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Revue de presse : Article sur www.cafepedagogique.net du 19/05/2015 : Hebdo-Sciences : Des idées de projets éducatifs avec l’association Planète Sciences

Comment concevoir un ballon-sonde avec ses élèves ? Quels outils utiliser pour travailler des drones en classe ? Comment construire un projet robotique ? L’association Planète-Sciences dont le slogan est « Une aventure pour les Jeunes » met à la disposition des enseignants de nombreux outils et un savoir-faire pour des projets scientifiques. En partenariat étroit avec le CNES, les bénévoles de l’association sont au cœur de l’éducation populaire aux sciences. Rencontre avec Jean-Pierre Ledey, président de Planète-Sciences.

 

Pouvez-vous nous présenter l’association Planète Sciences ? Que représente-t-elle en 2015 ?

Planète Sciences est un réseau associatif qui, depuis plus de 50 ans, propose aux jeunes des activités scientifiques et techniques en s’appuyant sur un projet éducatif dont l’objectif est de faire pratiquer les sciences aux jeunes de façon expérimentale, en équipe et en utilisant la méthode de projet. Ce sont plus de 80 permanents, 1000 bénévoles et vacataires, 600 clubs scientifiques, près de 200.000 jeunes touchés par an. Nous proposons des activités dans les domaines de l’espace, la robotique, l’astronomie, l’environnement. Elles peuvent se faire en scolaire, en loisir ou en club.

 

Quels liens l’association crée-t-elle avec les établissements scolaires ? Dans le cadre de la réforme des rythmes scolaires, les enfants ont-ils davantage accès à cette éducation populaire aux sciences ?

Plusieurs centaines de projets ont lieu dans les écoles, collèges, lycées, et établissements d’enseignement supérieur, souvent à l’initiative des enseignants pour faire réaliser par les jeunes des robots, des fusées par exemple. En ce qui concerne les NAP, nous avons quelques opérations, et de la formation d’animateurs. Il faut cependant pour être efficace avoir des temps longs pour nos projets et dans ce contexte, ce n’est pas toujours aisé à organiser.

 

Qu’est ce qu’être bénévole à Planète Sciences ? Comment le devenir ?

Comme les millions de bénévoles qui travaillent pour le milieu associatif en France, ce sont des passionnés d’éducation et/ou de technique qui viennent aider à encadrer les activités, aider au développement de nouvelles animations ou plus simplement, donner de leur temps pour élargir les publics et faire profiter de leurs propres réseaux pour trouver et fidéliser de nouveaux partenaires. Pour le devenir, les jeunes peuvent venir sur le site, ou contacter un membre de club ou appeler le réseau. 

 

L’assemble générale de l’association a été l’occasion de présenter les projets futurs, notamment la « Sur la Route des Sciences » mais aussi le robot pédagogique Boom’Bot et les drones. Quelques mots sur ces projets.

Nous avons deux types de projets, d’une part le développement de modules pédagogiques autour de différents thèmes, dont l’objet est de réaliser des animations de sensibilisation auprès des jeunes. C’est le cas de la Route Des Sciences qui propose d’ores et déjà 87 animations autour de 9 matériels expérimentaux développés dans le cadre du Programme d’Investissements d’Avenir (PIA). D’autre part, Planète Sciences propose aux jeunes de réaliser eux-mêmes leurs projets : une fusée, un robot par exemple. Ce pourra bientôt être le cas de drones, sujet sur lequel nous travaillons. 

 

Le CNES reste le principal donateur pour l’association Planète-Sciences. Quelles attentes le centre national d’études spatiales place-t-il dans l’association ? Avez-vous des jeunes aujourd’hui ingénieurs qui reviennent à l’association ?

Plus qu’un donateur, c’est un partenaire et notre partenaire historique. Depuis sa création le CNES s’appuie sur Planète Sciences pour encadrer les activités de fusées de jeunes et de ballons expérimentaux. C’est encore aujourd’hui une grande part de l’activité que soutient le CNES. Nous avons aussi développé de nouvelles activités comme Espace dans ma Ville, Cansat, Rocketry Challenge et régulièrement nous proposons de nouvelles activités. Les jeunes qui pratiquent les activités les plus techniques, fusées expérimentales, ou Rocketry Challenge, sont souvent dans des clubs et ont déjà la passion de l’espace et de l’aéronautique. C’est pourquoi beaucoup se destinent à des carrières scientifiques, et en effet, nous connaissons nombre d’ingénieurs.

 

En 2013 à la commission de la culture, de l'éducation et de la communication au Sénat, vous évoquiez « un risque de marchandisation de la culture scientifique et technique » en France. Vous souhaitiez « une reconnaissance officielle et des financements pérennes » pour les associations d’éducation populaire. Qu’en est-il 2 ans après ?

J’ai évoqué ce risque de marchandisation à partir de deux constats. D’une part, les institutions et les collectivités territoriales ont eu tendance depuis plus de 10 ans à privilégier la politique d’appels d’offre, ce qui a ouvert le champ à de la concurrence et nous a transformés, nous les associations de terrain, en de simples prestataires de service, soumis à des remises en cause  quasi annuelles. Il devenait ainsi impossible de défendre et de mettre en application notre projet éducatif.

L’autre constat, partiellement lié au précédent, a été le développement de structures commerciales qui répondent aux appels d’offre, ou se placent sur des créneaux comme les séjours scientifiques, le font de façon agressive et ainsi déséquilibrent l’activité tout en la dénaturant parfois, en particulier en ce qui concerne le volet éducatif. Cela place les associations d’éducation populaire dans une situation financière difficile.

Aujourd’hui, il est possible, grâce à une directive, de proposer des partenariats aux institutions et aux collectivités territoriales, et bien que le processus soit encore difficile à faire accepter par les élus et dirigeants, c’est un progrès. Mais il faut rester vigilants et continuer à défendre nos projets éducatifs dans leur ensemble, qui consistent à faire éduquer les jeunes « par les sciences et pour les sciences ».

 

En ces temps de réforme scolaire, quel regard portez-vous sur l’enseignement des sciences en France ?

La pratique des sciences telle que la préconise Planète Sciences depuis 50 ans est, me semble-t-il, aujourd’hui plus que jamais un élément important de la pédagogie, la fameuse « pédagogie informelle » chère au professeur Léna. Elle est largement entrée dans les mœurs et elle est pratiquée très largement dans l’école. L’association « La main à la Pâte » a introduit dans l’école depuis près de 30 ans ces pratiques.

Avec l’arrivée du numérique, de nouvelles technologies innovantes, des tas de possibilités nouvelles apparaissent et il nous appartient de les utiliser pour développer de nouveaux projets. C’est en tout cas notre but.

 

Propos recueillis par Julien Cabioch

 

Association Planète Sciences



18/08/2015
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