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Revue de presse : Article dans Le Point du 07/12/2010 : L'éducation française évite la catastrophe

Selon une enquête, les élèves sont plutôt moyens, une nouvelle qui réjouit le ministère qui craignait le pire !

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Tous les trois ans, l'OCDE rend publics les résultats de la plus grande enquête internationale sur les systèmes scolaires jamais menée. Connue sous l'acronyme Pisa (Program for International Students Assessment), elle mesure les acquis des élèves dans trois domaines : la compréhension de l'écrit, la culture mathématique et la culture scientifique, en insistant plus particulièrement sur un domaine différent à chaque fois. Ainsi, en 2000, la compréhension de l'écrit était-elle le domaine principal de l'étude. En 2003 vint le tour des mathématiques, puis en 2006, celui des sciences.

En 2009, la compréhension de l'écrit était donc de nouveau à l'honneur et la publication des résultats, mardi, sonne l'heure de vérité pour la France... Eh bien, les choses ne sont pas si graves et l'état du malade semble stationnaire. Si, par rapport à 2000, la France voit reculer son score - de 505 à 496 -, elle se maintient légèrement au-dessus de la moyenne des pays de l'OCDE, qui passe, elle, de 500 à 493. En d'autres termes, la France reste moyenne. En 2000, alors que le pays croyait encore que son école était un monument national, c'était une découverte douloureuse, mais, aujourd'hui que le monument se lézarde, se savoir toujours aussi moyen est presque une bonne nouvelle. Au ministère, on ne cache pas avoir ressenti un "petit soulagement" !

 

D'autant que si l'on compare 2009 non plus à 2000 mais à 2006, alors on observe que la chute semble enrayée : à l'époque, le score moyen des jeunes Français était de 488, le creux de la vague donc. Pour Bernard Hugonnier, directeur pour l'éducation à l'OCDE, c'est la preuve que les réformes menées depuis 2000 ont porté leurs fruits, une conclusion partagée rue de Grenelle où le ministère Darcos vante les mérites de la réforme du primaire menée à la hussarde en 2006 et "le retour aux fondamentaux dans les programmes", tout en admettant qu'en la matière, "il convient de rester prudent". À coup sûr, cette analyse va faire jaser ! Car les élèves qui se sont soumis aux tests Pisa en 2009 n'ont pas vu la couleur de cette réforme du primaire ! Ils sont rentrés au CP en 2000-2001, bien avant l'arrivée au pouvoir de Nicolas Sarkozy. Ils auraient pu bénéficier d'infléchissements apportés au collège, mais force est de constater qu'il n'y en a pas eu !

 

Influence du milieu familial

Cela dit, le reste des données publiées par Pisa n'est pas très glorieux. En mathématiques, tout d'abord. En 2003, la France était dans le peloton de tête au-dessus de la moyenne de l'OCDE : en 2009, patatras, nous voilà moyens là aussi ! De manière globale se confirme une tendance déjà observée en 2000 : l'écart se creuse entre les bons élèves - qui représentent 32 % des élèves testés, soit quatre points de mieux que la moyenne OCDE - et les plus fragiles, ceux qui atteignent à peine les deux premiers niveaux de compétences en lecture (sur une échelle qui en compte six) : ils étaient 15 % en 2000, ils sont aujourd'hui 20 %. Selon les experts de l'OCDE, c'est le principal défaut du système éducatif français : excellent pour les bons élèves, il est particulièrement dur pour les plus faibles, qu'il ne parvient pas à repêcher. En ligne de mire : le redoublement. 38 % des jeunes Français de 15 ans ont redoublé au moins une fois. Or, selon les chercheurs en éducation, la mesure est non seulement inefficace, mais aussi nocive.

 

Autre point noir du système français : l'influence du milieu familial sur la réussite des élèves y est particulièrement importante. Dans les pays de l'OCDE, les conditions de vie expliquent, en moyenne, 22 % de la variation des performances des élèves. Cet indice atteint en France 28 %. Au final, le grand message, plutôt réconfortant, de Pisa : la qualité d'un système éducatif va de pair avec son équité : les pays qui atteignent les meilleurs scores ne sont pas ceux qui ne parient que sur les meilleurs, mais ceux qui luttent le plus efficacement contre l'échec scolaire.

 

 

Par Marie-Sandrine Sgherri



07/12/2010
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