Revue de presse : Article dans L'Express du 01/09/2011 : Pour bien travailler, il faut être... récompensé
Une équipe de chercheurs de l'Inserm l'a démontré: les processus d'apprentissage sont optimisés quand il y a une récompense. Applicable à l'école comme en entreprise...
Pour apprendre vite et bien, le mieux est encore d'être correctement gratifié - que ce soit par l'argent ou par des félicitations. C'est le résultat d'une étude très sérieuse menée par des chercheurs de l'Inserm. En d'autres termes, école, travail, même combat ? Un constat dont devraient s'inspirer profs et dirigeants d'entreprise, à l'heure de la rentrée...
Interview de Mathias Pessiglione, de l'Institut national de la recherche médicale (Inserm), membre du Centre de recherches de l'Institut du cerveau et de la moelle épinière, et auteur principal de cette étude publiée dans le dernier numéro de la revue scientifique Brain.
Comment avez-vous procédé pour parvenir à vos conclusions ?
Nous avons soumis une cinquantaine de volontaires au test suivant : regarder une image représentant 5 touches de clavier d'ordinateur et appuyer le plus vite possible sur 3 des 5 touches possibles sur leur clavier. Selon leurs réponses, ils touchaient soit 10 centimes d'euros soit 10 euros. Notre idée était de vérifier une intuition assez évidente mais jamais démontrée à ce jour, à savoir que des récompenses améliorent l'apprentissage chez l'homme.
Et vos hypothèses ont-elles été validées ?
Le résultat est très net : les volontaires effectuent leur tâche d'autant mieux qu'ils reçoivent une récompense élevée. Mais surtout, et c'est là le point nouveau et intéressant de notre étude, ce processus d'amélioration est inconscient ! En effet, à chaque test, les volontaires ne savent pas à l'avance ce qu'ils toucheront comme récompense. On peut donc en déduire qu'on apprend, en quelque sorte, à l'insu de son plein gré - pour paraphraser la célèbre formule d'un ancien coureur cycliste....
Vos conclusions sont elles applicables dans le monde du travail ?
Dès lors qu'il s'agit d'apprentissage et que le processus est inconscient, oui sans doute. D'autant qu'il existe deux sortes de motivation. La motivation par incitation tout d'abord, où la récompense est annoncée à l'avance. C'est le cas, par exemple, des mentions au bac ou des primes salariales fixées en fonction d'objectifs à réaliser. Mais il y a également la motivation par renforcement, et c'est elle qui apparait dans notre étude. Celle-ci consiste à féliciter, après coup, à récompenser soit par la parole soit de façon financière. Que l'on soit enseignant ou dirigeant, il ne faut donc jamais hésiter à envoyer des messages positifs - et pas seulement avant de commencer une tâche !
Par Vincent Olivier
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