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Revue de presse : Article dans Le Figaro du 21/01/2011 : De nombreux pays réforment la formation de leurs profs

En Argentine, en Suède, aux États-Unis, en Grèce, dans les Balkans, des réformes sont en cours sur la formation des maîtres.

Lors de ses voeux au monde de la connaissance mercredi, Nicolas Sarkozy, a longuement évoqué la réforme de la formation des enseignants, chantier «primordial» pour l'avenir, selon lui, mais objet de friction avec les syndicats. Coordinateur d'une étude sur la formation des enseignants publiée par la Revue internationale d'éducation de Sèvres dévoilée cette semaine, Alain Boissinot, le recteur de Versailles, estime que cette réforme qui consiste à élever le niveau de formation des enseignants est cependant une «évolution logique, commune à la plupart des pays».

 

En Argentine, en Suède, aux États-Unis, en Grèce, dans les Balkans, des réformes sont en cours sur la formation des maîtres. Ces pays cherchent à adapter leur système pour améliorer les résultats de leurs élèves, mis à mal lors de diverses évaluations. Comme en France, les durées de formation s'y allongent et passent de la licence au master. Ce sont également, dans ces pays, les universités qui s'approprient ces formations. Il est «cohérent », selon Alain Boissinot, que ces dernières s'en chargent alors qu'elles «forment les médecins ou les juristes».

 

Partout, les gouvernements entendent «professionnaliser» le métier d'enseignement en introduisant davantage de stages, de pédagogie et de didactique. Le débat actuel qui oppose les partisans de la pédagogie aux garants des savoirs disciplinaires est donc identique dans la plupart des pays étudiés.

 

En Grande-Bretagne, aux États-Unis, en Grèce, les chercheurs de la Revue internationale d'éducation de Sèvres craignent une dérive «techniciste» ou encore que les enseignants se mettent à bachoter les compétences au détriment de la formation disciplinaire. Des professeurs grecs dénoncent une philosophie de l'éducation «molle» quand une chercheuse américaine explique que la formation des enseignants est trop souvent réduite à quelques semaines pour combler des trous. Un professeur anglais, lui, dénonce une «une dévaluation du métier d'enseignant» et une «omniprésence de la culture de l'évaluation» liée à différentes réformes.

 

«On ne peut sans cesse se référer à un passé idéalisé. Pour former un enseignant, il faut dès le départ combiner théorie et professionnalisation. Il ne s'agit pas de diminuer les exigences disciplinaires», répond Alain Boissinot balayant ces critiques. L'idée «n'est pas de faire du pratico-pratique, ni de mettre une couche de pédagogie après quatre années d'études dans une discipline. Pour professionnaliser ce métier, il faut savoir comment enseigner la physique en classe de sixième, ce qui est très différent de la terminale. Un professeur qui enseigne le français à des collégiens ne peut pas être seulement un bon étudiant en littérature. Les universités doivent prendre en charge ces questions didactiques».

 

Elles devront aussi trancher, selon le recteur, alors que règne une confusion toute française entre les diplômes et les concours. Un capes, une agrégation, n'évaluent pas un niveau universitaire, déjà acquis par ailleurs, mais «la capacité d'une personne à enseigner». La récente polémique sur une question d'oral introduite aux concours, «agir en fonctionnaire de l'État», est selon lui significative de cette confusion. «Il n'est pas aberrant de demander à un enseignant, lors d'un concours, s'il compte agir en fonctionnaire de l'État !»


Par Marie-Estelle Pech


22/01/2011
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