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Revue de presse : Article dans Le Point du 18/12/2011 : Éducation nationale : la purge continue

Le détail des 14 000 suppressions de postes programmées en 2012 est paru. Toutes les académies, sauf la Guyane, sont concernées.

Toutes les académies du pays sauf la Guyane, même celles qui auront davantage d'élèves, perdront des postes d'enseignants à la rentrée 2012 du fait des 14 000 suppressions prévues dans l'Éducation nationale. Le Nord et le Pas-de-Calais doivent, à eux seuls, en rendre un millier. Du fait d'une démographie en baisse, ces deux départements rendront au total 1 020 postes (dont 32 emplois administratifs), et cela, sans compter les suppressions de postes d'étudiants stagiaires en master 2, pourtant conçus pour leur faire connaître les classes.

 

Pour les écoles, les académies qui perdront le plus de postes, en valeur absolue, sont Lille (399 suppressions), Nancy-Metz (367), Versailles (260), Amiens (235), Créteil (233), Toulouse (227) et Aix-Marseille (219).

En collèges et lycées, ce sera Lille (589), Versailles (495), Nancy-Metz (425), Créteil (362), Aix-Marseille (285), Lyon (263) et Grenoble (260)).

"Tasser les élèves"

Comme l'an dernier, cette répartition académie par académie a été dévoilée par le ministère une semaine avant Noël aux syndicats, mais ceux-ci se demandent, plus encore qu'il y a un an, comment ces postes à supprimer vont pouvoir être trouvés. Des 29 académies (sur 30) qui vont en perdre, de nombreuses vont en effet connaître une hausse des effectifs d'élèves à la rentrée 2012, surtout en collèges, mais aussi en primaire. "On va tasser les élèves par classe, donc je ne vois pas comment on va faire l'individualisation des parcours voulue par Luc Chatel", a commenté à l'AFP Christian Chevalier, du SE-Unsa.

 

"Le ministère s'acharne contre l'école primaire alors même que l'OCDE pointe la faiblesse du taux d'encadrement du premier degré", selon le SNUipp, premier syndicat des écoles, qui appelle déjà à des "mobilisations unitaires" quand seront connues, début 2012, les suppressions école par école. Début 2011, ces annonces pour la rentrée suivante avaient suscité tant de mécontentements locaux que l'Association des maires de France (AMF) avait demandé "l'arrêt des suppressions" en primaire. Nicolas Sarkozy avait alors promis qu'il n'y aurait pas plus de fermetures que d'ouvertures de classes en 2012. Une annonce qui ne signifie pas zéro fermeture.

"Il y a de la marge"

Pour tenir cette promesse, les syndicats prévoient que le gouvernement va surtout supprimer des postes de remplaçants, d'intervenants en langue, de "Rased" spécialisés dans la lutte contre l'échec scolaire et qu'il va poursuivre la baisse de la scolarisation des deux-trois ans. Celle-ci est passée en 10 ans de 34 à 13 %.

 

Luc Chatel assure, lui, qu'il y a encore de la marge puisqu'il y a, dans l'ensemble du système scolaire, "35 000 professeurs de plus et 500 000 élèves de moins" qu'en 1990. Répétée à l'envi, cette antienne ne convainc cependant ni la gauche ni les syndicats qui jugent la période choisie contestable : 1990 correspond à une crise de recrutement et la comparaison est biaisée par la hausse du nombre de professeurs s'occupant de quelques élèves, en difficulté ou handicapés.

En outre, les suppressions de classes en zones rurales ou de montagne font souvent face à des résistances, comme à Puy-Saint-Vincent (Hautes-Alpes), où le maire a créé l'an dernier une classe privée hors Education nationale pour garder sa maternelle. Pour 2012, le ministère a d'ailleurs préparé avec l'Association nationale des élus de la montagne (Anem) une circulaire prévoyant une "concertation en amont" et "la prise en compte des contraintes propres aux écoles de montagne".

 

LePoint.fr



21/12/2011
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