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Grève aujourd’hui dans les établissements scolaires de Cergy-Pontoise, Argenteuil et Garges. Parents et profs se mobilisent contre le manque de moyens.

La colère monte dans les écoles, collèges et lycées. Aujourd’hui, plusieurs mouvements de grève et rassemblements d’enseignants et de parents ainsi que des opérations écoles mortes sont prévus dans des établissements publics des secteurs de Cergy-Pontoise, Argenteuil et Garges. Partout, c’est la baisse de moyens qui fait craquer les enseignants.

« Cette fois, il n’y a plus rien à ronger, on attaque l’os », déplorent les représentants syndicaux.

11 postes supprimés dans le primaire, 122 dans le secondaire

Hier soir, l’inspecteur d’académie Jean-Louis Brisson, lors du conseil départemental de l’Education nationale (CDEN) réunissant les représentants des enseignants, des parents et des élus autour du préfet Pierre-Henry Maccioni, a confirmé la baisse de moyens dans le premier degré. Il a également confirmé les 45 ouvertures de classes et il est revenu sur le nombre de fermetures de sections, qui passent de 45 à 44 : une classe de Mareil-en-France est finalement maintenue.

Face à 1409 écoliers supplémentaires attendus à la rentrée de septembre, onze postes d’enseignants passent à la trappe. « Nos moyens sont plus limités. On gagne en nombre d’élèves et on perd en moyens, reconnaît l’inspecteur. Il faudra faire au plus juste ! 43 postes de Rased (NDLR : soutien scolaire) qu’on aurait dû rendre voici deux ans disparaissent. Il en restera toutefois encore 207. »

Vaches maigres aussi en ce qui concerne les 33 collèges classés en zone d’éducation prioritaire. Dans 22 d’entre eux, les moyens de soutien seront maintenus, pas dans les 11 autres.

Face à cette situation, les syndicats se mobilisent. Hier soir, ils ont soumis un vœu au vote, lors du CDEN, réclamant « une priorité absolue pour le service public de l’Education nationale et ses missions ». « La dégradation de la situation s’accentue », estime en effet Kamel Ould Bouali, secrétaire départemental du Snuipp, principal syndicat enseignant du premier degré. Dans le second degré, à effectifs quasi constant (59 élèves supplémentaires sont prévus à la rentrée), 122 postes seront supprimés dans les 109 collèges et 45 lycées du département. « Faute de profs, on en vient à faire de la polyvalence, déplore en particulier François Martin, responsable départemental du Snes (syndicat enseignant du second degré). Par exemple, un prof d’une autre discipline va faire du soutien en maths et en français ! » Il dénonce aussi le recours aux remplaçants.

Les enseignants et les parents de la FCPE se sont d’ores et déjà donné rendez-vous le 12 mai. « Pour la première fois depuis plusieurs années, annonce Kamel Ould Bouali, il y aura ce jour-là une grève dans tout le département et des rassemblements auront lieu devant la préfecture et les sous-préfectures. »

DANIEL PESTEL