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Revue de presse : Article dans L'Express du 08/11/2011 : Alcool : nos enfants sont-ils en danger ?

Les adolescents, y compris les plus jeunes d'entre eux, boivent de plus en plus souvent, et de plus en plus. Faut-il s'en inquiéter ? Réponse d'une spécialiste.  

Marina Carrère d'Encausse n'est pas seulement médecin et présentatrice du "Magazine de la Santé" sur France 5, avec Michel Cymès à ses côtés. Elle est également mère de trois ados. A ce titre, elle a recueilli de nombreux témoignages de jeunes, de parents mais aussi de spécialistes et, notamment, de l'alcoologue Philippe Batel, chef de service à l'hôpital Beaujon de Clichy (93). Son livre, Alcool : quand les jeunes trinquent (chez Anne carrière), fait un point tout à fait complet sur la question. Un ouvrage clair, pédagogique, à mettre entre toutes les mains. 

 

Contrairement à une idée répandue, la France n'est pas un pays de poivrots: la consommation d'alcool a chuté de façon spectaculaire ces vingt dernières années. Contrairement à une autre idée reçue, elle ne touche pas d'abord les pauvres ou les moins favorisés : chez les ados et les préados, jeunes en apprentissage mis à part, ceux qui s'enivrent le plus sont des enfants de cadres "vivant dans les familles apparemment sans problèmes", constate Marina Carrère d'Encausse. 

 

En outre, le phénomène de baisse générale de la consommation n'est pas uniforme. Chez les jeunes, et plus encore chez les très jeunes (13-14 ans) au contraire, les abus en tous genres augmentent dans des proportions alarmantes. Ainsi 70% des enfants de 13 ans ont déjà bu de l'alcool. A 11 ans, ils sont encore 60% à avoir déjà essayé. Plus inquiétant encore, les 6% de 11 ans ou moins qui ont déjà été ivres au moins une fois dans leur (courte) vie. 

 

De même, chez les adolescents de 16 ans, c'est la consommation "régulière" (plus de 10 fois par mois) qui s'accroit le plus, pas la consommation occasionnelle ou exceptionnelle. Enfin, les niveaux qui augmentent le plus concernent les jeunes femmes : chez les 18/25 ans, l'ivresse au cours de l'année est passée de 20 à 34% en 5 ans (2005-2010) à peine ! Un phénomène qui semble, pour une part au moins, imputable au "binge drinking", et qui consiste à boire le plus d'alcool possible le plus vite possible. 

 

Le caractère sociabilisant et désinhibant de l'alcool


Comment expliquer une telle évolution ? Parmi les facteurs d'explications, le Dr Carrère d'Encausse avance bien entendu le caractère sociabilisant et désinhibant de l'alcool. Mais il y a aussi le fait que les pouvoirs publics ne semblent pas spécialement enclins à faire respecter la réglementation, qui prévoit par exemple l'interdiction de vente aux mineurs. Or l'alcool est impliqué dans près de la moitié des accidents mortels sur la route des ados et des jeunes adultes. Ces derniers représentent un quart des décès par accident de la route, alors que cette tranche d'âge ne représente que 13% de la population totale. 

 

Alors, à partir de quelle consommation s'inquiéter ? Quels sont les signes qui peuvent alerter les parents ? Comment aborder le sujet avec un enfant de 14 ans qui sent l'alcool ? Comment lutter contre la banalisation de l'ivresse ? Pour les réponses à ces questions, et à bien d'autres, il suffit de consulter le livre de Marina Carrère d'Encausse.

 

Par Vincent Olivier



10/11/2011
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