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Luc Chatel a annoncé lundi la création de masters "en alternance" pour améliorer la formation des futurs enseignants. Le ministre de l'Education national assistait à une table ronde à l'université de Cergy-Pontoise (Val-d'Oise). 

Le dispositif sera lancé dans une trentaine d'universités et huit académies "pilotes" dont celles de Versailles, Lille ou encore Aix-Marseille. Cette mesure visera "quelques centaines d'étudiants". 

En parallèle de leur formation universitaire, ils pourront effectuer dès la quatrième année d'études supérieures (master 1) un contrat d'enseignement de trois à six heures par semaine, pour 3000 à 6000 euros par an. Ils pourront également occuper un poste d'assistant pédagogique à mi-temps pour 560 euros par mois. Ces revenus seront cumulables avec des bourses. 

Une "masterisation" très contestée

Ces mesures s'inscrivent dans la continuité de la réforme de la formation des professeurs, dite "masterisation". Celle-ci, initiée en septembre 2010, a élevé le niveau de recrutement de tous les enseignants à master 2 (bac+5). La formation des futurs enseignants est confiée désormais aux seules universités et a sonné le glas des formations pratiques à IUFM. 

La "masterisation" est très contestée. Elle "n'est pas la caricature que l'on a pu nous décrire", a souligné Luc Chatel. Il a également affirmé que "depuis son application, nous n'avons pas eu plus de démissions d'enseignants qu'auparavant". 

La ministre de l'Enseignement supérieur, Valérie Pécresse, considère que la réforme a été positive car les stages avant les concours permettent "d'éviter les désillusions, les déceptions et de confirmer ou d'infirmer si l'on a bien vocation à enseigner". 

"Des formations théoriques à la tenue de classe"

Tous les étudiants ayant obtenu le concours cette année seront affectés à "des postes fixes à temps complet" à la rentrée prochaine. En effet, cette année nombreux étaient remplaçants en primaire. 

Une circulaire parue jeudi au Bulletin officiel (BO) de l'Education nationale signale qu'en primaire "les écoles les plus difficiles et les postes spécialisés seront évités de même que l'attribution des classes les plus délicates (cours préparatoire par exemple)". 

Par ailleurs, l'accueil des enseignants stagiaires fin août va passer de trois à "cinq jours" et comprendra "des formations théoriques à la tenue de classe", afin qu'ils soient mieux préparés à la rentrée. 

Un dispositif qui n'a pas tiré "les enseignements" de l'an passé

Malgré ces décisions, le SNUipp-FSU, premier syndicat des écoles, a jugé que le ministère n'avait pas tiré "les enseignements" des difficultés et lacunes mises au jour au cours de la première année de la "masterisation". 

Il regrette notamment que le dispositif plaçant les stagiaires en binôme, dans la classe d'un maître expérimenté, de septembre à la Toussaint, soit abandonné. 

Il se demande aussi comment douze semaines de formation pourront être garanties aux stagiaires pendant l'année, alors que ceux-ci ne seront plus remplaçants et que donc les remplaçants risquent de manquer.