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Revue de presse : Article dans Le Figaro du 29/03/2013 : De nouveaux rythmes scolaires pour 20 à 25 % des écoliers dès septembre 2013

Alors que les maires ont jusqu'au 31 mars pour faire connaître la date d'application de la réforme (2013 ou 2014), les premiers chiffres sont peu encourageants pour le ministre Vincent Peillon.

Les premiers chiffres sont tombés. Entre 20 et 25 % des écoliers passeront à la semaine de quatre jours et demi dès la rentrée 2013, selon une estimation de l'Éducation nationale, produite sur les décisions de 80 % des communes.

Sur les 30 plus grandes villes de France, 12, toutes classées à gauche, ont ainsi choisi de basculer dès 2013, de Nantes à Grenoble, en passant par Tours, Metz et Paris, évidemment.

Le ministère relève également que 23 % des élèves concernés par la réforme en septembre prochain sont issus de communes «très défavorisées», parmi lesquelles Denain et Roubaix. Faut-il y voir la preuve que la mise en œuvre de la réforme ne se résume pas à une question de moyens?

 

Dans le même esprit, il observe que des départements «fortement ruraux» affichent le plus fort taux de passage en 2013: 79 % dans les Deux-Sèvres, 77 % en Haute-Vienne, 71 % dans les Landes, 68 % dans le Gers…

11% des communes rurales prêtes pour 2013

Pour autant, nous voilà quelque peu éloignés du chiffre de 50 % d'écoliers concernés dès septembre 2013, espérés par Vincent Peillon. Le ministre de l'Éducation nationale avait formulé ce vœu en novembre, après que le président Hollande eut choisi de lâcher du lest aux maires de France, en leur offrant la possibilité d'appliquer la réforme en 2013 ou en 2014, contredisant au passage les propos tenus jusqu'alors par le même Vincent Peillon.

En termes de communes concernées, l'Association des maires de France (AMF) évoque une proportion de 30 %. «Dans le meilleur des cas, glisse un élu, car, en réalité, dans ce tiers, certains maires sont encore incertains, le 31 mars n'étant pas vraiment une date butoir. Sur le terrain le ministère envoie ses directeurs académiques pour convaincre», ajoute-t-il. Le bien-fondé de cette réforme portée à bout de bras par Vincent Peillon sera jugé, en effet, dans un premier temps, à l'aune de ce premier basculement.

L'association des maires des grandes villes de France (plus de 100.000 habitants) a recensé à ce jour 17 communes optant pour 2013, contre 28 pour 2014. De leur côté, les communes rurales (moins de 3500 habitants) en comptent 11 % seulement pour la rentrée prochaine. «Ce chiffre, très faible, confirme la crainte qu'exprimait l'Association des maires ruraux au lancement de cette réforme : la création de charges imposées par l'État, non financées», estime son président, Vanik Berberian. «Il confirme aussi l'inefficacité de la  «carotte», du fonds d'amorçage, insuffisant et non pérenne», ajoute-t-il.

La question du financement abordée officiellement à Matignon

En novembre toujours, François Hollande avait annoncé la mise en place d'un fonds de 250 millions d'euros pour accompagner les communes dans la mise en place de la réforme. Les villes qui passeront en 2013 bénéficieront toutes sans exception de cette aide, tandis qu'elle sera réservée, en 2014, aux seules communes en difficulté.

C'est sur ce point que les communes de France attendent encore des avancées : elles réclament la pérennisation de ce fonds. «Je ne vois pas comment une charge durable peut être compensée par une aide ponctuelle», résume Pierre-Alain Roiron, vice-président de l'AMF en charge de l'éducation et maire PS de Langeais. Il y a deux semaines, la question a été pour la première fois abordée officiellement à Matignon. Les maires, qui mettent en avant une baisse de dotations aux collectivités de 3 milliards d'euros -sur 2014 et 2015- annoncée en février, ne désespèrent pas de trouver un terrain d'entente avec le gouvernement.

Quoi qu'il en soit, une certitude émerge désormais dans ce feuilleton des rythmes scolaires. Entre 1,2 et 1,5 million d'écoliers prendront le chemin de l'école le mercredi matin dès septembre 2013. Leur temps scolaire quotidien sera raccourci de 45 minutes en moyenne, tandis que le temps périscolaire, pris en charge par les communes, sera allongé. Et amélioré, si l'on s'en tient aux promesses du ministre.

 

Par Caroline Beyer



03/04/2013
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