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Revue de presse : Article dans Le Monde du 05/05/2010 : L’Institut Montaigne veut reconstruire l’école primaire

Voilà la "petite école" sous le feu des critiques de l'Institut Montaigne. Ce club de réflexion d'inspiration libérale rend public, mercredi 5 mai, un rapport sans complaisance sur ce degré d'enseignement peu habitué à la critique dans un pays où le collège est traditionnellement responsable de tous les maux.

"Nous produisons 20 % d'élèves en échec scolaire : à l'échelle d'une génération (20 ans), cela fait 3 millions de jeunes qui quittent l'école à 16 ans sans aucun diplôme. Nous avons environ 20 % d'une classe d'âge qui sort sans diplôme et autant qui sort à bac +3. C'est très loin des objectifs de 80 % d'une classe d'âge au niveau du bac et de 50 % avec un diplôme du supérieur", déplore Laurent Bigorgne, directeur des études de cet institut. Et ce bilan serait la faute aux premières années d'études.

Ce laboratoire d'idées qui travaille depuis dix ans sur les questions d'intégration et d'égalité des chances présente dans son rapport intitulé "Vaincre l'échec scolaire" quatorze propositions pour stopper la dégradation du système. Toutes portent sur le primaire, "car l'échec et l'inégalité des chances se préparent et s'aggravent là", souligne M. Bigorgne.

  • Lire dès la maternelle

Selon l'Institut, il faudrait faire en sorte que l'apprentissage de la lecture commence en grande section de maternelle, surtout pour les enfants en difficulté.

Le redoublement, dont il a été démontré le peu d'efficacité, ne serait plus possible qu'entre le CE1 et le CE2 et à l'issue du CM2, ce qui obligerait à prendre en compte les difficultés des élèves par des plans de remédiation élaborés sur trois ans.

  • Améliorer les rythmes scolaires

L'inadaptation des rythmes scolaires aux enfants serait responsable de l'échec. Une constatation qui apporte de l'eau au moulin de Luc Chatel. Le ministre de l'éducation ouvre en juin le dossier délicat du rééquilibrage des rythmes scolaires.

L'Institut Montaigne plaide pour le retour à la semaine de quatre jours et demi, voire cinq jours ; l'allongement de l'année scolaire de trente-six à trente-huit semaines, ce qui signifie des vacances d'été raccourcies de quinze jours (du 10 juillet au 20 août) ; une diminution de trois à deux zones de vacances intermédiaires, pour qu'il n'y ait plus d'élèves qui attendent dix semaines avant d'avoir des vacances.

  • Attirer les meilleurs enseignants

Le rapport plaide pour une campagne de communication sur le métier d'enseignant "pour attirer les meilleurs" ; l'apprentissage en alternance, dès la deuxième année de licence, pour ceux qui se destinent au professorat ; des bourses d'études pour ceux qui s'engageront à enseigner dix ans et une formation continue en dehors du temps scolaire.

  • Donner un statut d'établissement aux écoles primaires

Pour l'Institut, il ne faut plus attendre. Le gouvernement doit transformer les écoles en établissements publics d'enseignement primaire (EPEP), qui auraient une vraie autonomie; donner un statut aux directeurs d'école qui pourraient constituer eux-mêmes leurs équipes.

Si les constats faits par l'Institut Montaigne n'ont rien de nouveau, les solutions, elles, risquent de faire couler beaucoup d'encre.

Marc Dupuis

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05/05/2010
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