rôle pour maintenir la pression sur l’inspection », rappelle une mère d’élève.

 

 

Les enseignants solidaires

La technique du harcèlement est parfois payante : à l’école Joliot-Curie à Saint-Ouen, où un maître a été absent durant une semaine en CP, les parents d’élèves ont téléphoné plusieurs fois à l’inspection pour obtenir un remplaçant. « Depuis la rentrée, nous avons comptabilisé 27 demi-journées non remplacées, dénonce Catherine Charmet, une maman. J’ai même menacé de m’enchaîner au bureau de l’inspecteur si la situation ne s’arrangeait pas. Je ne sais pas s’il y a un lien, mais on a eu quelqu’un en début de semaine. »

D’autres techniques sont plus radicales. A l’école Rousseau d’Epinay, les enseignants sont solidaires. « Une classe n’a pas eu de profs durant près de trois semaines, c’est inacceptable, s’insurge Gérald Ascargorta, délégué FCPE. Alors, hier, nous avons décidé que lorsqu’un enseignant ne sera pas remplacé, ses collègues prendront les enfants mais ne feront pas cours. »

Pour le principal syndicat d’enseignants, le Snuipp-FSU, la situation se détériore de plus en plus. « Il y a trois ou quatre ans, les profs étaient remplacés au bout d’une demi-journée, rappelle Martine Caron, déléguée départementale. Maintenant, il faut attendre une semaine. Le pire, c’est qu’on nous a dit qu’avec tous les effectifs de cette année le problème des remplaçants ne se poserait pas. »

Si l’inspection académique reconnaît la semaine d’absence à Joliot-Curie, elle dément formellement les durées dans les autres écoles. « Il s’agit sans doute de jours cumulés sur différentes classes mais pas de semaines entières et encore moins trois semaines sur une d’entre elles », réfute Marc Bablet, inspecteur académique adjoint. « Sur 7200 écoles dans le département, moins de 1% connaissent des difficultés, se défend à son tour Daniel Auverlot, inspecteur d’académie. Par ailleurs, 150 professeurs stagiaires reviendront sur le terrain après les vacances de la Toussaint. »

 

Sébastien Thomas


08/10/2010
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