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Revue de presse : Article dans Le Parisien du 28/04/2011 : Essonne - Deux fillettes harcelées à l’école pendant deux ans

Un père porte plainte contre la directrice d’un établissement. Ses filles ont été importunées par d’autres élèves sans que le corps enseignant agisse.

 

Radia et Sophia*, jumelles de 10 ans, rentrent aujourd’hui de l’école avec le sourire. Pourtant, pendant deux ans, elles ont été victimes de brimades, bousculades et insultes, parfois à caractère racial. Alors qu’elles sont scolarisées en primaire dans le groupe scolaire Saint-Exupéry de Bondoufle (Essonne), leur père, Kader*, les a inscrites dans un établissement privé en mars.
« Elles pleuraient chaque soir. Je ne le supportais plus », dit-il. Il a porté plainte le mois dernier contre la directrice de l’établissement.

Tout commence en mai 2009. Un groupe de filles s’en prend à Radia et Sophia. « De la jalousie au regard de leurs bonnes notes », estime Kader. Il en parle à l’institutrice. « Elle a dit aux élèves que si elles continuaient, je porterai plainte. Depuis ce jour-là, mes enfants ont été définitivement prises en grippe », raconte le père. Il obtient une dérogation pour changer d’établissement. « Mais la directrice m’a juré qu’elle allait résoudre la situation. J’ai passé l’éponge », explique-t-il.

Tout se calme en 2010. Mais, en juillet, une élève envoie des e-mails insultants aux filles de Kader. « Sale chienne, va faire le trottoir », « sois bien prête à te battre sans appeler ta sœur et tes parents »… « Tout ça à 9 ans, lance le père. J’ai appelé la maman de cette enfant. Elle m’a dit que c’était impossible que sa fille ait fait ça. Cela annonçait une rentrée 2011 difficile… » se souvient Kader.

Insultes à caractère raciste

Effectivement, les brimades continuent. Le 24 janvier, un élève vole et cache les lunettes de Sophia. « Elle les cherchait, en pleurs. Heureusement, des camarades l’ont aidée », raconte Kader, qui écrit à l’institutrice. « Je poserai les questions nécessaires afin de trouver l’enfant ayant fait cette blague de très mauvais goût », répond par écrit l’enseignante. Les demandes d’entrevue, via le carnet de correspondance, avec la directrice n’aboutissent pas.

Tout dérape le 5 mars. La femme de Kader et ses deux filles sont au centre commercial Evry 2. Une altercation éclate avec la mère d’une fillette accusée de harceler Radia et Sophia. Les deux mères portent plainte. Kader dépose également plainte contre la directrice de l’école. « Elle ne fait manifestement pas son travail et elle est donc responsable du harcèlement que vivent mes filles », déclare le père aux gendarmes. Il mentionne que ses enfants « ont fait l’objet d’insultes à caractère raciste » à l’école.

Après cet événement, Radia et Sophia sont mises en arrêt maladie pour deux semaines. Kader demande une dérogation pour changer d’établissement. Impossible, répond l’inspection académique, car cela « arriverait trop tardivement dans l’année et serait préjudiciable à la scolarité des enfants ». Le père obtient une radiation. Il inscrit ses enfants dans une école privée à Athis-Mons. Cela lui coûte 500 € par mois. « Au début, on ne croit pas ses gamins, on se dit qu’ils se chamaillent, que ce sont des histoires de leur âge. Et puis en face, il y a l’Education nationale. C’est une institution respectable, à laquelle on fait confiance et à laquelle on confie nos enfants. En fait, pour mes filles, c’était la jungle », conclut Kader. Contactée, l’inspection académique n’a pas souhaité faire de commentaire.

* Les prénoms ont été changés.

 

Julien Heyligen



28/04/2011
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