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Revue de presse : Article dans Le Point du 10/02/2015 : Rythmes scolaires : la réforme qui ne passe pas !

Après plusieurs mois de mise en oeuvre, les enseignants crient massivement leur insatisfaction dans une enquête du syndicat majoritaire, le SNUipp-FSU.

 

Le rejet est sans appel ! Selon une enquête du syndicat majoritaire des enseignants du primaire (SNUipp), affilié à la FSU, 74 % des enseignants estiment que l'organisation des rythmes scolaires du décret Hamon a un impact négatif sur les élèves. Et ils ne sont que 4 % à juger que cette réforme a un impact positif. "La critique principale ne porte pas sur la neuvième demi-journée supplémentaire, mais sur ce qui se passe dans le temps périscolaire", précise Sébastien Sihr, secrétaire général du SNUipp, premier syndicat de l'école maternelle et élémentaire.

Les professeurs des écoles dénoncent en vrac les inégalités de traitement des enfants entre les communes, les locaux parfois inadaptés, les activités qui se transforment bien souvent en garderie occasionnellement payante... Des reproches qui concernent essentiellement les collectivités locales, chargées du bon fonctionnement de ces activités périscolaires ? "Pas du tout, rétorque Sébastien Sihr. L'accumulation de ces difficultés conduit à une certaine fatigue ou à une baisse d'attention de certains élèves sur le temps scolaire. C'est exactement l'inverse du résultat que l'on escomptait de cette réforme !"

Et de poursuivre : "Nous avons fait une photographie de l'opinion de 16 764 enseignants, de ceux qui ont véritablement les mains dans le cambouis. On veut sortir de l'angélisme, ou de la diabolisation. Nous souhaitons maintenant que le ministère de l'Éducation nationale s'investisse dans un bilan objectif et complet de la mise en oeuvre de la réforme, aussi bien sur le temps scolaire que sur le périscolaire, et qu'il remette à plat ce qui ne fonctionne pas."

Principal point noir selon les enseignants : la maternelle. C'est là que les critiques les plus vives se cristallisent : temps de repos ou de sieste tronqués, allongement du temps passé en collectivité, réelles difficultés pour les enfants à se repérer dans le temps... "C'est plus simple dans le cycle 3, en CM1-CM2", reconnaît Sébastien Sihr.

Remettre la réforme en chantier

Selon cette enquête, les enseignants estiment de surcroît que le décret Hamon a influé négativement sur leur vie professionnelle, mais aussi personnelle : ils sont 68 % à noter une dégradation de leurs conditions de travail (manque de temps pour travailler en équipe notamment) et 81 % à assurer que le décret a une influence négative sur leur vie personnelle, notamment en matière de pouvoir d'achat (coûts additionnels des trajets supplémentaires et de garde d'enfants). Sans compter que les salaires ont baissé au 1er janvier, rappelle le SNUipp-FSU : "L'indice des salaires est gelé et les cotisations retraite ont augmenté. Rien qu'avec cela, la baisse de salaire représenterait entre 45 et 180 euros par an, selon les enseignants."

Face à ce constat, ils sont 79 % à demander une nouvelle organisation des horaires à l'école, 70 % à considérer qu'il faut repenser l'organisation et les contenus des temps d'activité périscolaire et 70 % à vouloir supprimer les activités pédagogiques complémentaires. Le SNUipp souhaite quant à lui que le décret des rythmes scolaires soit réécrit pour que l'organisation du temps scolaire relève de la seule responsabilité de l'État avec des possibilités de dérogations et des aménagements envisageables à l'année, la semaine ou la journée.

Le syndicat demande également la réduction et la révision complète des obligations de service ainsi que la revalorisation des salaires.

 

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10/02/2015
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