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Revue de presse : Article dans Les Echos du 13/01/2011 : Le dispositif de l'éducation dans les zones difficiles revu à la rentrée

L'organisation de l'éducation en zones difficiles va être revue à la rentrée prochaine, avec une fusion des dispositifs de soutiens pédagogiques et sociaux et des mesures mises en place pour améliorer le climat scolaire, une évolution décriée par les syndicats.

 

Les établissements difficiles, jusqu'ici classés dans les "Réseaux ambitions réussite", vont, pour la plupart, "se fondre dans le réseau +Clair+", qui lui-même va être étendu, a déclaré jeudi à l'AFP le directeur général de l'enseignement scolaire au ministère de l'Education, Jean-Michel Blanquer.

 

Lancées en 1981, les zones d'éducation prioritaire (ZEP) ont été remplacées en 2006 par les Réseaux ambitions réussite (RAR), soit 254 collèges publics et 1.721 écoles publiques qui concentrent difficultés scolaires et sociales.

 

Les établissements classés dans ces dispositifs bénéficient de davantage de moyens et d'encadrement (classes à effectifs réduits, présence de "professeurs référents" et d'assistants d'éducation).

 

A la rentrée 2010, le ministre de l'Education nationale Luc Chatel a mis en place une expérimentation dans 105 collèges et lycées présentant le plus de difficultés en matière de climat scolaire et de violence.

 

Expérimentations pédagogiques, mise en place d'un "préfet des études" mais aussi recrutement, par les chefs d'établissement, des personnels enseignants après la publication de "postes à profil" (correspondant au projet pédagogique de l'établissement) sont les grands axes du dispositif.


A plusieurs reprises ces derniers mois, M. Chatel a lié cette expérimentation à une éventuelle réorganisation de l'éducation prioritaire, sans trancher. En octobre, en déplacement dans un établissement "Clair" au Havre, il avait demandé du "temps" pour évaluer le dispositif.

 

Les choses semblent désormais décidées. "A la rentrée, nous entrerons dans la deuxième phase du système +Clair+, qui va s'appeler +Eclair+ (avec un "E" pour "école"), a précisé M. Blanquer.

Le dispositif va intégrer quelque 200 collèges qui, pour l'essentiel, sont actuellement classés en RAR, et les quelque 1.700 écoles qui en dépendent, soit près de 2.000 établissements au total.

Pour autant, a-t-il dit, les écoles "Eclair" ne seront pas concernées par la possibilité de recruter directement leurs enseignants, ni par la mise en place d'un "préfet des études". Elles bénéficieront plutôt d'efforts en termes pédagogiques (taux d'encadrement, aide personnalisée).

M. Blanquer a assuré que pour un établissement, ce changement de label n'aboutissait à "aucune perte de moyens, ni quantitative, ni qualitative".

 

Interrogés, les syndicats enseignants Snes-FSU, Sgen-CFDT et SE-Unsa, opposés au recrutement sur profil, se sont dits en "colère" et ont déploré "l'absence de concertation", critiquant la généralisation d'un dispositif avant son évaluation.

 

"Le gouvernement fait l'amalgame entre la difficulté scolaire et les questions de violence. Or ce n'est pas lié", a affirmé le SE-Unsa. "L'évolution de l'éducation prioritaire autour de la question de la violence ne nous va pas du tout", a renchéri le Sgen-CFDT.

 

Le président de l'Observatoire des zones prioritaires (OZP) Marc Douaire s'est demandé "pourquoi cet entêtement à mettre en place +Clair+" alors qu'un récent rapport, préfacé par M. Blanquer, dresse un "bilan encourageant" des RAR, en terme de réduction des écarts avec les autres établissements.

 

"N'y a-t-il pas la volonté de retirer des moyens aux établissements ?", s'est-il interrogé.

Par Karine PERRET


13/01/2011
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