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Revue de presse : Article dans Le Parisien du 12/11/2010 : Le combat d’une mère pour son fils handicapé

Trisomique, Mehdi, 5 ans, s’est vu retirer l’auxiliaire de vie scolaire qui l’aidait depuis la rentrée. Son cas n’est pas isolé et sa mère, comme de nombreux parents, s’insurge.

« Quand on a détecté que Mehdi était trisomique, à sa naissance, les médecins m’ont conseillé de l’abandonner. » Stéphanie Goncalvès avait à peine 18 ans. Elle n’a pas écouté. « Mehdi ne fera peut-être pas tout en même temps que tout le monde, dans sa vie, mais il le fera », explique aujourd’hui Stéphanie, en attendant la sortie des classes dans son quartier de Beauval, à Meaux.

 

Son fils — elle élève aussi une petite fille de 4 ans — est en deuxième année de maternelle à l’école Binet.
Depuis septembre, il bénéficiait de l’aide précieuse de Cindy. Cette auxiliaire de vie scolaire (AVS) a été affectée à ses côtés à mi-temps par l’inspection d’académie de Seine-et-Marne, en anticipation de l’accord de la maison départementale des personnes handicapées (MDPH).
Un soutien qu’il vient de perdre, malgré les « nets progrès » accomplis, dit la mère. « Il vient d’apprendre quatre couleurs en une matinée d’école, je n’en reviens pas, s’émeut-elle, la larme à l’œil. L’an dernier, sans aide, il passait son temps à dormir. Maintenant, il utilise des ciseaux tout seul, colle des formes au bon endroit… » Des pas de géant que l’équipe éducative a aussi remarqués.
Mais voilà : la commission chargée d’ouvrir ou pas aux familles le droit à une AVS s’est réunie en octobre… et a débouté la demande de Stéphanie Goncalvès. « L’évaluation pluridisciplinaire de la MDPH (…) n’a pas identifié de besoin particulier pouvant être compensé par la mise en place d’une auxiliaire de vie scolaire individuelle », indique laconiquement l’administration dans son courrier. Le taux de handicap de Mehdi y est pourtant estimé « supérieur ou égal à 80% ».
« L’auxiliaire de vie scolaire n’est pas toujours la bonne réponse à la situation d’un enfant, précise Christine Duprès, la directrice de la MDPH. Chaque cas est particulier et examiné individuellement par la commission, où sont présentes des associations de parents. Les dossiers font souvent débat, et quand une famille fait appel de la première décision, nous étudions toujours sa requête », explique-t-elle. Selon la MDPH, plus de 78% des 2477 demandes d’AVS ont obtenu une réponse positive, à la rentrée.
Mais le dossier de Mehdi, en appel, a été rejeté en quelques jours, sans que sa mère soit entendue par la commission. Stéphanie, abattue, jure qu’elle ne « lâchera pas ». Elle veut porter l’affaire devant un tribunal. « J’ai l’habitude de me battre, glisse-t-elle. J’ai dû faire des pieds et des mains pour inscrire Mehdi à la crèche, puis à l’école, je me suis endettée pour lui payer le psychomotricien ou l’orthophoniste… Mais je ne peux pas venir l’aider à l’école. Il faut que quelqu’un prenne le relais. »
CHRISTEL BRIGAUDEAU | 12.11.2010, 07h00

 



12/11/2010
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