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revue de presse : Article sur www.vosquestionsdeparents.fr du 03/01/2011 : Apprendre l’anglais : quelle initiation pour les jeunes enfants ?

De nombreuses formules d’apprentissage de l’anglais sont proposées pour les jeunes enfants. Mais, attention, l’assimilation d’une nouvelle langue est complexe ! Sans motivation réelle des petits – et un investissement certain de votre part –, cette initiation précoce risque de ne pas apporter le résultat attendu. Nos conseils.

Eveiller la curiosité des tout-petits

Le lundi et le vendredi, depuis septembre 2010, Elodie, 5 ans, rentre de l'école avec une baby-sitter franco-américaine. Ensemble, elles goûtent, puis jouent au memory ou encore chantent des comptines, le tout en anglais, jusqu'au retour des parents à 19h30.

“Nous avions besoin d'un mode de garde et regrettions qu'un éveil à l'anglais n'ait pu être organisé en maternelle. C'est ainsi que nous avons contacté Baby Speaking pour rechercher une nounou anglophone. Elodie est à un âge où l'on est très curieux, nous voulions saisir cette occasion pour qu'elle découvre une autre langue”, raconte Sophie, sa mère.

Laisser du temps aux jeunes enfants

Bilan deux mois plus tard : Elodie a “tout de suite accroché. Elle est très attentive, demande à réécouter son CD de comptines, mais répond encore en français à sa baby-sitter”, constate sa maman.  

Rien d'étonnant à cela. “L'assimilation d'une nouvelle langue est un processus complexe”, souligne la psycholinguiste Maria Kihlstedt, qui a notamment collaboré aux méthodes de Baby Speaking : “Il faut garder en tête le temps qu'il a fallu au bébé avant de bien s'exprimer en français, alors qu'il l'entend tous les jours.”

Privilégier une initiation précoce… et patienter pour les résultats

“Les bébés apprennent une langue en action. Cette capacité – qui se perd après 6 ou 7 ans, âges à partir desquels on passe par des apprentissages plus formels – donne l'impression d'une certaine facilité, mais le chemin sera plus long”, renchérit Barbara Abdelilah-Bauer, linguiste et psychologue sociale.  

Dans son ouvrage Le Défi des enfants bilingues, elle note qu'au début, les 8-10 ans et les collégiens avancent vite, mais que ce rythme s'essouffle au bout d'un ou deux ans. Dans le cas d'une initiation précoce, les “résultats ‘audibles’ se feront attendre”, prévient-elle. En revanche, les tout-petits qui en ont bénéficié ont une marge de progression plus forte à long terme. Bref, commencer tôt une autre langue est bénéfique, mais il faut savoir être patient !

S’investir et accompagner les enfants dans leur apprentissage de l’anglais

De retour en France après quelques années à Londres, Elisabeth a inscrit son aînée dans une école bilingue et fait appel à des nounous anglophones pour s'occuper de son cadet tous les soirs et le mercredi après-midi.

Au bout de 5 ans,
le bilan est plutôt positif, mais représente un investissement financier et des efforts constants. Pour Elisabeth, d'ailleurs, ces choix prennent leur sens dans un projet familial. Elle et son mari gardent des contacts avec l'Angleterre, continuent à regarder des DVD en anglais, feuillettent des livres venus d'outre-Manche avec leurs enfants, etc.

“L'attitude des parents est cruciale” confirme Maria Kihlstedt, car “l'apprentissage doit se dérouler dans des conditions affectives favorables”. Leur implication peut aider l'enfant à s'intéresser à une langue dont il ne ressent pas la nécessité immédiate.

Barbara Abdelilah-Bauer invite d'ailleurs à prendre avec du recul avec l'image des tout-petits qui, tels des éponges, s'imprégneraient spontanément d'une langue étrangère. “Sans motivation, ils peuvent très bien rester imperméables à ce bain linguistique.”

 

Activités extrascolaires et garde d’enfant en anglais : quels résultats attendre ?

 

Quelles que soient les promesses des organismes proposant une initiation à l’anglais, et les attentes des parents, les enfants ne peuvent pas devenir bilingues en participant à un atelier de langue une heure par semaine, ou en étant gardés par une baby-sitter anglophone. En revanche, ils y gagneront ouverture d’esprit et curiosité.

Des ateliers interactifs !

Dans combien de temps prononcera-t-il ses premières phrases dans la langue de Shakespeare ? Telle est la question qui taraude les parents lorsqu'ils inscrivent leur enfant à une animation en anglais.

Difficile de répondre ! Les paramètres à prendre en compte sont nombreux : l'âge auquel a débuté l'initiation, le contact de l'enfant avec l'animateur ou la baby-sitter, le suivi sur plusieurs années, etc.

Dans tous les cas, pour que la situation soit profitable, il faut qu'il y ait une réelle interaction avec l'enfant. A proscrire donc, les méthodes basées sur le visionnage continu de DVD en anglais !

Maria Kihlstedt, psycholinguiste, rappelle qu'un atelier ne doit jamais virer au cours de langue avec les moins de 7 ans. De plus, l'approche doit être “communicative”. “Il ne s'agit pas d'apprendre l'anglais comme une fin en soi, mais comme un bonus, à travers des activités qui intéressent les enfants.”

Une curiosité pour une autre langue et une autre culture

Derrière l'initiation précoce d'un enfant à d'autres langues se cache souvent le rêve des parents du bilinguisme. Mais pour qu'un enfant jongle d'une langue à l'autre sans souci, il faudrait qu'il soit exposé à l'anglais tous les jours, un certain nombre d'heures, pendant plusieurs années.

Qu'espérer alors d'une heure d'atelier par semaine ? Barbara Abdelilah-Bauer, linguiste et psychologue sociale, rappelle que cela n'est jamais vain : les participants en retireront des “souvenirs agréables, une ouverture et une curiosité sur lesquels ils construiront leur motivation plus tard”.

Par ailleurs, dans Le Défi des enfants bilingues, elle précise que le contact avec une autre langue donne à l'enfant une “capacité d'analyser sa propre langue”. Fort utile pour la lecture !

Et l’accent ?

Dans les plaquettes présentant les animations en anglais pour les tout-petits, nombre d'organismes parlent de “former” leur oreille et donc d'améliorer à long terme leur prononciation.

Cette promesse est à nuancer : “Dès 10 mois, les bébés commencent déjà à sélectionner les sons, et vers deux-trois ans, ils ont déjà régulé leur appareil auditif sur leur langue maternelle. Il faut qu'une immersion soit très longue pour parler anglais sans accent, explique Barbara Abdelilah-Bauer. D'ailleurs, même des enfants bilingues ont un accent dans chacune de leurs langues…”

Quelles activités en anglais avant 10 ans ?

Pour sensibiliser les bébés à l’anglais, ou le faire découvrir aux 6-10 ans dans un cadre ludique, en mettant l’accent sur l’oral, de nombreuses formules sont proposées. Notre sélection des plus représentatives.

Gymboree : de la gym en anglais pour les bébés

Gymboree est connu pour ses séances ludiques où les 1-6 ans affinent leur motricité et leur dextérité en compagnie de leurs parents. Des programmes qui se déclinent aussi en anglais.

“Durant 45 minutes, les enfants baignent dans une autre langue. Selon les thèmes, on va répéter certains mots clés que l'enfant peut associer à ce qu'il fait, par exemple bee et honey lorsque l'on cherche les abeilles pour les ramener à la ruche”, raconte Dominique Cronier, responsable de Gymboree.

Objectifs : On vient là, chaque semaine, pour éveiller son enfant à d'autres sonorités et façons de désigner les choses. La présence des parents cautionne la découverte d'une nouvelle langue.

Informations pratiques : 18 € pour une séance, à Lille ou à Paris. Possibilité de prendre un abonnement.
En savoir plus sur le site de Gymboree

Baby-speaking : l’anglais à domicile

L'offre pour laquelle la société Baby Speaking fait parler d'elle depuis 2009 est la garde d'enfants avec des intervenants de langue maternelle anglaise, allemande, espagnole, etc. qui ont reçu les conseils de formateurs et disposent de matériel pédagogique.

Objectifs : L'interaction régulière avec une personne anglophone est l'une des meilleures façons d'apprendre l'anglais, à condition que le courant passe bien entre l'enfant et le baby-sitter. Mais entre 2h et 20h d'anglais par semaine, de trois mois à quatre ans de baby-sitting, on ne peut bien sûr pas attendre les mêmes progrès.

Informations pratiques : Ce mode de garde est proposé à Paris et à Lyon, pour un tarif de 24 à 26 euros de l'heure (avant la déduction d'impôts de 50 %).
En savoir plus sur le site de Baby-Speaking

 Mini-schools : des ateliers du mercredi en anglais

Lancée il y a 40 ans, cette association est bien établie dans le secteur de l'initiation à l'anglais.

Chaque semaine, les groupes de 12 enfants maximum se familiarisent avec la langue de Shakespeare par le biais de comptines et de dessins pour les plus jeunes, ou de saynètes de la vie quotidienne à l'âge du primaire. Durant une heure, on ne parle qu'en anglais, et les explications passent par le mime.

Objectifs : Selon Olivier Jughon, président des Mini-Schools, “Ces méthodes ludiques et interactives diffèrent d'une approche scolaire, puisque le but est la communication orale.” Et de citer des retours de parents, pour lesquels l'anglais “fait maintenant partie de la culture de leurs enfants”.

Informations pratiques : Les ateliers, organisés dans toute la France, accueillent les enfants dès 3 ans. L'inscription se fait en général à l'année. Comptez 100 euros par trimestre.
En savoir plus sur le site des Mini-Schools

 



05/01/2011
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