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Revue de presse : Article sur www.cafepedagogique.net du 21/05/2012 : Revenir à la semaine de 5 jours : Exemple et contre-exemple à Angers et Issy-les-Mx

V. Peillon puis JM Ayrault ont annoncé leur intention de revenir à la semaine de 5 jours de classes au primaire. Une entreprise que peu de communes ont tenté parce qu'elle pose bien des problèmes. Certains ont réussi à le faire comme Angers... D'autres comme à Issy-les Mx ont mis en évidence les blocages.

 

A Angers, si la municipalité a réussi à faire revenir une partie des écoles à la semaine de 5 jours, c'est en investissant dans le périscolaire. Comme le précise Luc Belot, adjoint à l'éducation, "la Ville a joué son rôle en lançant, dès novembre 2008, lors de la Conférence des parents organisée à Angers, une concertation qui a été élargie au 1er semestre 2009 à l’ensemble de la communauté éducative". Après concertation avec les parents de janvier à mars 2009, grâce à des petits déjeuners et des tables rondes avec les différents acteurs de l'école, d'avril à juin ont eu lieu des réunions avec les enseignants.

Au bout de cette phase, 53% des écoles ont manifesté le regret de la suppression du samedi matin, 57% jugent la journée de 6h trop longue, mais seulement 37% demandent la semaine de 9 demi-journées incluant le mercredi matin. Au final un groupe scolaire, celui de l'Isoret, expérimentera à partir de la rentrée 2010, la semaine de 9 demi-journées.

"Par rapport à l’Isoret, les parents et enseignants ont souhaité dès le départ tester ce nouveau rythme. Le conseil municipal a donné en mars un avis favorable à l’expérimentation et la Ville prépare aujourd’hui avec les acteurs impliqués – services municipaux, écoles, partenaires du quartier – les meilleures conditions d’une rentrée sur 4 jours et demi", souligne M Belot. Dominique Bruneau, directeur de l'Isoret, présente ainsi le nouvel emploi du temps. "Parce que les enseignants savent que les temps d’enseignement du matin sont plus favorables aux apprentissages, il a été choisi de raccourcir le temps de scolarité de l’après-midi et de mettre une matinée supplémentaire le mercredi matin. Dès lors les matières fondamentales : maths et français seront placées le matin prioritairement. Il s’agit aussi sur les temps périscolaires d’amener un plus culturel, éducatif, sportif aux enfants notamment sur le temps de CEL. À nous de rendre les activités suffisamment attractives et d’inscrire un maximum d’enfants, ce afin d’éviter le phénomène des orphelins de 16h. Il a été choisi sur les temps périscolaires de privilégier les partenaires du quartier pour les associer à notre projet : clubs sportifs, centre de loisirs, maisons de quartier, associations locales et oeuvres complémentaires de l’école, conservatoire régional de musique".

Pour la ville d'Angers, le nouvel emploi du temps implique la prise en charge du temps périscolaire de 15h30 à 18h30 4 jours par semaine, de 11h30 à 12h30 le mercredi.

 

A Issy-les-Moulineaux (92), l'enquête sur les rythmes scolaires réalisée entre novembre 2011 et mai 2012 par Georges Fotinos auprès des parents, des enseignants, des médecins et d'un panel citoyen d'Issy-les-Moulineaux (92) éclaire les difficultés de leur réforme. Si une large majorité se fait sur le principe du bien être des enfants, sa déclinaison concrète est nettement plus délicate. Grâce au soutien de la municipalité, G Fotinos a pu enquêter auprès de 1289 parents d'élèves des écoles primaires de la ville, soit 35% des parents, et 159 enseignants, soit 71%. A ces deux enquêtes se sont ajoutées un questionnaire rempli  par la moitié des médecins et un sondage auprès des habitants.  

Quelles questions font consensus ? Il y a un accord massif de ces 4 catégories de population pour dire que le temps d'enseignement doit être adapté à l'âge, que l'attention des enfants est variable selon les heures et les jours, que la pause de midi ne peut être inférieure à 90 minutes et que le temps de sommeil de l'enfant est important. Autrement dit, il y a une certaine reconnaissance générale de l'importance des rythmes biologiques de l'enfant.

Passé ce constat, la limite apparait bien vite. Il ne faut pas que ces rythmes viennent en contradiction avec les intérêts ou les croyances des catégories. Certes il y a un accord majoritaire sur la limite de 5 heures de cours par jour au primaire, sur 23 heures de cours par semaine. Mais tout le monde est favorable à l'accompagnement éducatif et à passer à 38 semaines de cours par an... sauf les enseignants. L'étalement de la semaine sur 9 demi journées est minoritaire chez les parents et les enseignants. Parents et médecins sont soucieux du bien être des enfants mais n'entendent pas remettre en cause les devoirs à la maison...

 

Ces deux exemples montrent qu'il est possible de faire revenir les écoles au rythme de 9 demi-journées à condition de poser la question des relations entre Etat et communes. Il faut aussi que les enseignants soient convaincus que cela améliorera la situation scolaire des enfants. Or cela passe par un investissement budgétaire des communes. Elles ont du mal à le faire en cette période. Si l'on se plait à mettre en avant les résistances des enseignants, on voit qu'il faut aussi poser cette question : est-ce possible sans un transfert budgétaire de l'Etat vers les communes ?

 

François Jarraud



22/05/2012
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