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Revue de presse : Article sur www.cafepedagogique.net du 03/04/2015 : Un nouveau calendrier scolaire qui clôt le débat sur les rythmes ?

Consensus. C’est le mot clé du discours ministériel sur le nouveau calendrier scolaire présenté le 2 avril par N. Vallaud-Belkacem. La ministre a clairement enterré la perspective d’une réduction des congés d’été comme le retour à une rentrée des enseignants en septembre au nom d’un consensus avec les très nombreux acteurs concernés. C’est la troisième information du jour : le calendrier scolaire doit bien tenir compte des intérêts économiques importants qui en dépendent.

 

« J’ai été étonnée du nombre de sujets accouchés aux forceps », dit d’emblée N Vallaud-Belkacem en présentant le 2 avril le nouveau calendrier scolaire des années scolaires 2015 à 2018. Par opposition, la ministre présente un calendrier « associant tous les acteurs, avec des règles claires et stables ». Car ce calendrier « pensé dans le moindre de ses détails » prend en compte les intérêts de l’industrie touristique.

 

Un zonage pour l’industrie touristique

Le nouveau calendrier tranche la question du zonage pour préserver l’intérêt des stations de ski. Les parents de la Fcpe et de la Peep tout comme le Snuipp demandaient le passage à 2 zones pour mieux assurer le rythme 7 semaines travaillées, 2 semaines de repos et garantir un troisième trimestre normal. La ministre a préféré satisfaire l'association des maires de stations de montagne (ANMSM) et maintenir 3 zones. "Les professionnels et élus de la montagne font valoir la sensibilité particulière de l’activité économique des zones de montagne – la zone Montagne concentre 30 %  des investissements touristiques nationaux - au positionnement des vacances de printemps. En particulier, il a été constaté, à partir de 2010, une forte diminution des journées skieurs des vacances de printemps qui s’explique notamment par le positionnement fin avril/début mai des vacances scolaires", écrit le ministère dans le dossier de presse. Il a donc décidé de maintenir les 3 zones de façon à assurer les flux touristiques. "Le regroupement en trois zones a été réalisé sur la base des flux constatés sur les dernières années, saison par saison, à partir des zones de départ des vacanciers, en particulier à partir de l’enquête « Suivi de la demande touristique des Français » (SDT) réalisée par le ministère en charge des transports". Le ministère justifie le fait que les vacances de printemps soient avancées d’une semaine par la volonté de maintenir le rythme régulier classe / congé. Mais il est visible qu’il tient compte d’un autre impératif : allonger d’une semaine le temps en station, les stations fermant traditionnellement le 20 avril.

 

Un trimestre de 11 semaines en 2018

Du fait de l’avancée des vacances de printemps, la période de classe entre vacances de printemps et vacances d’été sera encore plus longue. Ainsi en 2017-2018 la zone A (moitié sud de la France sans Toulouse Montpellier) aura 11 semaines de cours entre la fin des vacances de printemps le 23 avril et la fin de l’année le 7 juillet. Mais le ministère met en avant l’existence de 3 jours fériés  (les 8, 10 et 21 mai) pour atténuer ce long trimestre.

 

La rentrée en août

En 2015 les enseignants rentreront le 31 août au lieu du 28 août. En 2016 la date du 31 août est maintenue. En 2017 la rentrée aura lieu le 1er septembre. La ministre franchit donc le Rubicon symbolique d'août malgré le dépôt par le Snalc d'un préavis de grève  pour cette date. Là aussi NVallaud Belkacem invoque le consensus : « on a écouté tous les acteurs. Il y a adhésion sur l’idée que les élèves entrent le 1er septembre et les enseignants un jour avant ». Sauf qu’en 2018 les élèves entrent un 4 septembre…

 

La réduction des vacances d’été définitivement écartée

Interrogée par le Café pédagogique sur la réduction des vacances d’été qui avait été envisagée sous Luc Chatel et durant la concertation sur la refondation, la ministre estime « qu’il ne s’agit pas de bouleverser la donne. Le cadre légal actuel (36 semaines de cours) est le bon. On est allé le plus loin possible dans ce que permet le consensus ». La ministre écarte donc définitivement une réduction longtemps présentée comme normale et alignant la France sur la norme européenne.

Il y a finalement peu de changements au calendrier prévu en 2016-2016 si ce n’est l’avancée des vacances de printemps. La rentrée est repoussée au 31 août au lieu du 28. Celle des élèves a lieu le 1er septembre au lieu du 31 août. En 2016, la sortie aura lieu le 5 juillet (au lieu du 2 juillet) et le 8 juillet en 2017. En 2016, le vendredi 6 mai et le samedi 7 mai seront fériés. En 2017 ce sera les 26 et 27 mai. Cela tranche une situation très variable selon les endroits.

 

Deux demi journées à disposition du recteur 

Le nouveau calendrier prévoit que deux demi-journées prises hors des heures de cours pourront être mobilisées par les recteurs pour permettre des "temps de réflexion et de formation", par exemple sur les réformes. Ces deux demi journées remplacent la journée de pré rentrée supprimée car jugée « inutile » par la ministre. Des professeurs des écoles nous ont confié que cette journée qui permettait de caler les projets de l’année leur manqueront. Les deux demi journées de formation pourront être fixées un mercredi après –midi, a précisé la ministre .

 

Le nouveau découpage régional

Du fait des 3 zones, l'alternance 7 semaines travaillées - 2 semaines de vacances n'est pas exactement respectées. Ainsi en 2017-18, la dernière partie de l'année durera de 9 à 11 semaines selon les zones. Mais elle comprendra 3 jours fériés.

Les nouvelles zones tiennent compte des nouvelles régions. La zone A comprend la nouvelle Aquitaine, la région Auvergne - Rhone Alpes, et la Bourgogne - Franche Comté. La région B correspond à la moitié nord de la France : Nord - Picardie, est, Bretagne, Pays de la Loire, Val-de Loire Centre. La zone C comprend l'Ile-de-France et le Midi - Languedoc. Ce découpage vise aussi à limiter les embouteillages, selon le ministère.

 

Le calendrier doit maintenant passer devant le Conseil supérieur de l’éducation. Ce sera l’occasion de vérifier le « consensus ».

 

François Jarraud

 

Les calendriers scolaires 2015-2018



19/05/2015
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