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Revue de presse : Article sur www.cafepedagogique.net du 08/04/2015 : Effectifs : l'Ecole restera sous tension jusqu'en 2016

La pression démographique va continuer à s'exercer sur l’École de façon importante jusqu'en 2016, annoncent deux études de la Depp (division des études du ministère de l'éducation nationale). On se rappelle la "bombe démographique" inattendue en 2014. La rentrée 2015 verra un peu plus d'élèves que prévu. La seule bonne nouvelle c'est que la pression va retomber au collège alors que se préparera sa réforme. C'est un peu d'oxygène inattendu pour la rue de Grenelle...

 

Après les 63 000 nouveaux élèves de la rentrée 2014, ce sont encore 54 300 jeunes supplémentaires que l’École devra accueillir à la rentrée 2015 annonce la Depp. La rentrée 2016 verra le flux diminuer avec 34 000 élèves supplémentaires. C'est surtout le lycée qui verra ses effectifs croitre fortement y compris le lycée professionnel.

 

Des prévisions qui laissent des marges d'erreur

Ces chiffres sont donnés pour ce qu'ils sont : des prévisions qui ne sont pas toujours confirmées, comme l'ont montré les chiffres de 2014. C'est qu'elles doivent tenir compte de facteurs nombreux. Il y a bien sûr des effets de génération. La génération 2000, nettement plus nombreuse que celle de 1999, va entrer au lycée à la rentrée 2015. Au collège elle sera remplacée par les petits de 6ème de la génération 2004 qui sont 8000 de moins. A l'école élémentaire, ce sont par contre des générations plus nombreuses qui arrivent.

Mais l'évolution des effectifs doit aussi prendre en compte des facteurs liés à l'éducation nationale. Quel sera le taux de redoublement au collège et au lycée ? Faut-il continuer le taux actuel ou anticiper une baisse en application des instructions officielles ? Le taux de décrocheurs en lycée professionnel va-t-il augmenter ou diminuer comme le gouvernement le souhaite ? Les familles demanderont-elles davantage ou pas la seconde générale ? Quel sera le taux d'inscription des moins de 3 ans dans les quartiers populaires ? Avec ces questions on voit aussi d'autres critères intervenir : situation économique, choix des familles, investissements des municipalités. Et quand on quitte les donnés nationales pour entrer dans le local tout se complique. Car, ce n'est pas indiqué par la Depp, mais la croissance démographique est mal répartie. C'est en Seine Saint-Denis, là où le ministère n'arrive pas à recruter suffisamment, qu'elle est très forte. C'est là aussi où la scolarisation à 2 ans devrait être particulièrement importante...

 

Primaire : 4 000 élèves de plus que prévu

Il y a un an,  la Depp annonçait 23 400 écoliers de plus à la rentrée 2015. Finalement cela devrait être 27 300 soit 4 000 élèves et un millier de classes supplémentaires en théorie. C'est l'école élémentaire qui devra absorber le flux avec 26 000 enfants supplémentaires en 2015 et 23 000 en 2016. A l'école maternelle, l'année 2015 devrait être celle de la stabilité des effectifs avant une forte chute en 2016 (- 18 800). C'est dire que l'objectif de revenir au taux de scolarisation des moins de 3 ans qu'on avait connu au tournant du siècle ne sera pas atteint.

 

Second degré : Une accalmie pour le collège

Si la rentrée 2015 voit les effectifs du second degré augmenter de 27 000 élèves puis de 29 000 en 2016, c'est du à la hausse des lycéens. A la rentrée 2015 on attend 40 000 lycéens complémentaires puis un peu moins de 30000 en 2016. Par contre l'effectif des collèges devrait diminuer : 18 000 collégiens en moins à la rentrée 2015, 5 500 en moins en 2016. La mise en place de la réforme du collège pourra se faire avec moins de tension démographique. C'est une chance que le ministère n'avait guère eue depuis 2012.

 

L'important c'est le local

L'effet de ces données dépendra évidemment surtout des conditions locales. Or si on ne dispose pas des estimations locales pour 2015 et 2016, la Géographie de l'école, un autre ouvrage de la Depp, donne des tendances. 

Dans le premier degré la pression démographique la plus forte s'exerce là où déjà l'effectif élève par classe est le plus élevé. C'est le cas en Ile-de-France ou sur les littoraux atlantique et languedociens. Avec cette différence qu'il sera plus facile de trouver des enseignants sur les littoraux. Dans le centre et l'est, la question du maillage de l'offre scolaire va continuer à se poser. Dans le second degré, la croissance des effectifs posera problème dans les régions méditerranéennes où les équipements sont déjà saturés. Pour Créteil, les temps seront encore difficiles...

 

François Jarraud

 

Etude 1er degré



11/08/2015
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