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Revue de presse : Article dans L'Expansion du 12/10/2010 : Mobilisation "exceptionnelle" contre la réforme des retraites

Le nombre de manifestants contre la réforme des retraites dans toutes les villes de France, mardi 12 octobre, a battu les records des précédentes journées d'action. Le gouvernement reste néanmoins déterminé à mener la réforme à son terme.

Ce mardi 12 octobre était la quatrième journée de mobilisation contre le projet de réforme des retraites depuis la rentrée, alors que le texte est en cours d'examen au Sénat. De tous les points de vue, la mobilisation est montée en puissance. La CGT annonce ainsi un record de 3,5 millions de manifestants en France (contre 3 millions le 23 septembre), qualifiant cette mobilisation "d'exceptionnelle". Le ministère de l'Intérieur a pour sa part recensé 1,23 million de personnes contre 997.000 le 23 septembre.

 

Certes, le gouvernement préfère communiquer sur le nombre de grévistes dans les entreprises publiques et parmi les fonctionnaires, car les taux sont parfois en légère baisse par rapport à la précédente journée d'action. Ainsi, il n'y aurait eu que 19,20% de fonctionnaires d'Etat en grève mardi contre 19,77% le 23 septembre, que 20,18% à France télécom contre 23,88% en septembre, ou encore 17,9% chez EDF contre 21,3% lors de la précédente journée. Des arrêts de travail ont aussi affecté l'Education nationale (de 22,13% à plus de 45% de grévistes selon les sources). Mais le mouvement a été peu suivi mardi, avec en moyenne trois rames sur quatre en circulation.

 

La grève a en revanche été forte dans deux secteurs stratégiques : la SNCF et le pétrole. La SNCF a recensé 40,4% de grévistes (+3 points que le 23 septembre), contre 53,75% pour la CGT, en hausse de près de cinq points. Et onze des douze raffineries en métropole étaient touchées par des grèves, parfois partielles.

 

Surtout, dans toutes les villes de France, le nombre de manifestants a battu des records. Et pour une fois, syndicats et préfectures de police sont sur la même longueur d'onde, même si les estimations entre les premiers et les secondes varient toujours fortement.

 

Plus de concessions possibles, selon François Fillon

Ainsi, à Paris, il y aurait eu 89.000 manifestants selon la préfecture de police (24.000 de plus que le 23 septembre), 330.000 selon les syndicats (30.000 de plus). Entre 22.000 personnes, selon la préfecture, et 60.000, selon l'intersyndicale, ont défilé à Rennes, chiffres les plus élevés depuis 2006. Des records ont également été battus à Marseille (entre 24.500 et 230.000 personnes mardi contre 22.000 à 220.000 personnes le 23 septembre).

 

Bernard Thibault, le n°1 de la CGT, estime que la mobilisation de mardi est "la plus forte journée qu'on ait faite depuis le début du processus". Le n°1 de Force ouvrière, Jean-Claude Mailly, a souligné que mardi était "la quatrième journée avec une mobilisation qui s'amplifie". Le gouvernement "fait fausse route", "sa réforme ne passe pas", a-t-il ajouté.

 

La présence massive des jeunes lors de cette journée a fortement contribué à donner de l'ampleur à la mobilisation. Près de 300 lycées dans toute la France étaient touchés ou bloqués par des mouvements de grève.

 

Enfin, pour la première fois, la poursuite des arrêts de travail est à l'ordre du jour. A la RATP, des assemblées générales ont largement reconduit la grève pour mercredi, selon la CGT. Idem chez les cheminots qui doivent se réunir mercredi pour parler des suites du mouvement. La SNCF prévoit pour mercredi des perturbations du trafic identiques à celles de mardi. La CGT du groupe Total, majoritaire, a appelé à la grève reconductible. Elle a déjà été votée dans les terminaux pétroliers du Havre. Faisant ainsi planer à terme la menace de pénurie.

 

Pas de quoi pourtant faire plier le gouvernement. François Fillon a réaffirmé mardi à l'Assemblée sa volonté de "mener à son terme" la réforme des retraites parce qu'elle est "raisonnable, juste et indispensable". Le Premier ministre a ajouté que le gouvernement était "au bout de ce qui est possible" en matière de concessions. "Gouvernement et Parlement ont une lourde responsabilité : ils ne peuvent ignorer les manifestations", a mis en garde la CFDT de François Chérèque.

La numéro un du PS Martine Aubry a dénoncé l'"entêtement" du gouvernement "qui ne mène nulle part, sauf à des risques d'affrontement", appelant l'exécutif à "faire preuve de responsabilité".

 



12/10/2010
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