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Revue de presse : Article dans Les Echos du 19/08/2011 : Cours de soutien privés : un marché de plus de 2,2 milliards d'euros

Dopés par le chèque emploi-service, les cours privés connaissent un engouement important en France. Notamment à l'approche de la rentrée scolaire.

Leur succès ne se dément pas. Les stages de prérentrée connaissent un engouement croissant. Chez Acadomia, poids lourd du secteur avec un chiffre d'affaires de 110 millions d'euros, on table cette année encore sur une fréquentation en hausse de 20 à 25 %. Même tendance chez Anacours, où l'on précise qu' « à l'approche du 15 août, les parents s'affolent et les inscriptions de dernière minute se multiplient ». Les sessions, qui se déroulent les dernières semaines d'août, visent à « remettre l'enfant dans le rythme scolaire », précise Philippe Coléon, directeur général d'Acadomia. Elles sont particulièrement prisées par les élèves des niveaux sanctionnés par un examen (troisième, première, terminale) et ceux qui entrent au collège ou au lycée.

 

Autres cas fréquents, les élèves admis en classe supérieure de justesse, parfois « sous réserves », par les chefs d'établissement. Il en coûte en moyenne de 100 à 200 euros par enfant et par semaine pour des stages collectifs. Les cours particuliers aussi s'invitent pendant l'été. « On s'engage à trouver un enseignant Acadomia, près du lieu de vacances », précise Philippe Coléon.

En progression de 10 % par an

Une affluence estivale qui illustre le succès des cours privés en France. L'industrie progresse au rythme de 10 % par an dans l'Hexagone, selon les chiffres de l'étude sectorielle de Ludovic Melot de 2007, repris en 2011 par Mark Bray, professeur à l'université de Hong Kong. Dans son rapport remis récemment à la Commission européenne, « Le défi de l'éducation de l'ombre », ce dernier indique que la France se situe parmi les champions d'Europe des cours de soutien, avec un marché de plus de 2,2 milliards d'euros, contre environ 1 milliard d'euros en Allemagne, et un peu plus de 400 millions en Italie et en Espagne. Un succès « dopé par les incitations fiscales », selon le chercheur. Notamment par le chèque emploi-service universel.

 

Entre 850.000 et 2 millions d'élèves ont recours au soutien privé, rappelle l'Institut national de recherche pédagogique, à raison de une à deux heures hebdomadaires en moyenne. Des jeunes en difficulté, mais pas seulement. Une partie d'entre eux sont de bons élèves, indique le sociologue Dominique Glasman.

 

Dans son rapport publié en 2004 et qui fait toujours autorité, il rappelle que « dans un système scolaire beaucoup plus "démocratisé'' que naguère se joue le maintien des dominants dans les positions dominantes ». « Cette préoccupation peut conduire les familles les plus aisées à mettre en oeuvre, avec plus de ressources que les autres catégories sociales, des stratégies scolaires », parmi lesquelles le soutien scolaire, au même titre que le choix de l'établissement ou de la langue vivante. Il pointe aussi « des raisons liées à la place de la scolarité dans les relations au sein de la famille », souvent source « de tensions très fortes » entre parents et enfants.

 

Faustine Saint-Genies

 



19/08/2011
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