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Revue de presse : Article sur www.cafepedagogique.net du 17/05/2011 : Evaluation

Le ministre de l’Education a donc décidé de décaler en fin d’année de CM2 les évaluations obligatoires qui avaient lieu jusqu’à présent en milieu d’année. Utile ou dangereux ? Les trois principaux syndicats du primaire ont un avis partagé sur la question, qu’ils viennent de rendre public : ces évaluations sont inutiles et contestables.

 

Est-il inutile de rendre des comptes à la nation sur l’état des connaissances maîtrisées par les enfants qui quittent le primaire ? Assurément non. Mais si c’est le but, les statistiques ont depuis longtemps prouvé qu’il suffit d’un échantillon « représentatif » pour comprendre comment évoluent les connaissances des élèves. Mieux, même, un protocole fait pour ça est plus efficace que les bidouillages annuels auxquels le ministère contraint les spécialistes pour « faire parler les chiffres » dans le sens attendu…

 

Cette obstination ministérielle à renforcer la pression et le contrôle se traduit actuellement par une grande inquiétude dans les écoles, suite à la mise en place du « livret personnel de compétences », dont le côté « usine à cases » hérisse les équipes largement confrontées à un espace-temps de plus en plus contraint. Les résultats de l’enquête dont nous vous rendrons compte jeudi vont d’ailleurs dans ce sens.

 

Une fois de plus, trop de prescription tue la prescription : alors que les enseignants ont besoin d’une évaluation précise de leurs élèves pour les aider à apprendre, ils risquent de refermer les écoutilles à chaque fois qu’ils entendent le mot évaluation. Alors que les difficultés persistantes des élèves nécessitent de mieux comprendre quoi et comment enseigner, le risque est grand que les équipes jettent le bébé avec l’eau du bain. Alors que les enseignants cherchent à répondre avec pragmatisme aux problèmes qui leur sont posés par la mise en place des compétences et des paliers du socle, le ministère prouve une nouvelle fois qu’il ne comprend rien à l’expertise professionnelle des enseignants, des équipes de circonscription, et même de l’inspection générale : une évaluation ne vaut rien si elle ne sert pas à inventer, généralement à plusieurs, des situations permettant que les élèves apprennent. Et c’est difficile.

 

Toute autre considération ne peut être perçue que comme une menace, une brimade, une sanction potentielle. Pire même, une bêtise : peser le cochon tous les jours ne l’a jamais fait grossir, surtout quand il est au régime sec depuis des années.

 

Marcel Brun



17/05/2011
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