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Vincent Peillon en visite au congrès de la FCPE s’est déclaré « ministre des élèves ». Ministre des élèves, ministre des enfants à l’école, c’est vrai qu’on oublie souvent les enfants dans les choix, dans les orientations politiques. L’Education attire les intérêts en cercles concentriques et en dommages collatéraux. Prenez la question des rythmes scolaires. Parents, enseignants, nous ne pouvons que constater la fatigue sur les visages des écoliers, collégiens, lycéens, à l’approche de chaque vacances. L’évidence s’impose : comment apprendre lorsqu’on est épuisé ?

Evidence certes mais la question devient rapidement épineuse. Si de quatre, nous passons à cinq, quel jour rajouter ? Professionnels du tourisme, familles éprises de week-end ou parents divorcés, collectivités territoriales qui devront réorganiser les services de transport scolaire, de ménage ou encore d’activités périscolaires, chacun possède son avis qu’il défend avec raison enfin la raison qui lui est propre.

Et puis, réduire la question des rythmes scolaires au rajout d’une demi-journée pour l’école primaire n’est ce pas réducteur ? L’intérêt de l’enfant, de l’élève passe aussi par une réflexion profonde sur la journée à l’école, sur ce qu’il y apprend à quelle heure et comment. Le spectre de l’enfant roi, les caricatures accrochées à tous les élans pédagogiques qui se sont préoccupés de l’élève, non comme un objet réceptacle de savoirs incontestables mais comme acteur de son apprentissage, tous les rejets conservateurs d’une réflexion profonde sur la place des élèves à l’école creusent encore leur sillon et freinent l’analyse comme si se préoccuper de l’enfant en milieu scolaire était revêtu d’un voile léger de tabou.

Au Forum des enseignants innovants qui se déroulera les 1er et 2 juin à Orléans, nous verrons des projets qui proposent d’autres façons d’apprendre et d’enseigner, des initiatives qui transforment des temps de somnolence scolaire en espace de dialogues, de découvertes, d’activités stimulant l’attention. Pour que ces innovations ne restent pas anecdotiques, nous les raconterons et les fêterons. Mais nous avons surtout la folle ambition que leur exposition leur donnera un écho qui inspirera quelques lignes de la politique éducative, loin d’un enfant-roi épouvantail tout près des enfants pour qui les conditions d’un apprentissage réussi sont réunies.

Monique Royer