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Article sur www.cafepedagogique.net du 30/09/2010 : Primaire : Le rapport Reiss relance l'idée de l'établissement du primaire

Le député UMP Frédéric Reiss a remis le 29 septembre à Luc Chatel son rapport "quelle direction pour l'école du 21ème siècle". Il préconise la constitution d'établissements du primaire, et la création de véritables directeurs.

 

Huit propositions concluent un rapport qui débute par une critique sévère de l'école primaire aux "résultats très préoccupants" qui laisse partir 40% de jeunes "sans moyens pour réussir". Pour y remédier, F Reiss propose des réformes de structure. La première c'est le regroupement d'écoles qui pourrait être obligatoire pour les plus petites écoles (5 131 écoles ont une seule classe sur 54 280). F Reiss, qui parle de "regroupement scolaire" (RS) en attend une amélioration de leurs moyens d'intervention. Les enseignants seraient affectés à un RS qui serait sous convention avec l'académie et les communes.

 

Allant un peu plus loin, il demande de reprendre l'expérimentation des EPEP, prévus par une loi de 2004 dont les textes d'application ne sont jamais parus. Les "établissements publics du primaire" (E2P) pourraient être mis en place dans les écoles de 14 classes ou plus. Le directeur aurait une décharge complète et chaque E2P disposerait d'un budget d'intervention permettant une politique d'établissement. Mieux encore il lance l'idée "d'établissements du socle commun", c'est-à-dire de regrouper un E2P et le collège qu'il alimente en un grand établissement. Il en attend une amélioration de la réussite des élèves qui s'adapteraient plus facilement au secondaire. Cette école qui regroupe tout l'enseignement obligatoire existe dans de nombreux pays européens. Elle faciliterait l'application réelle du socle commun.

 

Quel directeur pour les écoles primaires ? F Reiss a en tête l'idée de les doter d'un véritable chef d'établissement qui serait "un leader pédagogique". Il disposerait de pouvoirs pour l'affectation des enseignants et l'embauche d'AVS et aurait une influence pédagogique. Les directeurs seraient des enseignants détachés dans le corps de personnels de direction. F Reiss demande également que les inspecteurs voient leur mission ramener au cœur de métier : évaluer les enseignants en fonction du projet pédagogique de l'école.

 

Le pilotage par contrats. F Reiss propose de doter les écoles de contrats pédagogiques négociés avec les collectivités locales. Ces contrats poseraient des indicateurs de performance qui seraient utilisés pour l'évaluation des enseignants. Les liens avec la commune seraient renforcés afin de "mieux faire vivre l'école dans la cité".

 

Luc Chatel va "mettre en étude" certaines de ces propositions "en écho avec la préparation d’un plan numérique pour l’école, en relation avec la réflexion sur les rythmes scolaires ou en complément du plan de lutte contre l’illettrisme". Il estime que "l'esprit général de ces propositions coincïde avec la méthode et les orientations choisises" par lui : "tenir compte des réalités", "mettre en valeur les initiatives d'équipes", "responsabilité accrue pour les acteurs locaux".

 

Interrogé sur ce rapport, Sébastien Sihr, du Snuipp, estime que s'il y a bien "un problème de direction d'école, l'entrevoir que sous l'angle statutaire n'a jamais permis de rendre l'école plus efficace. Il faut poser cette question d'efficacité d'abord pour tous les élèves avant de donner des réponses".  En juillet 2010, le syndicat des inspecteurs Fsu, SNPI FSU, avait publié une analyse qui estimait qu'il n'y avait pas lieu de créer un nouveau corps de directeurs mais qu'il fallait augmenter les décharges des directeurs actuels et les doter d'assistant administratif.

 

Le rapport sur le primaire jugé sévèrement par le Sgen et le Se Unsa

Pour le Sgen, le rapport de l'inspection générale sur la mise en œuvre de la réforme du primaire souligne les insuffisances des programmes de 2008. "Les nouveaux programmes… sont un contre sens absolu, en totale contradiction avec l'impératif de développer l'autonomie des élèves, de centrer les apprentissages sur l'acquisition progressive des compétences et connaissances du socle commun en respectant un rythme adapté à chaque élève… Le Sgen-CFDT appelle le ministre à tirer tous les enseignements de ce rapport et à sortir de l'impasse dans laquelle cette politique enferme notre école".

 

Pour le Se Unsa, le rapport "aura au mieux déçu, au pire découragé les enseignants du premier degré. Dans une période où ils ont particulièrement besoin d’aide, d’appui et de reconnaissance, l’IG enfonce le clou de la défiance, accablant un peu plus une profession déjà très bousculée". Pour le Se Unsa, "les enseignants connaissent la complexité des processus d’apprentissage. Ils savent qu’on ne peut réduire cette question à un «recentrage sur les fondamentaux», imposé par des évaluations qui ont pour seul objet le contrôle à distance de leur activité professionnelle. Ils attendent un accompagnement didactique et pédagogique, un véritable conseil professionnel qu’ils chercheront en vain dans ce réquisitoire superficiel. Ils demandent aussi des conditions d’exercice de leur métier permettant de conduire tous leurs élèves sur le chemin de la réussite. Pour le SE-Unsa, si le projet de budget 2011 reste en l’état, il ne prend pas cette direction : 8000 emplois doivent être supprimés alors que 4000 élèves supplémentaires sont attendus".

 



30/09/2010
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