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Revue de presse : Article sur www.cafepedagogique.net du 31/08/2012 : Rentrée critique pour le Snes Fsu

« Urgence », « impatience » : à l’occasion de sa conférence de presse de rentrée, le 30 août, le Snes Fsu dénonce « l’absence de mesures » du gouvernement et marque une déception certaine sur plusieurs points comme le recrutement des enseignants, leur formation ou la politique salariale. Un « durcissement » est annoncé dans la concertation nationale. Ce n’est pas la guerre froide avec V. Peillon mais déjà un rafraichissement… Frédérique Rolet, secrétaire générale du Snes, s’en explique.

 

Le Snes souligne la trop faible ampleur des décisions gouvernementales. « Comme celles de l’ensemble des salariés, les attentes et l’impatience des personnels de l’Éducation doivent trouver des réponses », déclare le syndicat. « L’absence de décisions sur les réformes contestées, en dehors de l’abrogation du décret sur l’évaluation des personnels, comme les conséquences des suppressions de postes vont se faire sentir lors de cette rentrée ». Le Snes est très critique sur la situation dans les collèges et lycées. « Au collège comme au lycée, il y a pourtant urgence à revoir certains programmes et certaines épreuves du diplôme national du brevet », note-il. « Le bilan de la réforme (du lycée) est négatif, les personnels attendent des gestes forts pour améliorer la vie dans les lycées ».

 

Mise à mort du LPC ? Très critiqué , y compris par V. Peillon dans sa « Lettre au personnel », le livret personnel de compétence (LPC) pourrait commencer son agnie dès la rentrée.

A l’école, le Snuipp Fsu appelle les professeurs des écoles à ne plus l’utiliser.

Au collège, le Snes lance un appel identique. « Les collègues peuvent s’appuyer sur la remise en cause du Livret Personnel de Compétences (par le ministre) pour s’affranchir de cette obligation et des prescriptions absurdes que l’existence de ce livret a pu provoquer dans certains établissements ».

 

Revaloriser pour améliorer le recrutement. « L’absence de mesures ayant des effets immédiats pour augmenter le vivier d’étudiants se destinant aux métiers de l’enseignement et d’éducation obère les possibilités d’amélioration du système public d’Éducation », estime le Snes qui fait de la revalorisation de la condition enseignante une priorité. Le syndicat estime que « le gouvernement doit prendre la mesure de la crise de recrutement et mettre en place des prérecrutements en complément des aides sociales aux étudiants ».

 

Des Etats-généraux revendicatifs. Pendant local à la concertation nationale, le Snes va organiser des réunions dans les établissements en septembre pour rédiger des « cahiers revendicatifs d’établissement ». Il serviront à préparer des « Etats généraux » de l’éducation le 25 octobre à Paris.

 

 

Frédérique Rolet : « Il n’y a rien de sensiblement nouveau pour les collègues »

 

Recrutement des enseignants, salaires, formation : pour Frédérique Rolet, secrétaire générale du Snes, les motifs d’inquiétude n’ont pas disparu avec la première rentrée de gauche. Elle annonce un certain durcissement de la « concertation » nationale.

 

Avez-vous des inquiétudes pour cette rentrée ?

 

Le ministre parle de changement pour cette rentrée. Ce n’est pas vrai. La rentrée 2012 se fait dans le cadre voulu par Luc Chatel. Il n’y a rien de sensiblement nouveau pour les collègues sauf l’espoir de changement.

 

Nos inquiétudes se portent sur la prise en compte de la crise du recrutement.  Vincent Peillon affirme qu’il n’y a pas de crise des vocations. Mais il y a bien une crise du recrutement. Elle est liée aux conditions de travail, au niveau des salaires, au manque de formation. Les emplois aidés professeurs ne suffiront pas à alimenter le vivier nécessaire au recrutement. Si on veut remplacer tous les départs en retraite et créer les postes annoncés (12 000 par an) comme l’a promis F. Hollande, il faut proposer au moins 30 000 postes aux concours. V. Peillon en programme 22 000 pour 2013.

 

Pensez-vous que ce nombre puisse être atteint ?

 

Compte tenu du volume des inscriptions et de ce que nous disent les jurys sur le niveau des candidats cela va être difficile d’atteindre 22 000 enseignants d’un bon niveau.

 

L’appel aux emplois aidés professeurs peut-il avoir un impact positif sur l’enseignement ?

 

Nous avons toujours insisté sur la démocratisation nécessaire du vivier de recrutement. Ces jeunes issus des quartiers populaires ont plus de connivence avec les jeunes et c’est important. Il faudrait aussi pour que les pratiques enseignantes changent une évolution des contenus et des programmes. Mais il faut aussi faire attention à la mission des enseignants qui est de faire entrer les élèves dans les apprentissages.

 

La concertation entre dans ses dernières semaines. Quel regard jetez-vous sur son évolution ?

 

C’est intéressant et ça fait avancer les débats. Mais maintenant qu’on tend vers la conclusion il faut s’attendre à ce que les positions se durcissent automatiquement et à ce que les clivages se renforcent. Par exemple sur la formation des enseignants, la conception du métier ou l’autonomie des établissements. Même si les présidents de groupe cherchent à trouver des éléments consensuels il y aura des choix à faire.

 

Il y a par exemple la question de l’école du socle…

 

On a toujours été attachés à l’accompagnement des élèves lors des ruptures, par exemple entre école et collège. Mais on est aussi attachés à l’idée que les disciplines sont structurantes. On reste ouvert au débat sur l’évolution des disciplines, leurs programmes.

 

Et sur la formation des enseignants ?

 

On verra déjà ce qui va se passer cette année. Dans le second degré les stagiaires vont avoir 3 heures de décharge hebdomadaires et des stages. Ce sera un progrès. Mais nous sommes inquiets devant les déclarations de V. Peillon qui annonce que les stagiaires de 2013 bénéficieront des mêmes conditions. On s’attend à mieux, à une véritable formation en alternance. 3 heures hebdomadaires ce serait insuffisant à nos yeux en 2013.

 

Un autre sujet de préoccupation ce sont les salaires. Si V. Peillon veut rendre le métier plus attractif il faut y penser. On ne peut pas escamoter ce débat.

 

Propos recueillis par François Jarraud



03/09/2012
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