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Revue de presse : Article sur www.magicmaman.com : Troubles de l'apprentissage : votre enfant a-t-il un dys ?

Dyslexie, dysorthographie, dyspraxie, dysphasie, dyscalculie : les « dys » comme on les appelle couramment peuvent compliquer la scolarité de votre petit s’ils ne sont pas pris en charge. Conseils pour vous repérer en tant que parents et pour faire le point sur les maux de votre loulous.

 


Cette méconnaissance des troubles engendre bien souvent incompréhension entre les parents et enfants. Ces derniers se sentent incompris et coupables de ne pouvoir tenir le rythme à l'école comme leurs autres camarades, et les parents ne soupçonnent bien souvent pas que ces retards sont dus à des difficultés plus importantes. Conséquence : les enfants perdent confiance en eux. Pour repérer ces troubles et faire prendre en charge au mieux votre enfant, Magicmaman vous présente son dossier spécial sur les enfants dys.


1. La dysgraphie
L’écriture de Junior est illisible, courbes et traits s’emmêlent, les lettres sont collées entre elles ? Rassurez-vous la dysgraphie n'a rien de grave ! Rencontre avec Corinne Brouet, graphothérapeute.

Qu’est-ce que la dysgraphie ? 
La dysgraphie est un trouble de l’écriture qui apparait chez l’enfant dès 7-8 ans. Les dysgraphiques manquent d’organisation et de coordination dans leur écriture et présentent des difficultés à créer des courbes et à conduire un trait. Cette particularité ne met pas en cause leurs capacités intellectuelles. La dysgraphie est due soit à une mauvaise tenue du crayon soit à une difficulté à imiter la forme des lettres.Comment reconnaît-on un enfant dysgraphique ? 
C’est un enfant qui a du mal à tenir un crayon ou à imiter les formes ; il écrit lentement, souvent de façon illisible, il adopte une écriture crispée, ce qui le fatigue. Par conséquent, l’enfant prend du retard sur ses camarades de classe, se décourage et perd confiance en lui. A l’adolescence c’est plus problématique : au moment des examens la lenteur et l’illisibilité le desservent.Les différents types de dysgraphie 
Les enfants dysgraphiques réagissent de manières très diverses. Une écriture crispée révèle une dysgraphie raide. L’écriture négligée et son impression de laisser-aller est qualifiée de molle ; elle est impulsive quand la rapidité prend le dessus sur la forme ; lente et précise quand la personne émet des efforts épuisants afin d’être structuré et précis et la dysgraphie maladroite quand les lettres sont disproportionnées, les espaces ne sont pas respectés entre les mots ou quand les lignes ne sont pas droites. Deux autres types de dysgraphie sont connus, la dysgraphie prétexte qui exprime des difficultés affectives de la personne, et la dysgraphie réactionnelle qui manifeste un refus du modèle scolaire.Que faire pour soigner la dysgraphie ? 
Une personne dysgraphique peut consulter un graphothérapeute. Celui-ci établira un bilan graphomoteur d’après lequel il définira le type de dysgraphie de l’enfant. La rééducation a lieu une fois par semaine pour une durée maximale de un an et uniquement si l’enfant le veut.Visitez le site de Corinne Brouet, graphothérapeute  www.graphologue-consultant.fr

2. La dyspraxie

Votre enfant se cogne partout, écrit très mal, s'habille très lentement, est maladroit ? Peut-être souffre-t-il de dyspraxie. Relativement méconnu, ce trouble de l'apprentissage touche pourtant certains enfants dont les gestes quotidiens sont profondément ralentis et dont le parcours scolaire est durablement affecté. Focus sur les enfants dyspraxiques avec Caroline Huron, psychiatre et auteur de "L'enfant dyspraxique" (Ed. Odile Jacob).

 

Dyspraxie : qu'est-ce que c'est ?
Dans son ouvrage "L'enfant dyspraxique" (Ed. Odile Jacob) la psychiatre et chercheuse en sciences cognitives à l'Inserm, Caroline Huron définit la dyspraxie comme "un trouble de la coordination motrice d'origine développementale". Cette affection se caractérise notamment par une réduction des performances des enfants dans les activités de tous les jours mais aussi dans l'acquisition des compétences attendues pour un autre enfant du même âge et de même intelligence.


Ainsi, les personnes touchées par la dyspraxie connaissent de nombreuses difficultés à coordonner leurs gestes et ont notamment besoin de plus de temps pour acquérir certaines compétences motrices. Cette altération est bien souvent associée à d'autres troubles tels que la dyslexie, le trouble déficitaire de l'attention, les troubles autistiques et la dysphasie. 
D'autre part, si selon certaines études épidémiologistes, les garçons seraient plus touchés que les filles, il s'avère que peu d'enfants sont concernés par la dyspraxie. Ainsi, selon une étude menée en Grande-Bretagne auprès de 6 990 enfants âgés de 7 à 8 ans, seulement 1,8 % (ce qui est la prévalence la plus basse et uniquement pour les enfants présentant un retentissement sur la vie quotidienne important, les autres études retrouvant plutôt une prévalence à 5-7%) d'entre eux sont touchés par cette altération des performances motrices. Relativement méconnue, la dyspraxie laisse alors bien souvent les parents et leurs enfants dans le désarroi le plus complet...

Dyspraxie : les difficultés rencontrées au quotidien
Les enfants dyspraxiques connaissent au jour le jour de nombreuses difficultés qui apparaissent la plupart du temps comme des maladresses ou de la mauvaise volonté. Difficultés à mettre son pull, à lacer ses chaussures, à se brosser les dents, à porter la fourchette à la bouche convenablement... la dyspraxie affecte le développement de la coordination du mouvement, des compétences sensori-motrices et du contrôle de l'équilibre des enfants. Ainsi, bien souvent les parents ne savent pas comment réagir face aux comportements type "Gaston Lagaffe" de leurs petits et s'indignent parfois de leurs agissements. Les enfants dyspraxiques ont alors le sentiment constant d'échouer malgré leur bonne volonté. Résultat : leur estime de soi est profondément et durablement ébranlée.

Dyspraxie : les difficultés à l'école
Au sein de l'établissement scolaire, les enfants dyspraxiques rencontrent d'autres types de difficultés : lire à haute voix, écrire, découper, coller, dessiner, etc. A l'école, il est particulièrement difficile de faire reconnaître un handicap "invisible" et l'attention mobilisée par ces enfants pour paraître comme les autres est extrêmement fatigante. Résultat : les enseignants ont tendance à penser que leurs élèves atteint de dyspraxie mettent de la mauvaise volonté à réaliser les choses, et les sanctionnent par des mauvaises notes ou des punitions. Or, selon Caroline Huron : "L'endroit où les enfants dyspraxiques souffrent le plus est, sans contestation possible, l'école". A force de repousser leurs limites pour être "comme les autres", ils finissent souvent épuisés par abandonner leur tâche

Dyspraxie : le dépistage
La pose du diagnostic est cruciale puisque c'est elle qui permettra de prendre conscience des difficultés quotidiennes vécues par l'enfant. C'est bien souvent l'enseignant qui prend contact avec la famille pour les encourager à consulter un médecin traitant. Mais le diagnostic final est multidisciplinaire, et s'appuie notamment sur un bilan médical, psychologique et psychomoteur. De fait, plus le dépistage est précoce, mieux l'enfant est pris en charge. Son environnement s'adapte ainsi plus facilement à ses difficultés et il ne souffre pas - ou moins - d’incompréhension de la part de son entourage. Ses progrès et son développement sont à la clé. 

Dyspraxie : la prise en charge des enfants
Les professionnels de santé et de l'éducation nationale sont en collaboration constante pour aider l'enfant dyspraxique et sa famille. 
Ainsi, une reconnaissance de handicap peut être déposée à la Maison Départementale des personnes Handicapées(MDPH). L'objectif de ce dépôt de dossier est d'élaborer un plan de compensation du handicap par l'ouverture de droits spécifiques à l'enfant. D'autre part, l'enseignant référent est l'interlocuteur privilégié des parents dans la mesure où sa mission est de veiller à la continuité et à la cohérence de la mise en œuvre du projet individualisé de scolarisation de l'enfant. Depuis la loi de 2005, des mesures sont prises, via des réunions réunissant l'ensemble des personnes entourant le quotidien de l'enfant, tant au niveau de sa scolarisation, que de sa santé, pour décider de la mise en place de projets adaptés à sa situation.

 

 

Vous soupçonnez votre enfant de souffrir d’un trouble de l’apprentissage ? Diagnostic, suivi, scolarité : le Dr Patrick Berquin*, pédiatre vous livre 3 repères indispensables pour faire le point sereinement sur l’éventuel dys de votre enfant.

 

Faire le bon diagnostic
Les dys sont des troubles de l’apprentissage dont on ne connaît pas la cause exacte. « Mais on a mis en évidence un facteur génétique et ils découlent parfois d’une maladie ou d’une naissance prématurée (avant 32 semaines) », explique le Professeur Berquin. Ils sont chacun la conséquence d’un trouble spécifique et se combinent souvent entre eux.

En théorie, si les parents n’ont rien décelé avant, les enseignants du primaire repèrent des troubles et les signalent à la psychologue et au médecin scolaires qui pourront réaliser un test de QI. Il sert à révéler la cause d’une dys ou en exclure la possibilité. Une consultation permet, elle, de vérifier que les difficultés d’apprentissage ne proviennent pas d’un déséquilibre psychologique, d’une situation sociale compliquée ou d’une maladie.

 

Assurer un suivi sur-mesure
En pratique, si vous avez des doutes, consultez votre médecin traitant qui vous orientera vers un expert approprié pour des bilans complémentaires et des séances rééducation orthophoniste, psycho-motricien, orthoptiste, ergothérapeute, neuro-pédiatre… Il existe aussi dans chaque région un centre référent des troubles d’apprentissage capable d’établir un bilan pluridisciplinaire des troubles de votre enfant. Une multitude d’associations peuvent aussi vous aider dans vos démarches. Vous trouverez tous les contacts utiles classés par zone géographique sur le site de la Fédération Française des Dys  www.ffdys.com.

 

Aménager la scolarité 

Pour organiser la prise en charge, les parents doivent d’abord contacter la Maison du handicap. Un PAI (projet d’accompagnement individualisé) réalisé par les enseignants permet ensuite de formaliser les aménagements pédagogiques nécessaires. Le pédiatre reconnaît que l’efficacité du dispositif reste inégale selon les établissements (les dys ne font pas partie des enseignements obligatoires des professeurs des écoles !) et qu’on voit encore des dys rangés sous l’étiquette « paresseux ». « Les parents ont intérêt à se battre pour leur enfant même si l’échec scolaire concerne surtout les enfants qui souffrent de dys sévères », encourage le médecin. Et, de conclure « soyez surtout vigilant à l’entrée au collège qui ne permet pas toujours la poursuite d’un accompagnement personnalisé… ».

* Professeur des universités, praticien hospitalier au CHU d’Amiens, responsable de l’unité de neurologie pédiatrique et coordinateur du Centre régional de référence des troubles du langage et des apprentissages.

4. Les troubles Dys à la loupe

 
Si on connaît bien la dyslexie, les autres « dys » restent généralement plus méconnus des parents. Comment les identifier ? Quel suivi organiser pour votre enfant ? Magicmaman fait le point.

1. La dyslexie et la dysorthographie

  • Qu’est-ce qui en cause ? L’apprentissage de la lecture (dyslexie), de l’écriture  et de l’orthographe (dysorthographie).
  • Les signes : Si votre enfant rencontre de grandes difficultés à apprendre la lecture malgré ses nombreux efforts, si le travail d’écriture est très laborieux (graphie approximative, fautes parfois aberrantes…), il est peut-être atteint de dyslexie ou dysorthographie. Comment s’en assurer ? Deux autres manifestations sont faciles à identifier : il a difficultés à segmenter les phonèmes dans un mot (« cho-co-lat ») et à mémoriser une petite suite de mots.
  • La bonne prise en charge : Plus le repérage du trouble est précoce (dès la dernière année de maternelle), meilleur est le suivi. Au programme : des séances chez l’orthophoniste. A l’école, il faudra veiller à ce que votre enfant reçoive les consignes à l’oral pour ne pas provoquer des retards dans les autres matières et bénéficie de temps supplémentaire pour réaliser les tâches imparties.  En tant que parents, il est aussi extrêmement important de valoriser ses progrès.

2. La dysphasie

  • Qu’est-ce qui en cause ? Le développement du langage oral. L’enfant a du mal à comprendre les messages reçus et à s’exprimer (phonologie, syntaxe).
  • Les signes : dialoguer, évoquer des sentiments, transmettre et comprendre des informations… si votre enfant connaît des difficultés à communiquer oralement, n’hésitez pas à en avertir votre médecin.  Si votre enfant de 3 ans ne dit pas un mot ou s’il ne comprend pas les consignes simples, veillez à consulter.
  • La bonne prise en charge : Elle est sensiblement la même que pour la dyslexie et la dysorthographie à une différence près : le diagnostic peut avoir lieu dès l’entrée en maternelle et il faudra, côté enseignants, privilégier les consignes à l’écrit

3. La dyspraxie

  • Qu’est-ce qui en cause ? Avec la dyspraxie, c’est le développement moteur de votre enfant qui est en cause. Ses principales difficultés : l’accomplissement des gestes, la coordination et la mise en place des fonctions visuo-spatiales, qui permettent à votre enfant d’analyser l’espace qui l’entoure en plusieurs dimensions.
  • Les signes : Les petits dyspraxiques sont souvent confrontés à des difficultés à effectuer des actions simples comme se moucher ou s’habiller, à manipuler les objets mais aussi à se repérer dans l’espace. À l’école, la dyspraxie se manifeste souvent par des problèmes de graphie et ou des difficultés en géométrie.
  • La bonne prise en charge : il faudra plutôt se diriger vers un ergothérapeute mais seul le bilan réalisé en centre référent pourra le confirmer car la dyspraxie peut s’accompagner d’autres dys

4. La dyscalculie

  • Qu’est-ce qui en cause ? La dyscalculie touche la capacité à comprendre et à utiliser les nombres. Elle n’est jamais isolée et se combine forcément avec la dyslexie et la dysorthographie ou la dyspraxie.
  • Les signes : Si votre enfant a des difficultés dans tous les domaines, jeux, activités qui font appel au système numérique, c’est peut-être une dyscalculie qui est à mettre en cause. Ses principales gênes : compter, faire les courses, lire l’heure…
  • La bonne prise en charge : Tout dépend des troubles associés et des conclusions du bilan. Cependant, en règle générale, l’enfant doit consulter un orthophoniste dès l’entrée au CP.

Par Katrin Acou-Bouaziz


28/10/2014
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