Revue de presse : Article dans L'Expansion du 07/12/2010 : L'école française obtient tout juste la moyenne
La France se situe en 18e position en termes de performance de ses élèves, loin derrière le peloton de tête, selon une étude de l'OCDE. Pire : l'école de la République serait particulièrement inégalitaire.
C'est une véritable gifle qu'assène l'OCDE à la France et à son système éducatif avec la publication ce mardi 7 décembre de la fameuse enquête PISA. Réalisée tous les quatre ans dans plus de 70 pays, elle consiste à soumettre un demi-million d'élèves de 15 ans à des tests de deux heures en mathématiques, compréhension d'un texte et en sciences.
En 2006, lors de la précédente observation, la France avait déjà dévissé dans le classement international en termes de performance de ses élèves. En quatre ans, la situation ne s'est guère améliorée. La France se situe en 18ème position, avec une note qui atteint tout juste la moyenne de l'ensemble des pays de l'OCDE. Elle est très loin du peloton de tête composée des grandes villes chinoises, de la Corée du Sud et de la Finlande.
Pire, les performances des élèves français en langue et en mathématiques, chutent sensiblement : par rapport à la première enquête réalisée en 2000 : la note en compréhension de texte est inférieure de 9 points, avec un plongeon de près de 15 points pour les garçons. La France faisait encore partie des pays performants en maths il y a six ans, elle est désormais dans le groupe des pays moyens.
L'étude relève surtout que le pourcentage d'élèves en échec scolaire a nettement progressé et que l'école de la République serait particulièrement inégalitaire. Ainsi, l'OCDE souligne que le système français est un de ceux où l'origine sociale des élèves compte le plus pour expliquer la performance scolaire. Les diverses caractéristiques du milieu familial expliquent jusqu'à 28 % de la variation dans les performances.
Les conclusions que tirent les experts internationaux de ce classement mondial sont particulièrement pénalisantes pour le cas français. Premièrement, les meilleurs systèmes scolaires, mesurés en terme de performance des élèves, sont également ceux où les enfants obtiennent de bons résultats quel que soit leur milieu socio-économique.
Deuxièmement, les systèmes les plus performants ont tendance à privilégier le salaire des enseignants avant de réduire la taille des classes, ce que ne fait absolument pas la France.
Troisièment, les pays dans lesquels les redoublements sont fréquents sont également ceux qui enregistrent les plus mauvais résultats.
Là aussi, la France (avec le Luxembourg, la Belgique, l'Espagne) est visée alors que la politique du redoublement est très courante. Enfin, les systèmes les plus performants sont aussi ceux qui permettent aux établissements de concevoir des programmes d'enseignement et de définir des politiques d'évaluation mais n'autorisent pas nécessairement le recours à la sélection. Tout sauf le dirigisme à la Française.
Dans l'entourage du ministre de l'Education nationale, Luc Chatel, on tend à minimiser l'impression négative laissée par ce classement de l'OCDE. Pas de changement majeur dans la politique éducative du gouvernement. Concernant la formation des enseignants, le ministère avoue que cette année est une année de transition, et qu'un bilan serait réalisé en juin afin de procéder à des aménagements en vue de la rentrée prochaine.
En clair, surtout pas de vague pour ne pas "effrayer le mammouth". En attendant, ce sont les élèves qui trinquent du manque d'ambition de la France pour son école.
Par Béatrice Mathieu
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