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Revue de presse : Article dans Le Parisien du 18/02/2013 : Paris - Rythmes scolaires : «L’un des dossiers les plus difficiles que j’ai eus à traiter»

Le maire de Paris assiste ce soir à une réunion publique sur la réforme des rythmes scolaires. Les débats s’annoncent houleux.

Le maire de Paris veut renouer le dialogue. Bertrand Delanoë fera des propositions, ce soir, à l’espace Reuilly (XIIe), lors d’une rencontre publique avec les parents, les enseignants et les éducateurs, sur la réforme des rythmes scolaires. Les syndicats d’enseignants rejettent sa mise en place dès la rentrée 2013, comme le souhaite la Ville.

 

Plusieurs élus vous ont reproché d’envoyer Anne Hidalgo au front. Vous avez repris en main le dossier de la réforme des rythmes scolaires ?
BERTRAND DELANOË.
J’ai l’habitude de travailler de manière collective avec mes adjoints et mes adjointes. Mais j’ai toujours eu la main sur ce dossier qui est l’un des plus difficiles que j’ai eus à traiter depuis 2001.

Les enseignants restent très remontés à Paris. Est-il encore possible de renouer le dialogue ?
Le dialogue existe. Mais ces discussions se déroulent dans un contexte particulier qui est celui des conditions de vie difficiles des enseignants parisiens, dont les rémunérations sont relativement faibles. Je veux créer un climat de confiance en écoutant les arguments des uns et des autres, en m’inspirant des suggestions susceptibles d’améliorer ma proposition, en donnant une vraie place à tous ceux qui font vivre l’école, enfants bien sûr, parents, enseignants et animateurs.

C’est pour cela que vous êtes déjà revenu sur vos propositions initiales ?
Je veux d’abord tordre le cou à des idées fausses. D’abord, les professeurs de la Ville de Paris (NDLR : en charge des arts plastiques, de la musique et du sport) continueront à exercer leurs fonctions sur le temps scolaire. Ils n’en feront pas moins. Ils en feront peut-être même un peu plus. Ensuite, en prenant acte des inconvénients que présente une pause méridienne élargie, j’ai choisi de privilégier plutôt la piste des activités périscolaires à partir de 15 heures ou de 15h30. Nous en profiterons pour mettre davantage de sérénité dans les cantines, car les enfants mangent un peu trop vite. Pour cela, j’augmenterai le nombre des Asem (agents spécialisés des écoles maternelles), ce qui facilitera le travail des enseignants.

Qu’allez-vous annoncer d’autre ce soir ?
Les maternelles pourraient commencer à 9 heures tout en réservant un accueil dès 8h30 pour ceux qui le souhaitent. Cette idée fait son chemin.

Vous avez promis de ne pas augmenter les impôts l’année prochaine. Comment allez-vous financer cette réforme ?
Dans le budget 2013, 5 M€ ont déjà été votés. J’attends 6,5 M€ de l’Etat pour l’année 2013-2014, j’en profite d’ailleurs pour lui dire qu’il ne devrait pas limiter son aide à la première année. Pour couvrir le reste des dépenses, nous recherchons des économies. Celles-ci n’affaibliront aucunement le service rendu aux Parisiens. En revanche, nous allons continuer à réduire le train de vie de la Ville.

C’est Anne Hidalgo qui a présidé les deux premières réunions de concertation. Etait-ce une façon de lui passer le flambeau ?
Mon agenda ne me permettait pas d’aller aux deux premières réunions. J’ai toute confiance en Anne. Ce n’est pas la première fois qu’elle et d’autres adjoints animent des débats publics houleux. Par ailleurs, je vous rappelle que depuis trois semaines je rencontre personnellement les représentants des parents d’élèves, des personnels de la Ville et des enseignants.

La réunion de ce soir risque encore d’être difficile : le Snuipp vous accuse d’avoir mis le feu aux écoles et pose comme préalable à la reprise du dialogue le report de la réforme à la rentrée 2014…
Nous sommes dans la concertation. Pour qu’une concertation soit réussie, il faut que personne ne pose d’ultimatum. Je n’en pose pas. Je n’accepterai pas qu’on m’en pose. Quant à dire qu’il y a le feu à toutes les écoles… Il y a des événements plus dramatiques actuellement dans la société française : des gens perdent leur emploi, d’autres s’enfoncent dans la précarité, une personne s’est immolée devant Pôle emploi à Nantes. Alors, sachons prendre avec gravité et sérieux les problèmes que nous rencontrons, mais essayons de remettre les choses à leur place. Il y a un calendrier fixé : la décision pour septembre 2013 sera prise en mars 2013. J’annoncerai mes propositions au Conseil de Paris fin mars 2013.

D’ici là, il peut y avoir d’autres propositions de votre part ?
Evidemment ! C’est tout l’objet de la concertation en cours.

Vous avez une idée du nombre d’embauches qu’il faudrait pour que cette réforme fonctionne bien ?
Il y aura des heures supplémentaires rémunérées pour les personnels existants et des embauches nettes obtenues sans redéploiement.

Et les locaux ? Où allez-vous faire les activités périscolaires ?
Nous avons réglé beaucoup de problèmes à ce niveau depuis 2001, mais il faut continuer. Je récuse a priori toute activité qui reviendrait à de la garderie. Et on ne fera pas les activités périscolaires dans le préau.

Il reste beaucoup d’incertitudes dans l’esprit des parents…
Les gamins pourront partir après les cours à 15 heures ou 15h30, mais ils seront accueillis à l’école jusqu’à 16h30. Toutes les activités qui ont lieu après 16h30 seront maintenues et évidemment nous permettrons à tous les enfants qui le veulent de déjeuner à la cantine le mercredi. Des parents m’ont dit : « S’ils ne déjeunent pas les autres jours, est-ce qu’on pourra les laisser le mercredi ? » Bien sûr ! Et je précise que toute l’offre périscolaire avant 16h30 sera totalement gratuite pour tout le monde. 

 

Marie-Anne-Gairaud, Christine Henry et Elsa Fouillac



18/02/2013
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