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Revue de presse : Article dans Le Messager du 20/10/2011 : Scolarisation des enfants handicapés : des parents expriment leur détresse

Si depuis la laoi de 2005 tous les enfants handicapés ont théoriquement le droit et la possibilité d'être scolarisés, dans les faits les choses ne sont pas aussi simples, comme en témoignent six familles originaires de plusieurs communes du Chablais.

"Nous voulons dire tout d'abord que nous ne souhaitons pas une scolarisation à tout prix pour nos enfants, mais que de l'avis même de professionnels c'est le meilleur choix pour eux, précise une maman. En outre, ces scolarisations se font à temps partiel, voire très partiel."

 

Expériences pénalisantes

Mais pour aurant, les difficultés sont réelles : "Une fois que notre dossier a été validé par la Maison départementale des personnes handicapées, l'Education nationale doit fournir un accompagnement en fonction du nombre d'heures qui ont été allouées à l'enfant".

 

Deux cas de figure se sont alors présentés à ces parents : soit c'est une auxiliaire de vie scolaire (AVS), de niveau Bac et formée à ce travail, soit c'est un emploi de vie scolaire (EVS), en contrat d'insertion pour un retour à l'emploi. "Or ces EVS n'ont pas reçu de formation pour l'accueil de nos enfants, et n'ont pas nécessairement envie de ce travail".

 

Il arrive malgré tout que les EVS aient la motivation nécessaire et que les choses se passent bien. Mais tout comme pour les AVS, leur contrat est limité dans le temps : 6, 9 ou 12 mois (24 au maximum), et 6 ans tout au plus pour les AVS. D'où un autre problème : "Certains contrats s'arrêtent en milieu d'année scolaire ! Et là, soit on ne trouve personne pour prendre le relais, soit on peut changer plusieurs fois d'AVS en quelques mois, et cela perturbe l'enfant".

 

Ce qui se traduit souvent, au bout du compte, par des déscolarisations de fait, pénalisantes tant pour l'enfant que pour ses parents : "Il est impossible d'être à deux à travailler dans le couple, car on ne sait pas comment va se passer l'année scolaire."

 

Manque de moyens

L'origine de ces dysfonctionnements est une question de moyens. "A l'heure actuelle, nous n'avons jamais manqué des moyens budgétaires, indique cependant Isabelle Ranchy, inspectrice de l'Education nationale et conseillère technique de l'inspecteur d'académie sur les questions de handicap. Mais là où l'on peine, c'est pour les moyens humains : beaucoup de nos appels pour ces postes, notamment auprès de Pôle emploi, restent sans réponse, et cela pose de vrais problèmes de continuité."

 

L'inspection d'académie reçoit toutes les deux semaines les notifications des besoins concernant l'accompagnement des enfants handicapés, et y répond soit en affectant les personnels disponibles, soit en créant les postes nécessaires. "Nous ajustons en fonction des disponibilités. Mais il est vrai que c'est beaucoup plus facile de trouver du personnel dans les agglomérations, comme Annecy ou Annemasse, où les AVS et EVS peuvent se déplacer facilement grâce aux transports en commun, que là où les distances peuvent être plus longues et le relief plus difficile, comme dans le Chablais..."

 

Désarroi et colère

La solution dont rêvent tous les parents est une professionnalisation des AVS, mais cela reste encore utopique. En attendant, ils doivent faire face seuls. "Nous nous sentons un peu comme des pionniers !"

 

Alors chacun y va du récit de ses expériences malheureuses, dont la conclusion est bien souvent la même : "Nous sommes toujours en sursis. Et on nous fait souvent comprendre que nous devrions déjà être reconnaissants de pouvoir faire venir nos enfants à l'école."

D'où leur colère, et un sentiment d'injustice - avec cette nuance : "Nous ne sommes pas fâchés contre les écoles, mais contre le système".

 

Y.S.



26/10/2011
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