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Revue de presse : Article dans Le Figaro du 13/09/2011 : L'école française à la traîne parmi les pays développés

Le salaire des enseignants français, déjà peu élevé, connaît un recul depuis 1995, relève l'OCDE, qui juge la situation «alarmante».  

Dans la version 2011 de son dernier rapport, «Regards sur l'éducation», l'OCDE n'est pas tendre pour la France. On le sait grâce aux études de comparaisons internationales Pisa menées par cette organisation qui regroupe 34 pays développés, le poids des inégalités sociales est toujours aussi fort pour expliquer les performances moyennes des élèves français âgés de 15 ans. Avec la Nouvelle-Zélande, la France est le pays où la performance en compréhension écrite varie le plus selon le milieu socio-économique : 30%. Les élèves issus de l'immigration ont plus de difficulté à réussir en France que partout ailleurs : ils ont l'équivalent d'une année et demie d'étude de retard en moyenne avec les autres jeunes ! «Le déterminisme social est très important en France», insiste Éric Charbonnier, l'un des économistes de l'OCDE.

 

«Indiscutablement, nous sommes loin de cette école républicaine dont nous nous gargarisons en France», renchérit Bernard Hugonnier, directeur adjoint de l'éducation de l'organisation. À l'inverse, les trois pays en tête du classement, Canada, Corée, Finlande, parviennent à assurer une meilleure équité : «Au Canada, l'objectif des professeurs n'est pas, comme en France, de finir les programmes, mais de veiller à ce que tous les élèves maîtrisent les éléments du socle commun», dit-il.

 

La politique éducative de notre pays n'est guère efficace, surtout depuis 1995, date depuis laquelle les taux de scolarisation des 15-19 ans stagnent, voire diminuent légèrement (84% en 2009 contre 89% en 1995), quand ce taux a progressé de manière constante dans la quasi-totalité des pays de l'OCDE, augmentant de 9,3% entre 1995 et 2009. Certes, cette baisse s'explique en partie par le fait que la France a limité les redoublements dans l'enseignement secondaire ces dernières années, les jeunes concernés se retrouvant donc plus vite dans le monde du travail. Mais la stagnation est indéniable.

Le diplôme protège du chômage 

La France investit dans son enseignement supérieur, mais, pour le reste, son investissement financier dans l'éducation faiblit : entre 2000 et 2008, les dépenses éducatives ont augmenté à un rythme «plus faible que le PIB», selon l'OCDE en Allemagne, Autriche, France, Israël et Japon. Parmi ces pays, les variations les plus sensibles s'observent en France et en Israël, pays où la part du PIB consacrée à l'éducation a diminué de 0,3 point de pourcentage entre 2000 et 2008. Enfin, le salaire des enseignants français, dans le primaire et le secondaire, déjà peu élevé, connaît un recul depuis 1995, relève l'OCDE, qui juge la situation «alarmante» et s'interroge sur les conséquences sur «l'attractivité du métier d'enseignant».

 

Alors que la part de l'éducation dans les budgets publics a augmenté en moyenne de 11,8% en 1995 à 12,9% en 2009, en France, cette part a diminué, passant de 11,5% en 1995 à 10,6% en 2008. Pourtant, affirme l'organisation internationale, même en temps de crise il faut continuer à investir dans l'éducation. Le diplôme protège en effet contre le chômage : 30% des jeunes Français de 20 à 24 ans sans diplôme d'études secondaires sont sans emploi, un taux réduit de plus de 10% pour ceux qui ont un diplôme équivalent au bac.

 
 
Par Marie-estelle Pech


14/09/2011
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