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Revue de presse : Article sur www.cafepedagogique.net du 06/08/2012 : Education : Adieu RGPP !

L'éducation nationale n'est plus la vache à lait des suppressions de postes dans la Fonction publique. Le premier ministre a envoyé le 2 août des "lettres plafonds" fixant l'évolution des effectifs pour la période 2013-2015. Si globalement l'Etat entend fonctionner à effectifs stables, l'Education nationale bénéficie d'une forte augmentation de postes compensée par des suppressions dans les autres ministères. Ce n'est pas simplement la disparition de la règle du non remplacement d'un emploi sur deux partants en retraite. C'est aussi une inversion des priorités dans l'Etat.

 

"Ces lettres plafond marquent une étape essentielle de la construction du budget 2013-2015", explique Matignon dans un communiqué publié le 2 août. "Celui-ci s’inscrit dans une stratégie de redressement des comptes publics et traduit les grandes priorités du Gouvernement : environ 40.000 postes dans l’enseignement, la justice et la sécurité seront créés sur trois ans".

 

Un renversement des priorités

 

De 2007 à 2011, 65 286 emplois d'enseignants ont été supprimés. Au total 174 484 postes ont été rayés du ministère de l'Education nationale sur cette période, certains personnels techniques passant aux régions. En 2012, 14 000 suppressions d'emplois étaient programmés. Une partie seulement sera exécutée puisque 5 380 emplois ont été "récupérés" finalement à la rentrée : 1 000 postes d'enseignants du primaire, 280 du secondaire, 100 CPE, 2 000 assistants d'éducation, 1 500 AVS et 500 nouveaux assistants de prévention.

 

Pour 2013, l'éducation emporte 10 000 postes. Un millier ira à l'Enseignement supérieur et 300 à l'enseignement agricole. C'est donc près de 9 000 postes que gagnera l'Education nationale. Seuls la Justice (pour 500 postes), l'Intérieur (pour 500 postes aussi) bénéficient aussi d'une augmentation des effectifs. Les 11 000 nouveaux emplois de 2013 sont compensés par 12 000 suppressions dont 7 200 à la Défense et 2 000 aux Finances. Pour ces ministères, le même effort sera demandé en 2014 et 2015.

 

On assiste donc à un véritable renversement des priorités. C'est la fin de la politique de non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux partant en retraite et de la RGPP. Le gouvernement marque la priorité donnée à la jeunesse. Cet effort comprend aussi une amélioration de la formation des nouveaux enseignants à la rentrée 2012, en attendant une refonte de cette formation et la "refondation" de l'Ecole.

 

La mesure du possible et la refondation

 

"Chaque année, il y a 30.000 départs à la retraite dans l'Education, nous les remplacerons intégralement", avait promis Vincent Peillon le 18 janvier 2012. "Nous rattraperons les suppressions de postes du précédent quinquennat en créant 12.000 postes chaque année pendant cinq ans. Ces postes seront repris sur l'ensemble de la Fonction publique". La promesse semble en voie d'être tenue.

 

Une forte incertitude demeure cependant sur la création des postes d'enseignants. Finalement, à la rentrée 2012, le ministère n'a réussi à trouver que 1 280 postes en plus de ce qui était prévu en utilisant d'habiles stratagèmes. C'est que le nombre de candidats est insuffisant pour augmenter de façon importante le nombre d'enseignants. Aux concours 2013, le volume des inscrits n'a finalement augmenté que de 7%, ce qui ne devrait pas permettre d'atteindre les créations de postes prévues. V. Peillon a semble-t-il obtenu 6 000 bourses d'études pour le pré recrutement d'enseignants à partir de la licence. Si ces bourses trouvent preneurs le ministère pourrait atteindre les objectifs fixés mais pas avant 2 ou 3 ans. Enfin cette politique reste accrochée aux prévisions économiques gouvernementales. Si la situation devait encore se dégrader...

 

L'effort du nouveau gouvernement est réellement sans précédent. L'éducation est bien pour lui une priorité absolue mise en action dans les faits et pas seulement dans les mots. Cet effort va se heurter au poids des réalités. Pour augmenter réellement le nombre d'enseignants il faudra revaloriser la fonction d'enseignant. C'est un des paris de la "refondation".

 

François Jarraud

 

 

La lettre plafond

 

Communiqué



07/08/2012
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