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Revue de presse : Article dans Le Figaro du 15/10/2010 : Quand les cours de morale réapparaissent à l'école

Les Français jugent à 46 % «l'apprentissage du vivre-ensemble à l'école» prioritaire pour favoriser le civisme.


Nostalgie de l'école de la IIIe République ? Tentative de rétablir le respect dans les classes ? En 2008, «l'instruction civique et morale» a fait son grand retour dans les programmes des écoliers du primaire. L'ancien terme d'«éducation civique» est par contre toujours d'actualité au collège et devient «éducation civique, juridique et sociale» (ECJS) au lycée.

 

Les élèves de CP sont désormais invités à découvrir des principes moraux présentés sous forme de maximes expliquées par le maître. «La liberté de l'un s'arrête où commence celle d'autrui», avait donné comme exemple le ministère de l'Éducation nationale à l'époque. L'apprentissage de l'emploi de formules de politesse ou du vouvoiement peut aussi faire parti du programme. En CE2, ils découvrent « l'importance de la règle de droit dans l'organisation des relations sociales». «L'enfant doit être capable de respecter les autres et les règles de la vie commune», résume Jean-Michel Blanquer, directeur général de l'enseignement scolaire.

 

Apparu dans les années 1880, ballottée au gré des modes et des réformes, l'éveil à la citoyenneté et aux règles de la vie en société charrie beaucoup d'attentes mais a souvent fait figure de variable d'ajustement. Pourtant les Français sondés jugent à 46 % «l'apprentissage du vivre-ensemble à l'école» prioritaire pour favoriser le civisme.

«Appellation passéiste» 

Aujourd'hui couplée avec l'histoire-géographie dans les petites classes comme au collège, il est difficile de savoir exactement combien d'heures sont allouées à cet enseignement. «Sur le papier, ce nouveau cours est satisfaisant. Il peut aider les enfants à comprendre la vie en société, se réjouit Claudine Caux, vice-présidente de la Fédération des parents d'élèves de l'enseignement public (Peep). Reste à savoir s'il est vraiment donné, car les programmes ne sont jamais effectués en totalité.»

 

Pour le secrétaire général du SNUipp, rien n'a vraiment changé depuis l'abandon du terme éducation civique. «Cette nouvelle appellation passéiste est avant tout une affaire de communication», critique Sébastien Sihr. Professeur d'histoire-géographie pour des classes de 3e et de 4e en Seine-Saint-Denis et auteur du Tableau noir, la défaite de l'école, Iannis Roder met lui aussi en doute l'utilité de ces leçons. «Certains élèves déstructurés ont besoin de ces repères, mais ce ne sont que des mots. Il est difficile de croire à la portée de ces cours qui ressemblent à une grande leçon de morale. L'étude du XXe siècle, des catastrophes qui le jalonnent ou de la conquête des droits, donne bien plus à penser.»

 

De manière plus générale, toute l'école se recentre sur les acquisitions des connaissances sociales et civiques, réplique Jean-Michel Blanquer. «Connaître les règles de la vie collective, savoir ce qui est permis et interdit. C'est l'un des piliers du socle de connaissances et de compétences.» Un apprentissage qui doit aussi passer par les parents. «C'est l'école qui donne le la de ces valeurs, mais la convergence avec la famille est indispensable», rappelle-t-il.

 

Par Agnès Leclair



17/10/2010
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