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Revue de presse : Article dans Le Figaro du 05/01/2012 : Éducation : le projet d'un système scolaire restructuré

DÉCRYPTAGE - Après 2007 et le retour aux fondamentaux, Nicolas Sarkozy souhaite poursuivre, en 2012, sur la voie de l'autonomisation des établissements et de l'accompagnement personnalisé de chaque élève.

Réitérer l'exploit de 2007, qui avait vu la droite, pour la première fois, s'approprier un discours sur l'école et susciter l'enthousiasme auprès de ses électeurs, mais aussi auprès de parents et de professeurs déçus de la gauche et de ses réformes ? Tout le monde, autour du président de la République, sait combien ce sera difficile.

 

Mais après une séquence qui fut celle de l'invocation aux hussards noirs de la République, voici venu le temps d'une préfiguration de l'école du futur. Après 2007 et le retour aux fondamentaux et à l'autorité des maîtres, incarné par la réforme du primaire en 2008, 2012 redessinera les contours d'un système scolaire entièrement restructuré.

 

Rien là d'inattendu, puisque la direction tracée par le chef de l'État reprend les pistes déjà lancées par ses deux ministres de l'Education nationale nationale, Xavier Darcos et Luc Chatel. Des pistes rendues possibles dès la loi d'orientation de 2005, la loi Fillon, qui ouvrait la porte à l'autonomie des établissements et à la redéfinition du métier d'enseignant autour de l'idée d'accompagnement de l'élève et de projets pédagogiques. Des pistes, ­surtout, qui s'inscrivent dans la droite ligne des préconisations internationales telles que les expriment l'OCDE, à travers les enquêtes PISA, ou la Commission de Bruxelles, à travers le protocole de ­Lisbonne sur la "société de la connaissance".

Faire oublier les réductions de postes

Des équipes plus soudées, des professeurs valorisés et dynamisés autour d'un chef d'établissement plus libre de s'adapter à son environnement, un enseignement individualisé, plus proche des besoins de chaque élève et les rapprochant d'un emploi futur : tel est le projet que Nicolas Sarkozy veut offrir en 2012.

 

À tous ceux qui, à gauche, ne manqueront pas de pointer une libéralisation de l'école républicaine, il lui suffira de montrer que, promesses mirobolantes mises à part, le programme du PS n'en est qu'une version un peu honteuse, à commencer par le très hypocrite "nouveau contrat avec les enseignants".

 

Toute la difficulté de l'exercice réside donc dans la capacité à faire oublier des réductions de postes qui, même aux yeux des plus farouches défenseurs de la maîtrise des dépenses publiques, semblent avoir constitué la principale boussole du quinquennat écoulé. La promesse d'une réforme du collège, le laissé pour compte des années écoulées, se veut un message à tous ces professeurs conquis en 2007 grâce au discours républicain, mais pour qui le maintien du collège unique relevait du renoncement.

 

Un pari loin d'être gagné, puisque ces professeurs-là sont les plus réticents à des changements structurels plutôt souhaités par les tenants des pédagogies modernes, faites d'accompagnement "transdisciplinaire" et d'expérimentations diverses.

 

Quant aux parents, ils ont les yeux sur les résultats des enquêtes internationales, qui ne traduiront que vers 2015 les changements apportés par la réforme de 2008. Le temps de l'école n'est pas celui de la politique, mais Nicolas Sarkozy bénéficiera, sur ce sujet crucial, du caractère inaudible de tout véritable projet alternatif.

 

Par Natacha Polony


06/01/2012
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