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Revue de presse : Article dans Le Monde du 01/10/2013 : Réforme des rythmes scolaires : les dix raisons de la colère

  • Des enfants plus fatigués

Le rythme de 4,5 jours d'école, c'est "un lever de plus par semaine", se plaignent les parents. Ce n'est vrai que pour les enfants qui n'allaient pas au centre aéré le mercredi, et, avant le passage à 4 jours de classe en 2008, c'était le régime quasi général. Depuis, les écoliers ont très peu de jours de classe (144 par an contre 187 en moyenne dans les pays de l'OCDE) et des journées très lourdes. Les experts s'accordent sur la nécessité d'un rythme régulier sans rupture en milieu de semaine, comportant une longue pause méridienne avec activités.

  • Les élèves déboussolés

Par manque d'infrastructures, les salles de classe sont utilisées par les animateurs. Toucher à ce lieu, ce serait s'attaquer aux repères de l'écolier et à l'identité du métier d'enseignant qui aurait besoin de cet espace sanctuarisé. Cela justifie-t-il d'interdire l'accès aux classes, renvoyant les activités dans la cour ?

  • Une réforme, pourquoi ?

La réforme n'a pas pour but premier de faire découvrir des activités, mais d'améliorer le niveau des élèves en leur offrant un "temps utile d'apprentissage" supérieur : la demi-journée de classe du mercredi matin. Cette réforme est pensée en priorité pour les 20 % d'élèves qui ne lisent ni ne comptent en CM2.

  • Des animateurs décriés

Les parents évoquent la "sécurité" des enfants ; les enseignants craignent "l'état" dans lequel ils les retrouvent après un atelier. Fantasme ? C'est la résultante d'années de précarité et de non-formation des animateurs. En une année, 8 000 animateurs défilent à Paris avec des temps de travail très différents. La ville vient d'en contractualiser 1 500, mais l'image d'un métier ne change pas vite.

  • Des profs malmenés

Les maîtres ont le sentiment de n'avoir pas été consultés. Certains se demandent : "Comment la gauche a-t-elle pu nous faire ça ?" Le corps enseignant sortait de dix ans de droite épuisé par les attaques et les coupes de postes.

  • Un doute sur la gratuité

La Rue de Grenelle avait évoqué la mise en place d'activités "si possible gratuites". Le temps périscolaire n'est pas obligatoire, et les 4 000 villes qui engagent la réforme peuvent faire payer les familles, même si le "fonds d'amorçage" de 250 millions d'euros de l'Etat doit les inciter à ne pas le faire. Pour l'heure, rares sont celles qui "facturent". Mais dans un an ? Le chef de l'Etat n'a pas fermé la porte à une année 2 du fonds d'amorçage.

  • La peur des impôts

La droite brandit la menace d'une augmentation des impôts. L'estimation faite par les associations d'élus est de 150 euros par enfant et par an. Des villes "investissent" plus – 350 euros par enfant et par an à Bordeaux, qui se prépare pour 2014. 50 millions d'euros à Paris, dont 12,5 millions à la charge de la mairie. L'Etat et la Caisse d'allocations familiales contribuent : pour 2013-2014, chaque ville perçoit 103 euros par enfant, 142 euros pour celles en difficulté.

  • En 2015, on chamboule tout

Vincent Peillon a brouillé les cartes en annonçant, le 24 février, que sa réforme n'était qu'un avant-goût d'un changement de rythme plus radical avec réduction et zonage des vacances d'été. A quoi bon s'adapter pour rechanger ?

  • Une réforme inégalitaire

Il faudrait se demander si les inégalités ne préexistaient pas à la réforme. Mais la différence d'offres suscite de fortes inquiétudes des parents, qui vivent sur le mythe d'une éducation "nationale". L'analyse de 1 021 projets éducatifs territoriaux montre que 29 % des ateliers sont des activités physiques, 11 % des jeux de stratégie, 10 % de la lecture, 9 % des activités citoyennes, 6 % des sciences et autant de langues vivantes.

  • Une erreur en maternelle

L'école avant 6 ans n'est pas obligatoire, il faut y aller 5 jours et le maître ne serait plus le seul référent ? Même si, en réalité, dans la plupart des cas, les agents spécialisés des écoles maternelles (Atsem) entendent garder un oeil sur les plus jeunes, les parents sont inquiets.

 

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02/10/2013
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