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Revue de presse : Article sur www.nosjuniors.com du 07/02/2013 : Rythmes scolaires : polémique sur une mise en oeuvre bâclée

Alors que les maires ont jusqu'à la fin du mois de mars pour repousser à 2014 ou proposer l'organisation des rythmes scolaires en primaire pour la rentrée 2013, la révolte gronde. Associations de parents d'élèves, parents et enseignants se retrouvent sur un point : la mise en oeuvre est au mieux immensément décevante, au pire bâclée.

 

Des témoignages qui confirment un malaise et une déception.

Si l'ensemble de la communauté éducative s'est largement accordée sur la pertinence et l'ambition de la réforme des rythmes scolaires, elle est de fait tout aussi largement déçue des premières informations transmises localement quant à leur mise en oeuvre.

 

Séverine, maman parisienne de 2 filles de 4 et 7 ans, a ainsi appris lors d'une réunion mercredi dernier que ce serait par l'augmentation de la durée de la pause méridienne que passerait l'allègement du nombre d'heures de classe. Une pause poussée à près de 3h qui la questionne. "Le temps du midi est un temps de pause destiné à reposer les enfants avant la reprise de la classe. Je le trouvais déjà un peu long, et voilà qu'on lui ajoute 3/4h pendant lesquels tout le monde s'accorde à dire que rien de sérieux ne peut être fait. D'abord c'est tous les enfants de l'école qu'il faut "caser" dans une école toute petite qui manque de place (alors qu'en fin de journée c'est seulement ceux du centre de loisir), ensuite toute activité artistique est exclue compte tenu du temps de rangement/dérangement. Toute activité sportive serait complexe à organiser et fatiguerait les enfants avant de retrouver leur enseignant. Alors que vont-ils faire ? Ce sera la garderie. C'est honteux compte tenu de l'ambition qui était à l'origine de la réforme. Je suis très très déçue."

 

Dans l'Essonne, c'est une autre mère à qui l'école a annoncé que désormais les cours se termineraient à 15h45, suivie du centre de loisir, payant. Où sont les activités pédagogiques qui viennent remplacer le temps d'accompagnement scolaire ? Où sont les activités périscolaires enrichissantes ? Elles ont disparu avec la mise en oeuvre.

 

Isabelle, elle, a d'abord regretté que sa mairie botte en touche et repousse à 2014. Finalement, elle se dit que ça lui évitera sans doute de finir à la même sauce que ses copines des villes avoisinantes : avec des enfants fatigués, gardés par du personnel à la formation soumise à caution, pas mieux pris en compte individuellement que précédemment. Le mercredi en moins pour se remettre !

 

Pour mémoire, la réforme des rythmes scolaires re-répartie le temps scolaire et voit naitre deux nouveaux types d'activités : les Activités Pédagogiques complémentaires et les Activités Périscolaires.

  • Les Activités Pédagogiques complémentaires remplacent l’aide personnalisée, supprimée dans le cadre de la réforme. Les 36 heures annuelles d’activités pédagogiques complémentaires seront assurées par les enseignants, à la fois pour aider les élèves en difficulté ou accompagner le travail personnel, et organiser une activité prévue par le projet d'école en lien avec le PEDT. Ces activités sont obligatoirement gratuites pour les parents car elles font partie du temps scolaire.
  • Les Activités Périscolaires relèvent de la mairie. Selon l'organisation qu'elle a choisi, la mairie redéploie en semaine les activités assurées par son personnel ou celui des structures qu'elle finance de type OMC initialement prévues le mercredi et/ou le samedi, OU ajoute du personnel pour assurer les heures de semaine. Auquel cas cela peut devenir payant pour les parents.

Mauvaise volonté politique ou mise en oeuvre bâclée, le diagnostic est compliqué

La règle était la suivante : chaque mairie, réunissant autour d'elle tous les acteurs de la vie éducative et consultant -toutefois sans que cela soit obligatoire - les conseils d'école, devait concevoir et faire valider un PEDT.

 

Le fameux Plan d'Education Territorialest la clé de voûte du dispositif de réforme des rythmes scolaires. En toute logique, nous pensions qu'ils seraient élaborés AVANT que des propositions soient faites quant à l'organisation concrète dans les écoles de cette journée allégée.

 

Passant visiblement outre - nous sommes preneurs des PEDT réalisés s'il y en a ! - les maires s'évitent le lourd travail de concertation et d'effeuillage du mille-feuille des opérateurs de l'enfance et préfèrent annoncer... l'alourdissement des impôts locaux ! Une véritable honte.

La décentralisation a bon dos lorsqu'il s'agit d'empiler les effectifs. Mais bien sûr, revenir sur les prérogatives et financements de chacun demande un certain courage.

 

De son côté, la fédération de parents d'élèves apolitique PEEP, souligne l'urgence de prendre du temps, dans une contribution à laquelle nous rendons ici justice. "Lors de la concertation, l’adjoint au maire d’Angers a indiqué que l’expérience menée dans sa ville sur une école avait demandé 6 à 8 mois de concertation. Encore sommes nous dans ce cas dans le cadre d’une expérimentation sur une école choisie. Or aujourd’hui, on nous propose pas moins que de généraliser ce principe aux 48.000 écoles de France en moins de 6 mois !" précise la fédération. Elle propose de signer un manifeste qui recueille chaque jour davantage de signatures.

 

Un garde-fou qui risque le débordement : le DASEN

Comme nous l'avons indiqué dans notre sujet sur le contenu de la réforme des rythmes scolaires, c’est au final le DASEN qui tranchera sur les propositions d'organisation de la journée et de la semaine scolaire formulées soit par le conseil d'école, soit par la mairie ou bien par le président de l'EPCI (établissement public de coopération intercommunale), qui doivent auparavant obtenir l'aval de l'inspecteur de l'Education nationale.

 

Il doit entre autre s'assurer que les heures d'activités pédagogiques aient bien lieu "en groupes restreints afin d’aider les écoliers rencontrant des difficultés dans leurs apprentissages, d’accompagner le travail personnel des autres élèves ou de mettre en place une activité prévue par le projet d’école, en lien avec le projet éducatif territorial."
Il aura du travail.

 

par Isabelle Mazarguil



13/02/2013
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