ALPE74140

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Revue de presse : Article sur www.cafepedagogique.net du 14/02/2011 : Emplois : le Centre d'Analyse Stratégique donne des arguments aux manifestants...

C’est un document riche d’enseignements que vient de rendre public le Centre d’Analyse Stratégique, sous la tutelle du Premier Ministre de la France.

 Ce « tableau de bord de l’emploi public » a pour vocation de situer la France dans un ensemble de pays de l’Union Européenne et de l’OCDE. L’ambition affichée est claire dès l’introduction du rapport : « La France est-elle sur-administrée » comme le répétent à l’envie les thuriféraires de la baisse de la dépense publique ? Le rapport fait donc une place importante aux deux grandes fonctions publiques « les plus consommatrices de ressources humaines » : l’éducation et la santé.

Avant de regarder de près la situation dans l’Education, il est tout à fait intéressant de constater que le rapport remet en cause quelques idées toutes faites, selon lesquelles l’emploi public en France serait une charge plus importante qu’ailleurs, et pour deux raisons :
- d’abord, si on considère le nombre d’emplois dans les services publics (APU, intégrant la fonction pblique d’Etat, les collectivités territoriales et les services de santé), la France est certes dans la moitié supérieure des pays comparés, mais largement moins « administrée » que les pays du Nord ou même le Canada
 

- ensuite, parce que le coût moyen de chaque emploi est comparativement moins élevé qu’ailleurs, les salaires étant souvent moins élevés (voir en fin d'article). Au total, la statistique ci-dessous est édifiante : en dépense réelle par habitant, le coût des emplois publics français se situe dans une honnête moyenne.

En France, moins d'enseignants qu'ailleurs...
Examinons maintenant de plus près la situation de l’éducation. En terme de nombre total d’emplois (public et privé) pour mille habitants, la France n’a pas de quoi faire la bonne élève puisqu’elle figure dans la seconde moité de la classe. Fait aggravant, alors que la plupart des pays (sauf l’Italie) tentent d’augmenter leur nombre d’enseignants, la France est à la baisse alors que, rappelons-le, son taux de natalité est un des plus hauts des pays occidentaux.


Conséquence logique, le nombre de postes pour 100 élèves est, là aussi, bien bas :
avec un peu plus de six postes d’enseignants pour cent élèves ou étudiants, la France « régresse dans la hiérarchie » comme l’indique avec euphémisme le rapport…

 

Une situation particulièrement défavorable au primaire

Mais c’est quand on observe les écarts de situations entre les différents degrés que la situation est la plus saisissante : la France traite particulièrement mal le primaire et le supérieur (ci-dessous). Le nombre de postes pour 100 élèves est en France un des plus faibles des pays observés, avec 5 enseignants pour 100 élèves, alors que le nombre oscille entre 6 et 10 dans la plupart des pays… Un enseignant de plus pour 5 classes, voilà qui ravirait bien des équipes enseignantes confrontées à de multiples difficultés quotidiennes, et qui leur permettrait d’envisager totalement différemment la prise en charge des situations d’apprentissages.





Pour mémoire, on retrouve également la difficile situation de l’enseignement supérieur : seule la Grèce est aussi mal lotie en terme de nombre de postes par étudiant, la plupart des pays développés investissant beaucoup plus massivement dans ce qui est désormais une variable déterminante de l’économie, même dans la perspective de la compétition internationale.


Et des salaires à la traine...
Concernant le salaire des enseignants, le rapport se livre à un comparatif intéressant en rapportant le salaire des enseignants à la richesse du pays (mesurée par le PIB par habitant). Moralité : la France fait bien peu d'effort pour ses enseignants...




Le calcul annoncé par le Président de la République a la télévision en déclarant vouloir « arrêter la paupérisation des enseignants » - en leur distribuant une part récupérée par les économies de postes fermés – risque donc d’être un effet d’annonce de plus.


Rappelons pour conclure que malgré les difficultés, les résultats de l’Education contribuent aussi à un indicateur cité beaucoup moins souvent par les économistes en cours que le déficit budgétaire : la France reste toujours le pays du monde à la plus forte « valeur ajoutée » du travail humain. Il est évidemment peu probable que les actuels gouvernants en tirent des leçons pour investir dans l’éducation et remettre en question le dogme des économies budgétaires contre lequel se mobilisent depuis quelques semaines les enseignants et les parents touchés par des fermetures de postes…

Télécharger l’intégralité du document ou la note de synthèse
http://www.strategie.gouv.fr/article.php3?id_article=1356

 

 



14/02/2011
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