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A La Vernaz, la rentrée des classes s'est déroulée comme prévu : "Nous avons eu cinquante-quatre élèves, qui sont répartis en deux classes de quatre niveaux chacune : les maternelles et les CP, dans la première, avec 28 élèves ; les CE1, CE2, CM1 et CM2 dans la seconde, avec 26 élèves", dénonce Pascale Leprince.

La maman d'élève a pris la tête d'un mouvement de protestation entamé il y a déjà plusieurs mois. En juillet dernier, les parents avaient en effet organisé une opération escargot au ront-point de Bioge, pour attirer l'attention de l'inspecteur d'académie sur le sort de l'école du village. Ni cela ni les "1 500 signatures de la pétition" n'auront pourtant changé leur sort : la troisième classe, fermée en juin 2011, n'a pas été rouverte ce mardi 4 septembre.

Las, les parents avaient prévenu : "Nous ne baisserons pas les bras". Après avoir manifesté devant le représentant local de l'Education nationale, à Amphion, lundi 3 septembre, ils ont décidé d'occuper l'école le soir de la rentrée, "comme tous les soirs de classe".

"Nous ne voulons pas perturber le fonctionnement de l'école, pour nos enfants, du coup nous intervenons le soir", expose Mme Leprince.

Le jour de la rentrée, plusieurs parents ont donc investi les locaux de l'école communale avec leurs duvets et la ferme intention d'y passer la nuit. Une première nuit qu'ils passeront même en compagnie du directeur, Nicolas Dumont, retenu sur place.

Otage presque consentant, M. Dumont regrette lui aussi qu'il n'y ait pas de troisième poste d'enseignant : "Certes, 28 élèves ce n'est pas énorme, par rapport à d'autres écoles, reconnaît-il. Le problème, c'est le multi-niveaux. Si j'avais 28 CE1, ça ne poserait pas de problème ; mais là, sur quatre niveaux, ça devient problématique". D'autant qu'il faut ajouter à cela la présence de plusieurs élèves anglophones.

Difficile de se concentrer

La maire de La Vernaz, Jacqueline Garin, s'est elle aussi associée au mouvement des parents : "Depuis 1998, nous avons toujours eu trois classes, avec des effectifs entre 50 et 56 élèves. A 54, cela se justifie". D'après l'élue, impossible de mutualiser les effectifs entre plusieurs villages de la vallée : "C'est très difficile de regrouper des écoles de montagne, car cela engendre des risques sur les routes et de la fatigue pour les élèves".

Soutenus par les autorités locales et les professeurs, les parents d'élèves entendent poursuivre leur combat jusqu'à obtenir satisfaction. Une réunion devait avoir lieu mercredi 5 septembre à l'Inspection d'académie. "Nous espérons au moins un mi-temps en plus", complète le directeur, reconnaissant toutefois que le manque de poste ne "retarde pas l'apprentissage des enfants".

Peut-être, mais pour Virginie Panikian, une autre mère de famille, les classes avec autant d'élèves et de niveaux ne sont pas une bonne chose : "Les enfants de CP qui se retrouvent avec les petites sections qui bougent beaucoup ne sont pas dans les meilleures conditions pour se concentrer".

Emmanuel Rouxel

Retrouvez les photos de l'occupation de l'école sur www.lemessager.fr