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Revue de presse : Article dans L'Expansion du 04/05/2011 : L'école produit-elle assez de talents ?

Sur l'employabilité des diplômés, l'expertise de Philippe Aghion, professeur à Harvard et de Marie Duru-Bellat, sociologue, professeure à Sciences Po.

Philippe Aghion (Philippe Aghion, professeur à Harvard, membre du Centre d'analyse économique). Des jeunes talentueux, en France, il y en a beaucoup. Le problème, c'est qu'une partie des diplômés n'est pas employable. Le système français n'échoue pas à former des têtes bien faites, il échoue à les préparer au marché du travail. Il faut donc davantage de mobilité, de créativité dans le supérieur pour augmenter le nombre de diplômés, un facteur important pour accroître la croissance potentielle du pays. Dans ce sens, la réforme des universités, qui passe par un changement dans les modes de gouvernance et la création des pôles d'excellence, va dans le bon sens.

Marie Duru-Bellat (Marie Duru-Bellat, sociologue, professeure à Sciences Po). Les économistes raisonnent avant tout en termes quantitatifs. Vouloir élever sans cesse le niveau scolaire peut être, finalement, un mauvais investissement pour la société. Aujourd'hui, les jeunes ont tendance à rester plus longtemps à l'université, mais pour quoi faire ? La société de demain n'aura pas forcément besoin de 50 % de chercheurs. Ainsi, les jeunes qui travailleront dans les services à la personne n'auront pas besoin d'être bardés de diplômes, mais de qualités humaines. La question n'est pas de produire de plus en plus de diplômés du supérieur, mais de produire les talents dont on a réellement besoin.

 

La solution à l'échec scolaire est-elle financière ?

 

Philippe Aghion. En partie, oui. La suppression de quelque 16 000 postes dans l'enseignement primaire est une aberration. Cette politique est nocive pour la croissance.

 

Marie Duru-Bellat. Certes, l'école primaire est sous-dotée financièrement. Mais il faudra bien se poser un jour la question de la formation des professeurs. On a accru les qualifications requises. Mais sont-ils devenus pour autant de meilleurs éducateurs et enseignants ? La durée des études ne fait pas tout.

 

L'état des lieux: 24 %

Les diplômes du supérieur, c'est 24 % de la main-d'oeuvre en France, contre près de 35 % en Finlande et 40 % aux Etats-Unis. Tous les ans, 150 000 jeunes sortent du système sans aucune qualification.

 

NOTRE CONCLUSION

Certes, il faut accroître le nombre de diplômés du supérieur. Mais quantité ne rime pas forcément avec qualité. Attention à l'employabilité de nos talents !

 

 



04/05/2011
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