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Revue de presse : Article dans Les Echos du 13/10/2010 : Les lycéens entrent en scène et veulent jouer les prolongations

Etudiants et surtout lycéens étaient nombreux, hier, dans les cortèges et veulent prolonger le mouvement. Le Premier ministre a dénoncé les tentatives de manipulation par l'extrême gauche.

Leur entrée en scène marquera-t-elle un tournant ? Après un tour de chauffe à la fin de semaine dernière dans quelques villes de province, les lycéens ont, pour la première fois depuis le début des journées d'action contre la réforme des retraites, fait une entrée spectaculaire dans les cortèges, à Paris comme dans les régions. Ils étaient la plupart du temps réunis sous les bannières de l'UNL, première organisation lycéenne, et de la FIDL, aux côtés de l'Unef et des autres organisations de gauche faisant partie du collectif La retraite, une affaire de jeunes. Le ministère de l'Education nationale a recensé 357 lycées perturbés - soit 8,3 % sur un total de 4.300 - dont 90 bloqués. Alors qu'un seul lycée parisien a été touché la semaine dernière, 15 % des lycées de la capitale étaient hier concernés, selon les chiffres du ministère. L'UNL a, elle, fait état au plan national de 800 lycées mobilisés, dont 300 bloqués. L'Unef, premier syndicat étudiant, a avancé le chiffre de 150.000 jeunes dans les rues (parmi lesquels 90.000 lycéens, selon l'UNL), dont plus de 20.000 à Paris. Malgré la tenue d'assemblées générales et le vote d'une journée « facs mortes » dans certaines d'entre elles, aucun blocage n'a été signalé dans les universités.

« Génération sacrifiée »

Placés sous haute surveillance par l'exécutif, qui craint le côté incontrôlable des mouvements lycéens, les jeunes ont de nouveau été l'objet, hier, de toutes les attentions. Le Premier ministre, François Fillon, a jugé « irresponsable la tentation de l'extrême gauche et d'une partie du PS de mettre des jeunes de quinze ans dans la rue ». Raymond Soubie, le conseiller social de Nicolas Sarkozy, a renchéri que la réforme « est d'abord faite pour les jeunes ». Des arguments rejetés en bloc dans les cortèges, où les mots d'ordre lancés par l'Unef autour d'une « réforme injuste qui entraînera une plus grande précarisation des jeunes » a fait mouche. Pour Martine Aubry, François Fillon prend « vraiment les jeunes pour des enfants » en les soupçonnant d'avoir été instrumentalisés par la gauche contre les retraites, alors qu'ils ont « l'impression d'être une génération sacrifiée ».

L'UNL, comme la FIDL et l'Unef appellent à de nouvelles actions avant la journée de mobilisation de samedi. Hier soir, le collectif La retraite, une affaire de jeunes se réunissait pour décider des formes futures à donner au mouvement. « Nous avons encore un grand travail d'information à faire dans les lycées car il reste des gens à convaincre », reconnaissait-on à la FIDL.

ISABELLE FICEK, Les Echos

 

 



13/10/2010
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