Revue de presse : Article dans Le Figaro du 02/11/2011 : La varicelle : bénigne...mais pas toujours
Jadis appelée «vérette», «petite vérole volante» ou «vérolette», la varicelle a toujours affiché dans ses noms son absence de gravité. Cette maladie très contagieuse de la petite enfance est en effet le plus souvent bénigne et indolore. Mais elle peut aussi donner lieu à de rares complications immédiates ou à distance quand le virus de la varicelle, latent depuis des années, se réveille sous forme de zona.
Crédit photo : Flickr/PhylB.
Peu d'enfants échappent à la contagion. Si, à 15 ans, 10 % d'entre eux n'ont pas encore eu la varicelle, à 20 ans, 96 % des sujets sont immunisés. Son incidence, estimée grâce aux médecins du réseau Sentinelles, était de 766.323 cas pour l'année 2010. «En l'absence de politique de vaccination généralisée, elle est assez stable d'une année sur l'autre et reflète la circulation naturelle du virus dans la population», précise le Pr Emmanuel Grimprel, pédiatre-infectiologue (hôpital Trousseau, Paris).
Favoriser la cicatrisation naturelle
Dans 94 % des cas, la maladie survient avant l'âge de 10 ans, avec un pic entre 1 et 4 ans et un âge médian de 3 ans. «On a longtemps cru que la protection du nourrisson par les anticorps maternels durait la première année. En fait, elle diminue à partir de 3 mois, et à 6 mois la plupart des enfants ne sont plus protégés.» Quoique rares, les formes graves et les complications, plus fréquentes à cet âge ou chez l'adolescent et l'adulte, sont responsables de 3500 hospitalisations et d'une vingtaine de décès par an.
Le virus varicelle-zona, ou VZV, se transmet surtout par voie aérienne, respiratoire. Durant 2 à 3 semaines d'incubation, le virus se multiplie et envahit l'organisme. De petites taches rouges apparaissent ensuite sur le tronc et sur tout le corps, formant bientôt des vésicules à liquide clair. Elles se dessèchent en quelques jours pour donner une croûte qui, sauf grattage, tombera sans laisser de trace. Typiques de la varicelle, des lésions de stades divers coexistent, témoins des vagues successives de réplication virale. Leur apparition peut s'accompagner de fièvre et leur nombre varie de quelques-unes à plusieurs centaines. L'enfant est contagieux dans les 2-4 jours précédant l'éruption et le reste jusqu'à la formation des croûtes.
Le traitement est strictement symptomatique. «Les antiviraux n'ont pas d'intérêt dans ces cas bénins car ils agissent sur la réplication virale qui cesse 24 à 48 heures après le début de la maladie, or le médecin voit rarement l'enfant si tôt», explique le Pr Grimprel, pour qui le bon sens doit primer : «Il faut favoriser la cicatrisation naturelle, donc plutôt doucher l'enfant, le sécher en le tamponnant et l'habiller de vêtements longs pour limiter le grattage. L'éosine ou le gel de calamine assèchent un peu les lésions. Les antiseptiques comme la chlorhexidine n'ont pas d'efficacité démontrée contre les surinfections.»
Agir vite en cas de surinfection
D'origine bactérienne, ces dernières sont la principale complication de la varicelle. Le risque croît avec le nombre des lésions qui, en rompant la barrière cutanée, permettent la pénétration des staphylocoques ou des streptocoques naturellement présents sur la peau. «Il est majoré chez le nourrisson qui est souvent contaminé dans la famille par un aîné, d'où un contact prolongé avec le virus et une varicelle souvent plus profuse, alors que l'enfant n'est pas encore propre.» Les lésions ne font pas mal. «Si l'une d'elles grossit, devient douloureuse, chaude, rouge, si la fièvre reste élevée, il peut s'agir d'une surinfection et il faut consulter rapidement le médecin qui prescrira des antibiotiques, insiste le professeur. Parfois, la surinfection peut être brutale, car ces bactéries, streptocoques surtout, sont invasives et sécrètent aussi des toxines. Ainsi s'expliquent les quelques décès observés chaque année.»
Les autres complications de la varicelle touchent plutôt l'enfant plus âgé. «Elles sont surtout neurologiques : cérébellite (une inflammation transitoire souvent bénigne du cervelet), beaucoup plus rarement petites névrites ou encéphalites, atteintes hépatiques ou hématologiques.» Autre risque, les convulsions fébriles : «Si la fièvre est élevée, que l'enfant est abattu, refuse de s'alimenter, gémit…, mieux vaut appeler le médecin.» Chez l'adolescent ou l'adulte, qui tolèrent plus mal la varicelle que l'enfant, elle peut aussi donner lieu à des complications respiratoires. C'est pourquoi on préconise leur vaccination préventive quand ils ne sont pas immunisés.
Des mécanismes mal connus
Le vaccin, efficace, n'est en effet conseillé en France que pour certains groupes à risques. «Ce choix s'appuie sur la surveillance épidémiologique
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