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Revue de presse : Article dans L'Express du 12/07/2011 : Les enfants de chômeurs iront-ils toujours à la cantine ?

A Thonon-les-Bains, l'accès à la cantine pour les enfants de chômeurs est soumis à des certaines conditions. Les parents d'élèves dénoncent une mesure "illégale".

Des restrictions à l'accès à la cantine ? Depuis le 20 avril dernier, une délibération du conseil municipal de Thonon-les-Bains stipule que la cantine restera accessible aux enfants de chômeurs... sous certaines conditions.

 

Les parents sans emploi devront, en effet, pour que leur enfant puisse profiter du restaurant scolaire, présenter un justificatif attestant de leur présence soit à un entretien d'embauche, soit à une formation ou à un rendez-vous avec Pôle Emploi. 

 

"Cette méthode a toujours fonctionné et je me demande pour quelles raisons ce décret fait autant de tapage", s'interroge Jean Denais (UMP), maire de la ville de 35 000 habitants, qui rappelle que cette décision a été prise en 2008 et "simplement modifiée" lors d'une séance en conseil municipal le 20 avril dernier.  

 

Le maire l'affirme, cette mesure vise à éviter les abus. La commune n'arrivant pas à faire face aux 11% d'augmentation -entre 2009 et 2010- d'inscriptions aux restaurants scolaires, Thonon-les-Bains a choisi de hiérarchiser les situations des parents d'élèves, explique Jean Denais. Et l'élu de se dédouaner en ajoutant que la cantine scolaire n'est pas obligatoire. "Certaines communes n'en ont même pas. C'est un service que nous rendons aux habitants." 

 

"La mairie est là pour anticiper ces problèmes"

 

Mais les parents d'élèves ne sont pas du même avis et critiquent sévèrement ces conditions d'accès à la cantine pour les enfants de chômeurs. "Il est complètement illégal de restreindre l'accès au service public à une partie des personnes. C'est de la discrimination", martèle Jean-Jacques Hazan, président de la FCPE (Fédération des conseils de parents d'élèves). Fait rare, l'autre association de parents d'élèves, la Peep, est du même avis et dénonce, elle aussi, une pratique hors la loi. 

 

Problème de surnombre ? "La mairie est là pour anticiper ces soucis", rétorque le président de la FCPE. La mise en place de self-service permet notamment de renouveler une salle de restaurant scolaire trois fois et d'organiser un flux régulier d'enfants, argue le représentant. 

 

Autre argument avancé par les parents d'élèves : les trois conditions sine qua non pour avoir accès à la cantine scolaire. Et si le père ou la mère au chômage doit se rendre, dans le cadre de sa recherche d'emploi, ailleurs que dans les trois cas cités ? "Vous connaissez beaucoup d'agences d'intérim ouvertes entre midi et deux ?" rétorque avec pragmatisme le maire de la commune.  

 

"Si rien n'est fait, nous agirons dès la rentrée. Nos plaintes sont d'ores et déjà prêtes", menace Laurent Fontannaz, président de la section FCPE de Haute-Savoie. Autre initiative pour contrer le décret : une mise en demeure envoyée au maire de Thonon et un courrier adressé au chef de file de l'opposition pour l'inviter à prendre officiellement part au combat de la fédération. Thonon connaîtra-t-elle le même sort qu'Ouillins en 2010 ? A cette date, un cas similaire avait déjà été dénoncé dans cette commune du Rhône où l'arrêt municipal avait finalement été retiré...  

Le cas d'Epône

Dans cette ville des Yvelines, seuls les enfants dont un des parents a fait le choix de ne pas travailler ne sont plus prioritaires. "Les chômeurs sont à mon sens des personnes qui travaillent", explique un élu local.

 

Par Angelina Guiboud



13/07/2011
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