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Revue de presse : Article dans Le Point du 06/12/2011 : A l'école, Matisse et Lydia apprennent à lire avec Pivoine et Samba

"Debout Pivoine ! Pousse la quille !", ordonne Lydia, 9 ans. Le westie renverse la quille du bout de son museau sous les applaudissements : à l'école élémentaire Boulard à Paris, les enfants souffrant de troubles de l'apprentissage reprennent goût à la classe grâce aux chiens.

 

L'établissement scolaire, qui accueille des enfants en difficulté, leur propose le vendredi un atelier pédagogique avec les chiens de l'association "Parole de chien". Objectif : les aider dans  l'apprentissage de la lecture et des mathématiques, tout en s'amusant.

 

Enseignante spécialisée, Catherine Debieu travaille depuis deux ans avec un petit groupe de six élèves, un vendredi sur deux, et des bénévoles de l'association qui viennent avec leur animal.

 

"Ici, les enfants présentent des troubles de l'apprentissage, souvent psychologiques, et le chien apporte une dimension supplémentaire à l'enseignement", estime l'enseignante, à l'origine de ce nouveau concept éducatif.

 

"Quand nous avons débuté le projet, aucun enfant ne savait lire et aujourd'hui, ils sont tous lecteurs", souligne-t-elle. "Contrairement à d'autres activités, ce qu'ils font avec le chien retient toute leur attention !"

 

Lydia se dirige vers l'estrade, identifie sans hésitation le nom "Pivoine" parmi les noms des autres chiens écrits sur le tableau noir et affiche fièrement à côté l'étiquette "Pousse". Elle a réussi son exercice de lecture.

 

Quant à ses camarades de classe, Najahé et Marie-Laure, "elles aiment bien travailler avec les chiens" mais "préfèrent leur faire des câlins".

 

"L'expérience vécue par les enfants avec le chien permet de mettre des mots derrière les activités, ils ont une grande motivation à lire ensuite", constate Catherine Debieu, pour qui le chien "est un médiateur entre le maître et l'élève mais aussi les autres enfants de l'école".

 

"Avec nos élèves, on travaille sur la prévention de la morsure par la connaissance du chien et l'identification des situations à risque et ils le disent à leurs copains à la récréation", dit-elle.

 

Sociable et doux

 

Au milieu de la salle, Matisse, 8 ans, répète d'un ton ferme "Djazi up, Djazi monte", aussitôt le labrador pose ses deux pattes sur le comptoir, récupère le sac de courses et le met dans sa gueule : l'enfant et le chien ont réussi le jeu de la marchande.

 

"J'aime bien jouer et apprendre avec Djazi. Je lui dis Djazi up et il écoute, ça marche", se réjouit Matisse, qui reconnaît l'affiche "Monte" parmi toutes les étiquettes.

 

Faire pénétrer un chien dans un établissement scolaire impose des règles de sécurité. L'animal est recruté après avoir été testé par des comportementalistes animaliers : il doit être bien éduqué, sociable et doux.

 

Catherine Ringuier, bénévole à "Parole de chien", vient à chaque séance avec son cocker golden Enzo.

 

"Lorsque l'enfant est au contact du chien, il est moins anxieux et trouve rapidement le bon ton pour s'adresser à lui et se faire obéir", témoigne-t-elle.

 

"L'enfant commande le chien, il joue un peu à la maîtresse ! Et c'est très gratifiant pour lui", estime la retraitée.

 

En France, très peu d'établissements scolaires accueillent les chiens, contrairement à la Belgique et l'Ecosse où la médiation avec un animal est partie intégrante du programme éducatif.

 

"C'est une chance que l'Education nationale laisse ce projet se développer", s'exclame Catherine Debieu, qui espère "développer cette activité dans de nombreuses autres écoles".

 

AFP



06/12/2011
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