ALPE74140

ALPE74140

Revue de presse : Article dans Les Echos du 08/06/2011 : Scolarisation des enfants handicapés : des progrès mais peut mieux faire

Le sénateur UMP des Pyrénées-Orientales Paul Blanc a remis mercredi au chef de l'Etat un rapport sur la scolarisation des enfants handicapés. Quelque 200 millions d'euros supplémentaires doivent être débloqués d'ici à 2013.

 
A l'occasion de la deuxième Conférence nationale du handicap, le sénateur UMP des Pyrénées-Orientales Paul Blanc a remis mercredi 8 juin à Nicolas Sarkozy un rapport chargé de faire le point sur la scolarisation des enfants handicapés après la loi de 2005 et de formuler des préconisations pour l'améliorer. Cette loi sur le handicap a permis des progrès, notamment de passer à la rentrée 2010 à 201.388 enfants handicapés scolarisés, soit 50.000 de plus qu'à la rentrée 2005. Mais « l'école peine aujourd'hui à répondre de manière pertinente aux besoins des enfants handicapés », constate le document.

Les associations rappellent d'ailleurs régulièrement les difficultés rencontrées par les familles. L'Union nationale des associations de parents de personnes handicapées mentales et de leurs amis (Unapei) pointe par exemple le fait qu'aujourd'hui, 13.000 enfants n'ont pas de solution éducative, ni en milieu ordinaire, ni en milieu adapté. Dans son rapport, Paul Blanc évalue ce nombre à « 20.000, dont 5.000 restant à la maison ». Les associations déplorent aussi le fait que des enfants se voient refuser leur entrée car ils ne disposent pas d'une auxiliaire de vie scolaire (AVS).

 

Pas assez de postes d'adaptation

 

En avril dernier, la Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l'égalité (Halde), notait, dans des recommandations sur la scolarisation des enfants handicapés, « que la loi du 11 février 2005, qui garantit les principes de scolarisation des élèves handicapés, a produit des effets positifs sur le nombre d'élèves handicapés scolarisés en milieu ordinaire, même si ce nombre tend à diminuer fortement au fur et à mesure de l'avancée dans le parcours scolaire puis universitaire ». Et les associations soulignent que parmi les enfants comptabilisés comme scolarisés, certains le sont, par manque de moyens, deux ou trois heures par semaine quand d'autres le sont à plein-temps.

Dans son rapport Paul Blanc relève, comme les associations, que « le recours à des contrats précaires, quelle que soit la qualité des personnes recrutées, ne permet pas un accompagnement dans la durée ». Il souligne l'effort budgétaire pour la scolarisation des enfants handicapés avec 1,3 milliard d'euros consacré par le ministère de l'Education nationale en 2010 contre 755 millions en 2007, mais constate, pour le déplorer, que « si le nombre de postes spécialisés sur le handicap a bien augmenté depuis 2005 (+15 %), en parallèle le nombre de postes d'adaptation (RASED, SEGPA, EREA...) a diminué (-11 %). Or cette évolution n'est pas neutre car un nombre important d'enfants handicapés (+ de 10 %) est scolarisé dans ces classes adaptées ».

 

Formation « insuffisante »

 

Et se pose la question, compte tenu par ailleurs «de l'évolution des types de déficiences (augmentation des troubles du comportement et des apprentissages) » de l'opportunité de continuer « à réduire dans de telles proportions les postes de l'adaptation. » Ceci, sans compter que la formation des enseignants et plus largement des personnels sur le handicap est jugée « insuffisante ».

Pour remédier aux difficultés, le rapport préconise notamment de renforcer l'évaluation des besoins des enfants handicapés, de diminuer le recrutement de contrats aidés pour les remplacer par des assistants de scolarisation, avec un statut d'aides éducateurs. La formation de tous les personnels est également mise en avant, avec un accent particulier sur la formation - initiale et continue - des enseignants.

A l'issue de la Conférence nationale du handicap, le gouvernement a annoncé, entre autres, le recrutement de « 2.000 assistants de scolarisation qualifiés » supplémentaires, un effort budgétaire « de +40 % » entre 2010 et 2013 ( soit +200 millions d'euros), et la création d'un module de formation pour les enseignants.

 

ISABELLE FICEK


09/06/2011
0 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 93 autres membres