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Revue de presse : Article dans L'Expansion du 29/06/2011 : L'enseignement public accusé de coûter 30% plus cher que le privé

Une étude de l'IFRAP, un think tank libéral, soutient que l'école publique coute nettement plus cher que l'enseignement privé...pour des résultats équivalents. Un chiffrage qui déclenche la colère des syndicats.

Voilà une étude qui ne manquera pas de relancer la guerre de l'éducation entre le privé et le public : un rapport de la fondation IFRAP, un think tank libéral, affirme que l'enseignement public coûterait entre 30 et 40% plus cher que l'enseignement privé. Un chiffrage qui prend en compte l'ensemble des dépenses, celles effectuées par l'Etat, les mairies, les départements mais aussi les familles.

 

Ainsi, d'après les chiffres fournis par le ministère de l'éducation nationale et compilés par l'IFRAP, la collectivité nationale aurait dépensé en 2008 en moyenne 5469 euros par élève dans l'enseignement public du premier degré contre seulement 3518 euros dans l'enseignement privé, soit une sur-dépense de 1951 euros pour le public. Dans le second degré, l'écart serait même encore plus important, près de 2800 euros par élève et par an. Trois raisons expliquerait cet écart : le coût des retraites publiques, des investissements en infrastructures plus importants dans le public et un encadrement de personnels techniques également plus coûteux dans le public. Même en supprimant ces biais, l'enseignement public resterait 1313 euros plus cher à l'école élémentaire et 721 euros plus coûteux dans le second degré. « Au total, le surcoût du public atteindrait 1,5 milliard d'euros par an alors que les résultats du privé sont comparables voire un peu meilleurs que ceux de l'école publique», concluent les auteurs de l'étude.

 

Un chiffrage qui fait évidemment bondir les syndicats d'enseignants. « On voudrait convaincre l'opinion qu'avec moins de moyens financiers à l'école on fait mieux, on ne s'y prendrait pas autrement », dénonce Sébastien Sihr, le secrétaire général du SNUipp, le principal syndicat du primaire. «Tout cela concourt à justifier la marchandisation et la privatisation de l'école », ajoute Laurent Escure de l'UNSA Education.  

 

Pour justifier ces écarts de coûts, le SNUipp rappelle que l'école de la République reste un service public présent sur tout le territoire, zones sensibles et campagnes désertifiées. « A la différence, les établissements privés choisissent leur public et leur zone d'implantation », explique Sébastien Sihr. De fait, l'école publique accueille le plus gros bataillon des élèves en difficulté, près de 95% des enfants scolarisés handicapés et la quasi-totalité des « primo-arrivants » qui ne parlent souvent pas un mot de français. « Tout ceci à un coût, comme la mise aux normes des bâtiments pour accueillir ces élèves handicapés. Les comparaisons ne sont valables que si les deux types de système ont les mêmes missions », poursuit Laurent Escure.

 

Béatrice Mathieu



01/07/2011
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