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Revue de presse : Article dans Capital du 19/06/2015 : Cantine, centre de loisirs, conservatoire… la facture s’envole un peu partout en France

Le maire de Toulouse n’est pas le seul à vouloir faire payer davantage les repas scolaires. Pour compenser la baisse des dotations de l’Etat et boucler leur budget, de nombreuses communes font flamber les tarifs de leurs services publics. Au grand dam des usagers.

 

Décidément, les Français n’ont pas fini de subir les conséquences de la baisse des dotations de l’Etat pour les communes : 3,7 milliards d’euros en moins par an, soit un total de 11 milliards d'ici 2017. Ainsi, pour boucler leur budget, les maires sont de plus en plus nombreux à relever les tarifs de leurs services publics. Il suffit de regarder à Toulouse : le maire a récemment annoncé la suppression de la gratuité de la cantine pour les familles les plus démunies de la ville, avantage qui concerne aujourd’hui un élève sur quatre. A Paris, deux nouvelles tranches tarifaires vont être créées à la prochaine rentrée scolaire pour les foyers percevant plus de 10.000 et de 15.000 euros  de revenus par an. Quant à Agen, la facture s’alourdira de 10% pour tout le monde.

Impossible de dire combien de communes sont au total concernées, mais une chose est sûre : « De plus en plus d’élus n’ont pas le choix », assure Philippe Laurent, le secrétaire général de l’Association des maires de France (AMF) et actuel maire de Sceaux. Lui-même a d’ailleurs relevé les prix de la cantine de 30% pour les ménages qui gagnent plus de 90.000 euros par an. Résultat : un millier de familles paient en moyenne 150 euros de plus par an. « C’était ça ou baisser la qualité du service », se justifie l’édile.

D'ailleurs, les tarifs n’augmentent pas que pour la cantine. A Châteauroux, par exemple, la municipalité a annoncé une hausse des frais d’inscription au conservatoire de 13%, et même de 150% pour les non résidents.

Il faut dire que la situation financière des communes est très dégradée. « On va vers une asphyxie d’ici à 2018 », a récemment prévenu Alain Sanz, le président de l’AMF des Pyrénées-Atlantiques. D’après l’AMF, entre 1.000 et 1.500 villes seront dans le rouge à la fin de l’année, et il y en aura de plus en plus à l'avenir. Or les marges de manœuvre sont limitées. Les impôts ont déjà beaucoup augmenté ces dernières années, si bien que les deux tiers des maires ont préféré ne pas modifier leur taux d’imposition en 2015 (en moyenne, ils vont tout de même progresser de 2,5%). De même, certaines communes coupent dans les dépenses, en réduisant par exemple les créneaux d’ouverture des services publics. Mais on est loin du compte. Résultat : beaucoup décident de faire payer les usagers.

D’autant que le prix des services publics, qui varie de un à deux selon les communes, reste partout très inférieur au coût de revient : en moyenne, les usagers payent rarement plus de 25% du prix de revient. «Pendant des années, la plupart des communes ont fait financer les services par le contribuable, elles sont donc aujourd’hui obligées de renverser la vapeur en faisant payer l’usager», lance Michel Klopfer, expert en finances locales et à la tête d’un cabinet éponyme. Et d’après lui, cela ne fait que commencer.

 

Sandrine Trouvelot



19/08/2015
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