ALPE74140

Alors que les centres de vaccination sont pris d'assaut et qu'a démarré la campagne pour les élèves du secondaire, des Haut-Savoyards s'interrogent. Dans un courriel adressé il y a quelques jours à notre rédaction, un habitant de Poisy résume leurs doutes et réclame « des précisions (...) sur ce domaine sensible, particulièrement à un moment où le fléau semble prendre de l'ampleur. »

« Les chiffres concernant les personnes "atteintes" ne sont pas clairs », dit en substance ce citoyen. « De quoi parle-t-on ? De grippe ? De grippe A ? Des deux à la fois ? On sait qu'il est très difficile -sauf à se payer une très chère analyse- de mettre en évidence une grippe A par rapport à une simple grippe ; mon médecin, ainsi que (votre) article [paru le 19 novembre], le confirment : alors peut-on affirmer que xxxx personnes ont été atteintes de la grippe A ? »

Quand la "grippe A" est une coqueluche

La réponse est évidemment non, puisque la grande majorité des malades ne subissent pas le test.

La suspicion est basée sur des symptômes grippaux : fièvre, toux, fatigue. Or ces signes, chez les enfants notamment, peuvent correspondre à bien d'autres pathologies hivernales.

Un médecin annécien l'a récemment constaté, en examinant une fillette qui présentait une "suspicion de grippe A ". Après examen clinique, elle avait... la coqueluche.

Autre exemple : les parents d'une classe de collège ont reçu un courrier les avertissant de la présence d'un cas suspect parmi les élèves. Au final, le collégien, très vite rétabli, n'a manifestement pas eu la grippe. Mais il a contribué à alimenter une statistique aussi floue que florissante.

En fin de semaine dernière, 685 enfants haut-savoyards étaient annoncés malades. Un chiffre impressionnant (bien qu'à relativiser au regard des 140000 jeunes scolarisés), prompt à convaincre les parents de faire vacciner leurs chères têtes blondes.

Mardi dernier pourtant, lors d'une conférence de presse, le médecin-chef de l'inspection académique admettait que tous ces cas « n'étaient pas forcément des grippe A H1N1. »

On le voit, les chiffres sont pour le moins incertains et manipulables. En les brandissant, les autorités veulent inciter la population à souscrire massivement à la campagne de vaccination.

Ce qu'ont déjà fait (peut-être après hésitation) plus de 6000 Haut-Savoyards, qui ont offert leur bras à la piqûre dans le légitime souci de se prémunir, ou de protéger leurs proches, contre une maladie contagieuse qui a parfois des effets graves, voire mortels.