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Revue de presse : Article dans Les Echos du 11/12/2012 : Peillon fait miroiter une hausse du salaire des enseignants

Le gouvernement a lancé hier une campagne de recrutement des enseignants.
Les syndicats sont surpris et dans l'attente sur la question des rémunérations.

Peillon fait miroiter une hausse du salaire des enseignants

 

Bourde ou annonce ? Les propos du ministre de l'Education nationale, hier matin, sur RMC-BFM TV, ont à la fois suscité des espoirs et mis en émoi les syndicats d'enseignants, alors que Vincent Peillon, avec son homologue à l'Enseignement supérieur, Geneviève Fioraso, donnait le coup d'envoi à une vaste campagne de recrutement. Vincent Peillon s'est, en effet, dit prêt à ouvrir des discussions sur la « revalorisation du métier » d'enseignant, en indiquant que la « conséquence d'une discussion sur le métier est évidemment une question salariale ». « Est-ce qu'il faut revaloriser les professeurs français ? Je réponds oui », a dit le ministre. Ajoutant : « Je suis prêt à partir de janvier 2013 à ouvrir la grande négociation qui n'a jamais eu lieu dans ce pays sur la refondation du métier d'enseignant. » Cela passe selon lui par la mise en place des Ecoles supérieures du professorat et de l'éducation (ESPE), censées participer à la revalorisation du métier d'enseignant. L'autre phase, a-t-il précisé, « c'est le développement des carrières, le temps de travail et bien entendu la question de la revalorisation ». « La conséquence d'une discussion sur le métier est évidemment une question salariale, mais c'est d'abord une discussion sur le métier », a-t-il tempéré.

Les propos ont provoqué surprise et étonnement. « Le cabinet du ministre lui-même a été surpris de l'annonce », glissait hier une source très bien informée. Du côté des syndicats, le même impression dominait. « C'est un tournant, commentait hier Christian Chevalier, du SE-Unsa. Jusqu'à présent, Vincent Peillon a toujours dit qu'il ne pouvait pas payer davantage les enseignant, affirmant même qu'ils seraient les seuls fonctionnaires à travailler plus sans gagner plus. Les professeurs français, qui démarrent leur carrière à 1.660 euros nets sont, de fait, mal payés. « Mais quelles sommes pourra-t-il mettre sur la table ? s'interroge, comme beaucoup, Christian Chevalier. Il y a 900.000 enseignants, imaginez le coût ne serait-ce que d'une augmentation de 100 euros par mois. »

 

L'annonce vise-t-elle à faire miroiter aux futurs professeurs des augmentations de salaires pour susciter des vocations ? Alors que tous les postes n'ont pas été pourvus lors des derniers concours. Et que le ministère de l'Education a prévu de recruter 43.000 personnels en 2013 ? Du jamais-vu. « J'espère que ce n'est pas un effet d'annonce, sinon la déception sera forte », confiait hier la secrétaire générale de la première fédération syndicale de l'enseignement, la FSU, Bernadette Groison. « Il faut que le ministre confirme l'annonce qu'il a faite », complétait Sébastien Sihr, du SNUipp, le premier syndicat d'enseignants du primaire. « Je crains que le ministre n'assortisse une hypothétique revalorisation des carrières à un donnant-donnant sur la modification des obligations de service », s'inquiétait Hubert Raguin, de FO.

 

Interrogé sur les importants moyens financiers à mettre en oeuvre, Matignon renvoyait hier vers le cabinet de Vincent Peillon, où l'on confirmait l'ouverture de discussions sur le métier d'enseignant. Concernant la revalorisation salariale, on s'en tenait en revanche aux déclarations faites dans le « JDD » la veille par le ministre : « Nous le ferons quand nous aurons les moyens. »

Marie-Christine Corbier


11/12/2012
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