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Revue de presse : Article dans Les Echos du 15/12/2011 : Les enseignants dans la rue contre le projet d'évaluation de Luc Chatel

Le projet de réforme de l'évaluation des enseignants suscite une levée de boucliers des professeurs qui, à l'appel d'un large front syndical, font grève et manifestent jeudi contre un texte qui selon eux conduit à une gestion "managériale" de leur profession.

 

Jeudi matin, dans les écoles primaires, les enseignants étaient 11,2% à faire grève selon le ministère, et plus de 21% selon le SNUipp-FSU, principal syndicat de la profession.

 

Dans les collèges et lycées, le ministère a dénombré 16,4% de grévistes, et le Snes-FSU (principal syndicat) 47%.

 

Des manifestations sont prévues dans tous les départements et, à Paris, le défilé partira à 14H30 de Denfert-Rochereau (XIVe arrondissement) pour arriver à Sèvres-Babylone (VIIe), non loin du ministère de l'Education nationale.

 

Plusieurs personnalités syndicales ont annoncé leur présence dans le cortège parisien: Jean-Claude Mailly (FO), Bernadette Groison (FSU), Christian Chevalier (SE-Unsa).

 

A Toulouse, 1.700 manifestants selon les organisateurs, 800 selon la police, ont défilé en centre ville sous la pluie.

 

Le projet que le gouvernement souhaite voir mis en oeuvre dès la rentrée 2012 prévoit la fin de la traditionnelle double notation des enseignants : l'administrative par le chef d'établissement et la pédagogique, la plus importante pour la carrière, par l'inspecteur régional, formé dans la discipline des collègues qu'il inspecte.

 

A la place, les enseignants seraient évalués lors d'un entretien, tous les trois ans, avec leur "supérieur hiérarchique direct" et cette évaluation déterminerait l'évolution des salaires.

 

Aurélien, lycéen de 16 ans qui se destine à être professeur de mathématiques, refuse que les principaux de collèges valident les enseignants, car "ils ne sont pas spécialisés dans une matière".

 

Pour Sarah Boudes, professeur d'EPS depuis 10 ans, "il doit y avoir une réforme, mais celle-ci n'est pas la bonne" car le principal va "plus juger le travail administratif du professeur que le côté didactique et pédagogique".

 
Le ministre de l'Education nationale Luc Chatel a assuré mercredi soir, sur France 3, "vouloir améliorer le système (d'évaluation) pour qu'il soit plus juste".
 

Si les syndicats estiment que le dispositif actuel est effectivement "injuste" et "inefficace", ils craignent cependant que la réforme n'accentue les défauts du dispositif.

 

Selon les syndicats, cette réforme ouvrirait la porte à l'arbitraire, et ils soulignent que le ministère compte "réaliser des économies, ajoutant au blocage des salaires le blocage des carrières".

 

Le projet de M. Chatel "touche au coeur même du métier", a dénoncé jeudi sur LCI Bernadette Groison, secrétaire générale de la FSU, principale fédération de l'éducation.

 

"Les enseignants ne seront plus évalués sur ce qui se passe dans leur classe, sur la manière dont ils transmettent des connaissances, des savoirs", a-t-elle estimé.

 

Les syndicats dénoncent en outre "la conception managériale" du projet.

 

"L'idée, c'est qu'on donne des responsabilités, ce n'est pas un gros mot, de management aux chefs d'établissement", a souvent expliqué le ministre.

 

Jeudi, sur LCI, il s'est de nouveau voulu rassurant en soulignant que le chef d'établissement "n'émettra pas tout seul (un avis) dans son coin" et qu'il "s'entourera de compétences et d'expertises".

Par Nadia TESKRAT avec les bureaux de l'AFP


15/12/2011
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