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Revue de presse : Article dans Les Echos du 27/04/2011 : Chatel confirme la fermeture de 1.500 classes de primaire

Confirmant l'évaluation du principal syndicat du premier degré, le ministre de l'Education a reconnu la suppression de 1.500 classes à la rentrée.

Le même chiffre, mais une lecture radicalement différente. Le ministre de l'Education nationale, Luc Chatel, a confirmé hier sur RMC « qu'environ 1.500 classes » seront fermées à la rentrée 2011 dans le premier degré, comme l'avait annoncé, en fin de semaine dernière, le SNUipp-FSU. Le principal syndicat du primaire avait, au regard de la carte scolaire peu à peu dévoilée dans les départements, évalué le solde des ouvertures et fermetures à 1.500, dont les deux tiers dans l'élémentaire et un tiers en maternelle. La conséquence directe de la suppression au budget 2011 de 8.967 postes pour ce niveau, alors que le nombre d'enfants y augmentera d'au moins 4.900.

« Rupture sans précédent »

Luc Chatel a minimisé hier les conséquences de ces suppressions, martelant « qu'il y aura, à la rentrée prochaine, plus de professeurs et moins d'élèves qu'il n'y en avait il y a quinze ans dans le système éducatif » et « 22 élèves par classe en moyenne en élémentaire contre 23 dans les années 1990 ». Il a aussi de nouveau avancé que l'augmentation des moyens n'était pas la bonne réponse. « Depuis 1980, le budget moyen par élève a augmenté de 80 %. Tout cela pour quoi ? s'est-il récemment interrogé sur Europe 1. Le nombre d'élèves qui accèdent au baccalauréat n'augmente plus. »

 

« C'est une rupture sans précédent, au moment où il faut investir et transformer l'école pour traiter les 15 à 20 % d'élèves en difficultés scolaires », a réagi hier Sébastien Sihr, secrétaire général du SNUipp-FSU. Il dénonce dans les chiffres avancés par Luc Chatel « des moyennes qui cachent de fortes amplitudes ». Pour l'historien de l'éducation Claude Lelièvre, ces suppressions marquent « une phase nouvelle. Nous ne sommes plus dans une politique d'ajustement en raison de mouvements de population ou de changements démographiques ». Une politique « très discutable au niveau du premier degré », poursuit-il alors que « toutes les études, jusqu'à celles de l'Institut Montaigne, s'accordent à dire qu'il faut augmenter le taux d'encadrement du premier degré ». Claude Lelièvre relève aussi que le budget de l'éducation a fortement augmenté en pourcentage du PIB de 1980 à 1995 (de 6,4 % à 7,3 %), avant de diminuer et de stagner (6,7 % en 2008), et avec cette stagnation, celle du nombre d'élèves bacheliers. Et la dépense moyenne par élève du premier degré reste inférieure à la moyenne des pays de l'OCDE.

 

Le 18 mai, le SNUipp-FSU appelle à une journée de mobilisation nationale. En espérant peser sur la préparation du budget 2012 face à un gouvernement « écartelé entre le dogme qu'il défend et un début de prise de conscience sur l'état de l'école », note Sébastien Sihr après les déclarations répétées du secrétaire d'Etat à la Fonction publique, Georges Tron, sur une éventuelle nécessité « d'ajuster » ces suppressions de postes.

ISABELLE FICEK, Les Echos


27/04/2011
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