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Les ouvertures et fermetures de classes pour la prochaine rentrée scolaire ont été officialisées hier par l’inspecteur d’académie en plein désert des vacances.Mais la reprise s’annonce tendue.

Le jeudi 7 avril, 700 personnes manifestaient devant l’inspection académique de Nanterre, où le conseil départemental de l’Education nationale (CDEN) devait officialiser les mesures prises pour la rentrée 2011. Refusant de siéger en signe de protestation, les fédérations d’enseignants et de parents avaient demandé le report de la réunion après les vacances scolaires.

En vain : le conseil départemental s’est bien réuni hier matin, et en leur absence. L’inspecteur d’académie, Edouard Rosselet, a donc présenté aux seuls élus et administratifs ses décisions.

Les profs craignent des classes trop chargées. Dans les écoles, 145319 enfants sont attendus en septembre, soit 145 élèves de plus que l’année dernière. Pour les accueillir, le département disposera de 71 postes d’enseignants de moins — sur un total de 7620, indique Edouard Rosselet. Mais le syndicat des instituteurs et professeurs des écoles (Snuipp 92) ajoute que les écoles ont également perdu 36 postes supplémentaires : « Ce sont des postes que le département a dû « rendre » au ministère, au motif qu’il y aurait eu moins d’élèves que prévu à la rentrée », explique Céline Potvin, secrétaire départementale du Snuipp. Pour les enseignants, les conséquences de ces suppressions de postes et des 81 fermetures de classes (25 dans les maternelles, 56 dans les élémentaires) seront des classes surchargées. « Dans les écoles en éducation prioritaire, pour pouvoir maintenir à 18 élèves des cours préparatoires, année d’apprentissage de la lecture, on aura des classes de CM1 ou CM2 à plus de 25 élèves », déplore Céline Potvin.

La grogne monte dans les écoles. Enseignants et parents d’élèves sont déjà très mobilisés à Nanterre — où une journée « écoles mortes » sera organisée le 3 mai —, mais également à Issy et à Boulogne-Billancourt, où les effectifs sont tendus. Le mécontentement et l’inquiétude tiennent aussi au différentiel existant entre le nombre d’enfants inscrits par les directeurs d’école sur la base informatique de l’Education nationale et les chiffres annoncés par l’inspection académique : « Les chiffres ne correspondent pas. Il y a parfois une différence de dix ou quinze élèves pour une même école », constate Céline Potvin, « Or on avait présenté aux directeurs d’école cette base informatique comme un outil qui allait permettre d’anticiper… » De son côté, l’inspecteur d’académie reconnaît que ses moyens sont « un peu moins importants qu’en 2010 », mais qu’ils devraient permettre d’assurer la rentrée dans de bonnes conditions. Selon lui, « on ouvre davantage de classes que ne le justifient les effectifs ».

Les bébés de l’an 2000 arrivent dans les collèges. Quant aux établissements du secondaire, si leurs effectifs resteront stables dans les lycées — un peu plus de 44000 élèves —, ils vont progresser dans les collèges en raison de l’arrivée des enfants du baby-boom de l’an 2000. On y attend 698 collégiens supplémentaires — pour un total de 53638 collégiens —, soit l’équivalent d’un collège de plus pour le département. La situation risque d’être délicate compte tenu de la suppression de 123 postes d’enseignants — sur un total de 8359 — dans le second degré. Edouard Rosselet assure cependant que « tous les établissements ont les moyens de fonctionner » sans pour autant compter 40 élèves par classe. « Cela oblige à quelques arbitrages », admet-il. Des arbitrages parfois difficiles pour les familles : à Rueil, par exemple, le lycée Richelieu ne pourra plus accueillir les redoublants en classe de première STI. « Cela met beaucoup de pression sur nos enfants », regrette une maman.

FLORENCE HUBIN